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LIENS SUR LES DIFFÉRENTES PARTIES DE CETTE PAGE

Albert ROUSSEL, Petite Suite pour orchestre, op. 39, OSR, Ernest Ansermet, 1954

Camille SAINT-SAËNS, Le Rouet d'Omphale, op. 31, OSR, Ernest ANSERMET, 1952

Camille SAINT-SAËNS, La Danse macabra, Op. 40, OSR, Ernest ANSERMET, 1952

Isaac ALBÉNIZ, 4 extraits d'Iberia, OSR, Ernest ANSERMET, 1960

Joseph HAYDN, Symphonie No 86, OSR, Ernest ANSERMET, 1960

Wolfgang Amadeus MOZART, Adagio en mi majeur KV 261 et
Rondo en do majeur KV 373, Nathan MILSTEIN, OSR, Ernest ANSERMET, 1960


À SUIVRE...



Albert ROUSSEL
Petite Suite pour orchestre, op. 39
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
novembre-décembre 1954

Albert Roussel composa cette charmante Petite Suite pour Walther Straram et son orchestre, qui la donnèrent en première audition le 11 avril 1929. Il composa d'abord les mouvements d'angle - qui furent donnés en concert pour célébrer ses 60 ans - et un peu plus tard le mouvement central.

«« La Petite Suite est l'une des dernières oeuvres de ses oeuvres. Le compositeur y concentre, dans un cadre relativement restreint, une profusion d'idées merveilleusement tendues et vivantes. Il est évident qu'il avait à l'esprit des évocations des Fêtes Galantes des peintres du dix-huitième siècle, Watteau et Fragonard. Mais ces pièces n'ont rien d'artificiellement stylisé. L'esprit du XVIIIe siècle des peintres qui ont inspiré Roussel est ravivé - l'ironie de l'Aubade, l'élégante sentimentalité de la Pastorale et l'effervescence de la Mascarade - mais la musique est en même temps constamment typique du compositeur dans sa veine la plus piquante.

Le rythme saccadé du thème d'ouverture du premier mouvement, avec son accompagnement genre guitare, suggère immédiatement une chanson de cour matinale, et l'écriture ingénieuse pour les bois au fur et à mesure du développement de ce thème est un morceau d'inspiration vivante et parfois humoristique.

Le solo de cor qui ouvre la Pastorale crée une atmosphère plus réfléchie. Ce mouvement lyrique se distingue par la délicatesse de l'instrumentation, et en particulier par la manière dont Roussel contraste les solos des bois et les met en relief sur un fond de cordes.

Enfin, la Mascarade est un brillant scherzo avec une partie écrite avec goût pour une trompette muette solo, mise en évidence avec audace au cours de dialogues vivaces avec les bois et les percussions. »» Traduit des notes d'Edward LOCKSPEISER publiées au verso de la pochette du disque LONDON LL 1179

Ernest Ansermet enregistra cette oeuvre entre les 14 octobre et 11 novembre 1954 (Pr: Peter Andry & James Walker Eng: Gil Went (m), Roy Wallace (s), SAR943-46), aussi bien en mono qu'en stéréo; dans les mêmes sessions furent également enregistrés le Festin de l'Araignée de Roussel et Patrie de Georges Bizet, le tout bien entendu dans le Victoria Hall de Genève.

L'enregistrement mono parut couplé avec le Festin de l'Araignée en mars 1955 sur le Decca LXT 5035, puis en juin suivant sur le London LL 1179 (Patrie fut publié en mars 1955 sur les disques Decca LXT 5030 et London LL 1186, couplé avec la première symphonie de Bizet). Pour une raison que j'ignore, l'enregistrement stéréo ne fut commercialisé que beaucoup plus tard, après le décès d'Ernest Ansermet, en juin 1975 sur Eclipse ECS 756, puis repris en juillet 1978 sur STS 15395 (également couplé avec Le Festin de l'Araignée, et en plus le Pacific 231 d'Arthur Honegger).

