Dans l'histoire de la musique française, la cantate tient une place un peu particulière. C'est Jean-Baptiste Rousseau qui l'a introduite dans le monde musical français des XVIIe et XVIIIe siècles sous une forme musicale élaborée en adaptant à la langue française un genre déjà fort répandu en Italie, tant dans le domaine profane que religieux. Lorsqu'en 1708 André CAMPRA (1660-1744) proposa son premier livre de cantates à un public soudain pris de passion pour ce nouveau genre musical (la première publication d'un livre de cantates françaises - celles de Jean-Baptiste Morin (1677-1745), un compositeur au service du duc d'Orléans, - n'était parue que deux ans plus tôt, soit près d'un siècle après les Italiens), il était déjà très connu comme compositeur d'opéras, grâce à son opéra-ballet «L'Europe galante» de 1697 et à sa tragédie lyrique «Tancrède» composée en 1702.
André Campra publia donc son Premier Livre de «Cantates françoises»en 1708, suivi en 1714 par le second et en 1728 par le troisième, chacun d’eux comportant six cantates. Trois des cantates de ce premier livre sont soutenues par une simple basse continue, deux autres y ajoutent une flûte allemande (traversière) tandis que la dernière - «Les Femmes» fait appel à deux violons, ce qui crée un climat sonore particulièrement séduisant.
«Cantates françoises, mélées de symphonies; par Monsieur Campra. Livre premier», page 43, avec le début de la troisième cantate, citée de cette page du site gallica de la Bibliothèque Nationale de France, éditée à Paris chez Christophe Ballard en 1708, Identifiant: ark:/12148/btv1b90102149.
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L'«Avertissement» d'André Campra publié au début de ce recueil:
«Avertissement» d'André Campra cité de cette page du site gallica de la Bibliothèque Nationale de France, éditée à Paris chez Christophe Ballard en 1708, Identifiant: ark:/12148/btv1b90102149
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Edmond APPIA et Flore WEND
Edmond APPIA, bien connu pour ses efforts afin enrichir le répertoire d'oeuvres oubliées ou méconnues, enregistra «Didon» en 1951 avec Flore WEND et l'Orchestre de la Suisse Romande. Cet enregistrement fut diffusé pour la première fois le mercredi 10 octobre 1951 sur Sottens, à 11h55 dans une courte émission de vingt minutes (avec un air d'Acis et Galathée de Lully précédant cette cantate, ainsi que relevé dans la Feuille d'Avis de Lausanne du 9 octobre 1951 en page 29). Je n'ai pas pu trouver de date plus précise pour l'enregistrement lui-même.
Voici donc...
André Campra, «Didon», cantate pour soprano, flûte allemande, violon et basse continue no 3 du premier livre des Cantates françoises, Flore Wend, Orchestre de la Suisse Romande, Edmond Appia, 1951 (11:32)
Provenance: Radiodiffusion, Archives RSR resp. RTSR