Pour une présentation du début de son intégrale des oeuvres pour clavecin de Johann-Sebastian Bach, voir cette page de mon site
La partie de l'intégrale pour clavecin seul fut rééditée par Philips dans une version «stéréophonisée»: si je peux vous la proposer dans les pages de mon site, c'est grâce à la générosité d'Alain PERNET, un ami mélomane français qui possède les deux coffrets.
Alain Pernet a nettoyé et digitalisé ses disques et m'a offert ses transferts pour les restaurer et vous les proposer ici. Je l'en remercie très cordialement!
Le résultat de la «stéréophonisation» de Philips étant excellent, nous avons préféré la laisser tel quelle, donc de ne pas la reconvertir en mono: les puristes peuvent toujours transformer le tout eux-même en mono, si ça leur convient mieux... Cette intégrale est publiée ici dans l'ordre d'enregistrement des disques, tel que donné dans les pages 175 et suivantes de la biographie d'Isolde Ahlgrimm [1].
Un écho de la presse lors de la parution du premier des deux coffrets:
"[...] Bach - Oeuvres pour clavecin (I)
Il y a des musiques auxquelles on revient toujours, comme à ce bon pain dont on ne se lasse ni se passe, malgré toutes les sauces savantes ou les friandises raffinées. Pour moi, au nombre de ces oeuvres in dispensables comptent les deux cahiers du «Clavecin bien tempéré» de J.-S. Bach.
J'en ai écouté plusieurs versions ces derniers temps, et finalement j'aimerais en présenter une que Philips réédite en ce moment [...], et qui ne semble pas avoir provoqué chez nous l'attention qu'elle mérite, et qu'on lui accorde ailleurs.
Isolde Ahlgrimm l'a réalisée sur un clavecin à pédalier. Cela ne me semble pas indispensable; il se trouve simplement que les pianistes que j'ai écoutés m'ont choqué souvent par des excès sentimentaux déplacés ou des recherches qui se veulent originales et qui me paraissent vaines — exception faite de la très belle mais très ancienne interprétation d'Edwin Fischer.
Revenons donc aux clavecinistes. Parmi eux, Mme Isolde Ahlgrimm frappe par une sorte de tranquillité et une gravité presque constantes. Toutefois, elle ne se fige jamais; tout au plus se fait-elle un peu didactique de temps en temps. Mais attention, cette réserve n'a pas grand poids: pour des oeuvres de ce genre, il faut renoncer à trouver un enregistrement satisfaisant à tous les caprices d'un auditeur qui s'en est fait une idée plus ou moins précise.
Tranquillité donc, sensible dans le choix des tempi, évidente dans la fermeté avec laquelle les phrasés sont énoncés et maintenus, manifeste dans le choix des jeux qui donne à chaque pièce sa couleur propre mais renonce à barioler à l'intérieur du cadre ainsi fixé. Cela assure une belle unité, une très convaincante continuité musicale, et procure un sentiment de rigoureuse grandeur. Au reste, Mme Ahlgrimm s'accorde les libertés indispensables, non seulement celle que la musicologie lui reconnaît de toute manière (rythmes pointés forcés «à la française», retards dissonants prolongés, quelques ornements ajoutés au texte), mais aussi celle d'une certaine souplesse rythmique. Dans tout cela, elle ne va d'ailleurs pas aussi loin que Wanda Landowska, dont elle n'a ni le génie, ni les excentricités hautaines.
Tout cela fait donc un coffret très recommandable, d'autant que l'enregistrement sonne fort bien et ne porte pas son âge. Peut-être serez-vous gêné parfois par les basses bruyantes du pédalier: elles ne me paraissent effectivement pas bien nécessaires, et de toute manière, l'artiste y recourt rarement. En revanche, vous serez heureux de trouver dans ce même coffret une remarquable interprétation de «L'art de la fugue», «Les six partitas» et tout un essaim de petits préludes, puisqu'il s'agit de ia première moitié d'une édition (presque) complète des oeuvres de clavecin de J.-S. Bach. [...]" Numa F. TÉTAZ dans la revue «24 heures» du 26 novembre 1975 en page 37.