La restauration de la Petite Suite proposée ici:

   1. Aubade (Allegretto comodo)             03:07 (-> 03:07)
   2. Pastorale (Andante)                    06:50 (-> 09:57)
   3. Mascarade (Allegro con spirito)        02:50 (-> 12:47)

Provenance: Decca LXT 5030

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1. Aubade (Allegretto comodo)


2. Pastorale (Andante)


3. Mascarade (Allegro con spirito)





Camille SAINT-SAËNS
Le Rouet d'Omphale, poème symphonique, op. 31
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
septembre 1952

Omphale, reine mythologique de Lydie, épousa Hercule à la condition qu'il s'asseye d'abord à ses pieds en filant... Tandis qu'elle s'était emparée de sa peau de lion et de sa massue, le héros, habillé en femme, travaillait donc à des ouvrages de laine... Le ronronnement du rouet met une sorte de „pédale“, d'une légèreté diaphane, au thème de la passion d'Hercule, chaleureux et amer à la fois. C'est ce même motif qui per­son­nifie Omphale, mais avec un rythme modifié, et chanté avec raillerie.

Saint-Saëns écrivit dans la note préliminaire jointe à sa partition:

"[...] Le sujet de ce poème symphonique est la séduction féminine, la lutte triomphante de la faiblesse contre la force. ROUET n’est qu’ un prétexte, choisi seulement au point de vue du rhythme et de l’allure générale du morceau. Les personnes que la recherche des détails pourrait intéresser verront, à la page 19 (lettre J) Hercule gémissant dans les liens qu’il ne peut briser et à la page 32 (lettre L) Omphale raillant les vains efforts du héros. [...]" Édition Paris: Durand, Schoenewerk et Cie., n.d.[1874]. Plate D. S. & Cie.

L'oeuvre commence par le rythme hésitant des rouets. Les chants de fileuses étaient à la mode - à la fois dans l'opéra („Le Hollandais volant“ de Wagner) et dans des pièces pour piano (Mendelssohn, Raff etc.): Saint-Saëns introduit la mélodie d'Omphale, d'abord avec hésitation puis avec une pleine confiance. La section centrale représente la figure grossière et contestataire d'Hercule. Les trombones et les basses introduisent son thème, dont la tonalité en do dièse mineur forme un fort contraste avec le souriant la majeur de la première partie. Ses protestations sont vaines, bien qu'elles occupent tout l'orchestre; et après un court passage meno mosso, Saint-Saëns revient à la grâce féminine du début, tranquillo e scherzando.

Cette oeuvre apparait pour la première fois au programme de l'Orchestre de la Suisse Romande sous la direction d'Ernest ANSERMET le 9 février 1919, dans le 7e concert symphonique populaire donné dans la Salle communale de Plainpalais à Genève. Elle n'apparaitra - jusqu'à aujourd'hui, et à ma connaissance - qu'une seconde fois au pro­gram­me, le 4 janvier 1920 - toutefois pas sous la direction d'Ernest Ansermet, mais sous celle de Fernand CLOSSET.

Ernest Ansermet a enregistré Le Rouet d'Omphale une seule fois pour le disque. L'en­re­gis­tre­ment - SAR730-731, Pr: Victor Olof Eng: Arthur Haddy, octobre 1952, Victoria Hall, Genève - est paru pour la première fois en janvier 1953 sur le Decca LXT 2760, et en avril 1953 sur le London LL 696, au recto couplé avec La Danse macabre de Saint-Saëns et au verso la Marche Joyeuse de Chabrier, la Pavane pour une infante défunte de Ravel et Espana de Chabrier, tous enregistrés pendant les mêmes sessions.
Camille Saint-Saëns, Le Rouet d'Omphale, poème symphonique, op. 31,
Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, septembre 1952
08:57     
Provenance: Decca LXT 2760

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Camille SAINT-SAËNS
La Danse macabre, poème symphonique, op. 40
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
septembre 1952

La Danse macabre est un poème symphonique composé en 1874 d'après un poème d'Henri Cazalis (Jean Lahor); elle fut donnée en première audition le 24 janvier 1875, sous la direction d'Édouard Colonne. Une particularité était l'utilisation du xylophone, inutilisé à l'époque dans un orchestre symphonique, et représentant les squelettes qui dansent durant la nuit.

