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Alexandre BORODIN
Symphonie no 3 en la mineur
instrumentation d'Alexander Glasunow
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
14.10.-11.11.1954, Decca CS 6126
Alexandre Borodin a composé trois symphonies, la troisième étant restée inachevée: ce n'est qu'à la fin de 1886, quelques mois avant son décès, que Borodine commença à rassembler les idées musicales pour une troisième symphonie à laquelle il pensait depuis longtemps. "[...] De cette oeuvre inachevée, deux mouvements seulement se sont conservés. Le premier, Moderato (dont le musicien n'avait laissé que quelques esquisses thématiques), a été restitué de mémoire par Glazounov qui l'avait entendu jouer au piano. Du second, un scherzo, Borodine avait noté la partie principale pour cordes seules. Selon son intention, le trio en fut adapté par Glazounov d'un «Choeur des marchands», numéro supprimé du Prince Igor. Ce scherzo est également connu dans une version pour quatuor comme mouvement d'un recueil collectif, Les Vendredis, écrit par les membres du Groupe Belaiev. Glazounov orchestra les deux mouvements au printemps de 1887.
Selon des témoignages, il existait également un Andante avec variations sur un thème archaïque rappelant un cantique de «vieux-croyants», et un finale que Borodine jouait au piano, mais qui ne furent jamais notés.
Dans sa Troisième symphonie, Borodine épure et simplifie sensiblement son langage, qui gagne en finesse de lignes ce qu'il perd en force massive. Le premier thème du Moderato pourrait être une chanson du terroir russe; le second thème, radieux et triomphant, mais sans rudesse aucune, retrouve une dimension épique. Quant au scherzo, avec son rythme à 5/8, il respire la joie d'une fête rustique. [...]" Guide de la musique symphonique, François-René Tranchefort.
Ernest ANSERMET l'enregistra avec son Orchestre de la Suisse Romande en 1954, aussi bien en monophonie qu'en stéréophonie (c'est un des premiers enregistrements en stéréophonie faits par Decca, une stéréo du tout début, avec le célèbre arbre à deux micros de Decca) - SAR905-12, Pr: Victor Olof Eng: Gil Went (m), Roy Wallace (s), 14.10.-11.11.1954, Victoria Hall, Genève. L'enregistrement paraît d'abord en mono en février 1955 sur Decca LXT 5022 et en juin 1955 sur London LL 1178, puis en stéréo en novembre 1959 sur London CS 6126, réédité en mars 1971 sur Eclipse ECS 576. Le disque est dédié à trois oeuvres de Borodine: la symphonie No 2 sur la première face, la 3e symphonie et l'ouverture du Prince Igor sur la deuxième face.
Cet enregistrement fut très apprécié par la critique: "[...] I was soon completely with Ansermet and full of admiration for the orchestral playing as well as for the most successful interpretation. It was good to continue and find the Scherzo taken at a reasonable speed, one that is playable clearly and rhythmically. The rest of the symphony is equally well done and altogether this performance should revive the interest of anyone who feels he has heard, enough of the work, especially as the recording is also exceptionally good. [...]" (cité d'après Gramophone, avril 1955, page 31, parution du Decca LXT 5022).
Voici donc...
Alexandre Borodin, Symphonie no 3 en la mineur, instrumentation d'Alexander Glasunow, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 14.10.-11.11.1954
1. Moderato - assai 07:13 (-> 07:13)
2. Scherzo - vivo 08:44 (-> 15:57)