(1) Regula Winkelman, Peter Watchorn, «Die Cembalistin Isolde Ahlgrimm (1914–1995) - Eine Wegbereiterin der historischen Aufführungspraxis», böhlau-Verlag, 2016, 288 p., 978-3-205-79679-4.
«Neuf petits préludes», BWV 924 à 932
Le «Klavierbüchlein für Wilhelm Friedemann Bach» (Petit livre de clavier pour Wilhelm Friedemann Bach) est un recueil de courtes compositions pour instrument à clavier, que Johann Sebastian Bach rassembla à l'intention de son premier fils, Wilhelm Friedemann. Les pièces de ce recueil que les auteurs de catalogues attribuèrent très tôt à Johann Sebastian Bach furent rassemblées et cataloguées sous ce titre de «Neuf petits préludes»; les BWV 925 et 932 sont cependant attribués à Wilhelm Friedemann Bach par certains musicologues. L'authenticité du BWV 931 est suspectée. Selon Gilles Pantagrel, il pourrait d’agir d’une pièce d'un auteur français. Le dernier des 9 préludes est resté inachevé, on n'en connait pas la raison.
Le Prélude en fa majeur BWV 928 est un peu particulier:
"[...] Il s’agit d’un trio écrit ici par Bach pour allonger le menuet final d’une Partita de Stölzel qu'il avait copiée pour son fils, sous le titre de Partita di Signore Steltzen.Johann Sebastian appréciait vivement la musique de son contemporain Johann Gottfried Stölzel (1690-1749), dont il dirigea l'une des Passions à Leipzig; quant à Anna Magdalena, elle copia dans son Petit Livre de musique la très célèbre aria Bist du bei mir,extraite de l'opéra Diomedes, oder die triumphierende Unschuld (Diomède, ou le triomphe de l’innocence) de Stölzel. Ce prélude est une page brève et charmante. [...]" Gilles Cantagrel, J.-S.Bach - l'oeuvre instrumentale, Buchet-Chastel, ISBN 978-2-283-03113-1
Sur le Prélude en sol mineur BWV 930 Gilles Pantagrel écrit: "[...]Cette petite invention bipartite à reprises fait dialoguer entre les deux mains des accords arpégés. Elle a la particularité d’être entièrement doigtée d’un bout à l’autre. [...]"
Dans les sessions du 23 au 30 septembre 1952 furent enregistrés les 20 petits préludes BWV 924 à 943, afin de compléter le double album Philips A 00155-56 (avec les Suites Françaises BWV 812 à 817). Isolde Ahlgrimm les joua sur son clavecin à pédales Ammer de 1941: voir à cet endroit de ma première page de cette intégrale pour quelques précisions sur les conditions d'enregistrement.
Les neufs Petits Préludes BWV 924 à 943 paraissent à l'origine sur le verso du 1er disque du double album Philips A 00155-56. Les enregistrements proposés sur cette page proviennent du coffret de la réédition Philips 6747053 (collection d'Alain PERNET).
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Neuf petits préludes, BWV 924 à 932, du Petit livre de clavier pour Wilhelm Friedemann Bach, Isolde Ahlgrimm, 23 au 30 septembre 1952, clavecin à pédales Ammer de 1941, «Höller'sches Haus», «Linke Wienzeile» 42, Vienne
1. BWV 924 - Prélude en do majeur 00:35:600 (-> 00:35:600)
2. BWV 925 - Prélude en ré majeur 00:35:000 (-> 01:10:600)
3. BWV 926 - Prélude en ré mineur 01:55:500 (-> 03:06:100)
4. BWV 927 - Prélude en fa majeur 00:59:000 (-> 04:05:100)
5. BWV 928 - Prélude en fa majeur 00:39:000 (-> 04:44:100)
6. BWV 929 - Trio en sol mineur 01:18:000 (-> 06:02:100)
7. BWV 930 - Prélude en sol mineur 00:52:600 (-> 06:54:700)
8. BWV 931 - Prélude en la mineur 01:01:900 (-> 07:56:600)
9. BWV 932 - Prélude en mi mineur 01:31:670 (-> 09:28:270)
9 fichier(s) FLAC et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
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1. BWV 924 - Prélude en do majeur 00:35:600 (-> 00:35:600)