Le scénario: Minuit sonne. Satan va conduire le bal. La Mort paraît, accorde son violon, et la ronde commence, presque furtivement au début, s'anime, semble s'apaiser et repart avec une rage accrue qui ne cessera qu'au chant du coq. Le sabbat se dissout avec le lever du jour.

En exergue de la partition, une citation du poème d'Henri Cazalis décrivant la Mort dansant et jouant du violon sur un tombeau:

La musique de Saint-Saëns, écrite pour un grand orchestre, est une valse française, c'est-à-dire une valse en mesure modérée et sans l'ambiance viennoise. Elle s'ouvre sur les cloches sonnant minuit - une seule note tenue par le cor et frappée douze fois par la harpe. Les pizzicati des violoncelles représentent la Mort qui frappe du talon pour réveiller les défunts, puis la Mort (violon solo) accorde son instrument, la corde de mi étant accordée en mi bémol. Le thème de la valse lui-même est en deux parties - une phrase de croches en staccato à laquelle répond une mélodie descendante d'un genre plus „macabre“ - dont on retrouvera plus tard des traces dans la Valse Triste de Sibelius. À noter que Saint-Saëns lui-même cite le thème principal dans son Carnaval des animaux - no 12 „Fossiles“, avec l'indication „Allegro ridicolo“.

"[...] Trois thèmes sont développés: l'un rythmique, exposé par la flûte; le second mélodique, énoncé par le violon solo; enfin, la citation du motif mélodique du premier vers de la Séquence liturgique Dies irae, mais il s'agit ici d'un Dies irae transposé en mode majeur sautillant qui sonne bizarrement à la trompette, appuyée par les cymbales; les esprits infernaux semblent ridiculiser cette phrase solennelle de la liturgie des morts. Ces trois motifs sont valsés. Le thème A se développe sous la forme de variations, le thème B est traité en fugue et, à un certain moment, les deux se superposent. On soulignera aussi le déchaînement de l'orchestre, à grand renfort de clameurs dues aux cuivres, exprimant le frénétique, forcené, de ce monde souterrain. Et, quand le hautbois fait entendre le cocorico, les morts se dispersent. [...]" cité de cette page de Wikipedia.

La Danse macabre apparait pour la première - et unique - fois dans les concerts organisés par l'OSR le 22 janvier 1922, dans un Concert extraordinaire à la mémoire de Camille Saint-Saens donné au Victoria-Hall de Genève.

Ernest Ansermet a enregistré La Danse macabre une seule fois pour le disque. L'en­re­gis­tre­ment - SAR730-731, Pr: Victor Olof Eng: Arthur Haddy, octobre 1952, Victoria Hall, Genève - est paru pour la première fois en janvier 1953 sur le Decca LXT 2760, et en avril 1953 sur le London LL 696, au recto couplé avec Le Rouet d'Omphale de Saint-Saëns et au verso la Marche Joyeuse de Chabrier, la Pavane pour une infante défunte de Ravel et Espana de Chabrier, tous enregistrés pendant les mêmes sessions.
Camille Saint-Saëns, La Danse macabre, poème symphonique, op. 40,
Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, septembre 1952
07:19     
Provenance: Decca LXT 2760

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Isaac ALBÉNIZ
4 extraits d'Iberia, transcriptions pour
orchestre d'Enrique Fernandez ARBÓS
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
10 octobre 1960
Victoria Hall, Genève, 2e concert de l'abonnement

Iberia est une suite pour piano écrite par Isaac ALBÉNIZ entre 1905 et 1908. L'oeuvre comporte quatre livres de chacun trois pièces, qui sont avant tout des évocations musicales de l’Andalousie.

Plusieurs compositeurs ont orchestré une ou plusieurs de ces pièces. Pour un concert donné le 19 octobre 1960 à Genève Ernest ANSERMET porta son choix sur 4 pièces orchestrées par Enrique Fernández ARBÓS (à droite dans la photo ci-dessus, avec Isaac ALBÉNIZ à gauche), un compositeur et chef d'orchestre espagnol:

-►  „Evocación“, du 1er livre
-►  „El Albaicín“, du 3e livre - le quartier gitan de Grenade
-►  „Triana“, du 2e livre - le quartier gitan de Séville
-►  „Navarra“

Cette dernière pièce - „Navarra“ - n'appartient en fait pas à Iberia: Albeniz avait certes bien prévu de l'inclure dans son Iberia, mais avant de la terminer, il la remplaça par une autre pièce, „Jerez“, en laissant „Navarra“ inachevée ("[...] la décrétant «éhontément piètre» [...]"). C'est son pupille Déodat de Séverac qui en terminera la composition. Et pourtant „Navarra“ est une magnifique pièce, "[...] avec ses thèmes folkloriques magistralement exposés et développés dans le cadre d’une forme sonate. "[...] Citations d'après les notes rédigées par Walter Aaron CLARK pour Hyperion en 2005 (CDA67476/7).

Quelques commentaires sur les trois premières pièces, citées des notes de Walter Aaron CLARK référenciées ci-dessus:

«Evocación» [...] le plus impressionnant, c’est l’atmosphère profondément intériorisée qui envahit cette pièce, Albéniz voyant sa patrie de loin, au sens spatio-temporel du terme, dans une brume de souvenir et de nostalgie. Il s’agit là de l’un des huit morceaux d’Iberia de forme sonate, avec les traditionnels exposition, développement et réexposition des thèmes. Si le thème principal rappelle les chansons et les danses du Sud, du type fandango/malagueña, le second thème, lui, évoque la jota venue du Nord. Ainsi cette «évocation» (intitulée «Prélude» dans le manuscrit) semble-t-elle em­bras­ser le pays tout entier, en un large geste musical. [...]"

"[...] «El Albaicín», le quartier gitan de Grenade – Albéniz, qui adorait cette ville, l’évo­qua souvent dans ses oeuvres. Ce numéro présente une série de trois alternances entre un thème principal dansant et une mélodie secondaire plus libre, en style de copla. La section de danse rappelle le rythme de la bulería flamenca, tandis que la distribution des notes simule une technique guitaresque où le pouce alterne avec l’index. De par ses qualités de mélopée, la copla en style de jondo crée une rêverie enchanteresse. [...]"

"[...] «Triana» – le quartier gitan de Séville, l’un des berceaux du flamenco – retentit de toute la clameur d’une juerga (fête flamenca), avec le raclement des guitares, le claquement des castagnettes, le palmas (battement des mains) et le percussif zapateo (battement des pieds). Passé une introduction à la pasodoble, le thème principal évoque la sevillana, une chanson/danse gaie et légère, populaire à Séville. [...]" citations extraites des notes rédigées par Walter Aaron CLARK référenciées plus haut.

L'interprétation de ces 4 extraits proposée ici provient d'un concert donné au Victoria Hall de Genève le 19 octobre 1960 par l'Orchestre de la Suisse Romande placé sous la direction d'Ernest ANSERMET, avec Nathan MILSTEIN en soliste. Le concert fut re­trans­mis en direct sur l'émetteur de Sottens de la Radio Suisse Romande, dans le cadre du traditionel concert du mercredi soir:

Pour la courte présentation de ce concert que William RIME publia en page 45 de la revue Radio Je vois tout du 13 octobre 1960, No 41, ainsi que le compte-rendu de Franz WALTER publié le lendemain du concert en page 9 du Journal de Genève, voir cette page de mon site.

L'oeuvre closant ce concert:

Isaac Albéniz, 4 extraits d'Iberia, transcriptions pour orchestre d'Enrique Fernández Arbós, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 19 octobre 1960, Victoria-Hall, Genève, 2e concert de l'abonnement

        1. Evocación (1er livre)            05:14 (-> 05:14)
        2. El Albaicín (3e livre)           06:39 (-> 11:53)
        3. Triana (2e livre)                04:40 (-> 16:33)
        4. Navarra                          04:59 (-> 21:32)

Provenance: Radiodiffusion

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1. Evocación (1er livre)


2. El Albaicín (3e livre)


3. Triana (2e livre)


4. Navarra





Joseph HAYDN
Symphonie No 86 en ré majeur
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
10 octobre 1960
Victoria Hall, Genève, 2e concert de l'abonnement

Cette symphonie appartient aux symphonies de Joseph Haydn dites „parisiennes“ - commandées par le „Concert de la Loge Olympique“ de Paris; elle fut composée en 1786.

"[...] La Symphonie No 86 est l’une des plus innovatrices [...] au point de vue harmonique. L’introduction en Adagio est sans complications, mais le premier thème principal de l’Allegro ne parvient à la clef tonique qu’en passant par une parenthèse faisant allusion à une tonalité plus éloignée, procédé qui offre à Haydn de nombreuses possibilités de modulations rapides dans la section de développement. Le mouvement lent - portant l’appellation peu habituelle de „Capriccio“ - poursuit cette tendance au chromatisme, avec des passages d’une intensité digne de Mozart.

Dans le Menuet, Haydn introduit des éléments de la forme de sonate, en particulier des procédés de développement, dans la structure classique de danse tripartite. Le finale est un autre rondo spirituel caractéristique.
[...]" citation extraite des notes rédigées par Matthew RYE en 1994 pour Hyperion, dans une traduction de Madeleine JAY (CD CDH55124).

Quelques précisions traduites des notes d'Edward Tatnall CANBY publiées dans l'album Nonesuch HC-73011:

«« L'ouverture, une introduction lente d'une extrême douceur, ressemble beau­coup à celle de la symphonie No 94 (dite „Surprise“) - on y trouve même une touche de l'esprit prémonitoire qui animera Haydn plus tard; puis le charmant Allegro spiri­toso apparaît - un premier thème calme descend en séquence harmonique sur deux niveaux jusqu'à la tonique ré. Il est suivi d'un tout nouveau type de transition de tutti, un „thème“ en soi, sur une figure rapide, en forme de crochet, répétée à l'infini.

Lorsque le deuxième thème de la do­mi­nan­te apparaît, il s'agit à nouveau du premier thème; de façon caractéristique, il est suivi d'un troisième thème (de clôture) poignant - une appoggiature de septième de dominante sur le point de pédale de la do­mi­nan­te. Le développement, qui commence avec la première idée descendant sur trois niveaux et se poursuivant dans d'autres tonalités encore, illustre superbement le nouveau principe du développement du thème (ajouté au contraste de tonalité) - une invention de Haydn lui-même, qui lui a été empruntée par Mozart et tous ceux qui l'ont suivi. Le traitement du premier thème est suivi d'un brillant développement de l'idée de transition.

Le thème final et son appoggiature soupirante sur une pédale de fa dièse se prolongent magiquement en une séquence mozartienne, tombant gracieusement à travers le cercle des quintes - fa dièse, si, mi et la - menant à la réexposition (dont le premier thème, bien sûr, a sa propre séquence intérieure de quintes descendantes). À partir de là, tout est simple, l'ensemble des idées successives réapparaissant dans l'ordre approprié.

Le second mouvement, Adagio, est - pour ainsi dire - une symbiose complète de Mozart et de Haydn; le vieux maître a trouvé comment écrire une musique profondément expressive dans le style lent, lyrique, harmoniquement riche et tardif de Mozart. Les premières notes, avec leur enflure presque romantique, donnent le ton émouvant de cette musique immensément expressive. Il s'agit sans aucun doute de l'un des plus grands mouvements lents de la musique occidentale.

Le Menuet est un „super-menuet“, dont la longue deuxième partie est prolongée par une douzaine de motifs dans un développement de type sonate, suivi d'un retour de l'idée principale, qui s'interrompt dans un nouveau développement avant une coda finale. Le trio est encore une autre danse paysanne, le basson jouant en octaves avec les violons.

Le finale s'enorgueillit de l'un de ces airs légers et fugaces qui ornent si souvent les fins des symphonies „londoniennes“ - léger comme une plume et volant comme le vent; une fois de plus, le tutti animé qui suit a maintenant sa propre signification thématique claire, dérivée du thème principal. Un filigrane vaporeux de seconds thèmes évoque un humoriste comme Offenbach. Le mouvement est de forme sonate rectiligne malgré le thème en forme de rondo; le développement fait passer l'ensemble du second thème par une séquence de tonalités à la Beethoven menant à la conclusion, qui est agrémentée d'une fin coquettement humoristique. »»

L'interprétation de la Symphonie No 86 de Joseph HAYDN proposée ici provient d'un concert donné au Victoria Hall de Genève le 19 octobre 1960 par l'Orchestre de la Suisse Romande placé sous la direction d'Ernest ANSERMET, avec Nathan MILSTEIN en soliste. Le concert fut re­trans­mis en direct sur l'émetteur de Sottens de la Radio Suisse Romande, dans le cadre du traditionel concert du mercredi soir.

Pour la courte présentation de ce concert que William RIME publia en page 45 de la revue Radio Je vois tout du 13 octobre 1960, No 41, ainsi que le compte-rendu de Franz WALTER publié le lendemain du concert en page 9 du Journal de Genève, voir cette page de mon site.

La symphonie No 86 de Joseph Haydn est assez peu souvent jouée, elle est pourtant
"[...] d'une très grande beauté, notamment dans le splendide „Capriccio“ et le „Menuet“ avec ses étonnants frottements harmoniques. Nous pûmes y admirer la qualité des cordes qui, mises à nu dans cette musique, se révèlent extrêmement homogènes et chaleureuses en même temps que fort précises, même dans les dessins les plus délicats. Les vents firent jeu égal avec les cordes, témoignant d'une justesse et d'un équilibre remarquable. Ernest Ansermet imprima à l'exécution de cette symphonie cette extraordinaire pulsation intérieure dont il a le secret et recréa l'oeuvre avec un sens prodigieux de l'architecture générale.[...] citation extraite du compte-rendu publié le surlendemain du concert dans la Gazette de Lausanne (auteur: J.B.).

Dans le dernier mouvement - environ 30 secondes après son début - j'ai malheusement un court dommage de l'enregistrement, que j'ai du couper n'ayant pas (encore) d'autre à ma disposition pour le réparer: il y a donc à cet endroit une transition un peu brutale, mais qui dérange moins que le passage défectueux.

        1. Adagio - Allegro spiritoso             07:12 (-> 07:12)
        2. Capriccio. Largo                       05:52 (-> 13:04)
        3. Menuetto - Trio Allegretto             05:37 (-> 18:41)
        4. Finale. Allegro con spirito            05:02 (-> 23:43)

Provenance: Radiodiffusion

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1. Adagio - Allegro spiritoso


2. Capriccio. Largo


3. Menuetto - Trio Allegretto


4. Finale. Allegro con spirito





Wolfgang Amadeus MOZART
Adagio KV 261, Rondo KV 373
Nathan MILSTEIN
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
19 octobre 1960
Victoria Hall, Genève, 2e concert de l'abonnement

Wolfgang Amadeus Mozart composa ces deux courtes oeuvres en 1776 (KV 261) et 1781 (KV 373). La partition autographe de l'Adagio est conservée à Berlin, Stiftung Preussischer Kulturbesitz, Staatsbibliothek zu Berlin, la partition autographe du Rondo n'existe plus.

Une courte présentation traduite des notes d'Arthur COHN publiées au verso de la pochette du disque RCA Red Seal LM 1064 (que Nathan MILSTEIN enregistra pour ce label le 29 mars 1950 dans le Manhattan Center de New York):

«« Wolfgang Amadeus Mozart composa l'Adagio en mi majeur, KV 261, à Salzbourg au cours de l'été 1776, pour Antonio Brunetti, violoniste lié à la cour de Salzbourg, afin de remplacer le mouvement central d'origine de son Cinquième Concerto pour violon en la majeur, KV 219. Brunetti trouvait le mouvement lent d'origine trop étudié dans sa forme et son style. Il estimait très intéressant d'avoir cet Adagio particulier à la place de l'original, ou même de présenter les deux versions. Le mouvement adagio du cinquième concerto est également en mi majeur. On peut peut-être le considérer comme un peu moins digne dans son contour que le sentiment large et suave du second adagio, mais les différences sont si infimes que c'est de l'ergotage que de considérer l'un comme meilleur que l'autre: avec cette alternative, Mozart a au contraire enrichi la littérature du violon.

L'oeuvre commence par une section orchestrale de quatre mesures énonçant le thème d'ouverture, qui est immédiatement repris par l'instrument soliste accompagné des cordes. Les développements sont ensuite soigneusement brodés dans un style qui s'apparente quelque peu aux embellissements vocaux, mais qui est stylistiquement adapté et tout à fait dans les limites de la vocalisation sonore dont le violon est capable. La partition, comme c'est souvent le cas, laisse une place à une cadence du soliste. L'oeuvre est ensuite complétée par une très courte coda de trois mesures.

Le Rondo en do majeur, KV 373, est par contre une oeuvre entièrement distincte et individuelle. Il fut composé le 2 avril 1781 à Vienne - Wolfgang Amadeus Mozart était alors au service du prince-archevêque de Salzbourg. Cette oeuvre fut également composée pour Antonio Brunetti, qui la donna en première audition six jours après sa composition - lors d'un concert donné dans la maison du père de l'archevêque.

Le soliste entre immédiatement en scène et énonce le gracieux premier thème, accompagné des cordes; le thème est ensuite transmis au tutti de l'orchestre complet (deux hautbois, deux cors et un ensemble de cordes, comme c'est habituellement le cas pour ce genre d'oeuvre). Un va-et-vient s'opère entre la voix soliste et l'accompagnement, suivi de l'argumentation du groupe orchestral complet, puis du développement. À partir de ce moment, le violon solo a plus d'influence et d'individualité. Tout au long de l'oeuvre, il devient évident que Mozart est tout aussi à l'aise dans une oeuvre courte que dans n'importe quelle forme plus importante. La fin, dans la dynamique la plus douce et avec une gentillesse décontractée, a une touche distinctive. Enfin, il convient de mentionner que ce Rondo fut transformé plus tard en une version pour flûte et orchestre. »»

L'interprétation de ces deux oeuvres de Wolfgang Amadeus MOZART proposée ici provient d'un concert donné au Victoria Hall de Genève le 19 octobre 1960 par l'Orchestre de la Suisse Romande placé sous la direction d'Ernest ANSERMET, avec Nathan MILSTEIN en soliste. Le concert fut re­trans­mis en direct sur l'émetteur de Sottens de la Radio Suisse Romande, dans le cadre du traditionel concert du mercredi soir.

Pour la courte présentation de ce concert que William RIME publia en page 45 de la revue Radio Je vois tout du 13 octobre 1960, No 41, ainsi que le compte-rendu de Franz WALTER publié le lendemain du concert en page 9 du Journal de Genève, voir cette page de mon site.

Wolfgang Amadeus Mozart, Adagio en mi majeur KV 261 et Rondo en do majeur KV 373 pour violon et orchestre, Nathan Milstein, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 19 octobre 1960, Victoria-Hall, Genève

        Adagio en mi majeur KV 261          07:01
        Rondo en do majeur KV 373           04:51

Provenance: Radiodiffusion

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Adagio en mi majeur KV 261


Rondo en do majeur KV 373





FIN INSERT XIÈME