La composition de cette symphonie est datée de 1788, elle fut écrite pour une flûte, deux hautbois, deux bassons, deux cors en ut alto, ou deux trompettes (Andreas Friesenhagen: Sinfonien 1787 – 1789. In: Joseph Haydn-Institut Köln (Hrsg.): Joseph Haydn Werke. Reihe I, Band 14. G. Henle-Verlag, München 2010, Seite IX), timbales, continuo (clavecin) et cordes.
Dans le dernier mouvement elle a une petite particularité, une fausse fin, une plaisanterie bien haydnienne - un piège habile pour un public trop pressé d’applaudir: "[...] Quant au finale Allegro assai, c'est une forme sonate monothématique dont le thème aurait aussi bien pu introduire un rondo. Aux mesures 164-168, une forte cadence parfaite semble indiquer la fin de la symphonie. Mais, après quatre mesures de silence, le thème apparaît en ré bémol majeur aux premiers violons, auxquels répond de façon narquoise un hautbois solo; ce qui introduit une vaste coda de soixante-dix mesures. [...]" Guide de la musique symphonique réalisé sous la direction de François-René Tranchefort, Fayard 1986, ISBN 978-2-213-64075-4
À Eszterhaza, Haydn joua l'oeuvre avec cors en ut alto, et à Londres, en 1791, avec trompettes et, sans doute, cors basso.
Cette symphonie est la première de trois compositions dédiées au comte d’Ogny et écrites à l'intention du grand orchestre parisien de la „Loge Olympique“ - pour lequel Haydn avait composé ses symphonies „parisiennes“. Elle est également "[...] la dernière d’une longue série de symphonies solennelles en ut majeur, avec trompettes et tambours (et très souvent, comme c’est le cas ici, avec des cors en do élevé - do alto - un octave plus haut que le diapason normal). Toutes ces symphonies en ut majeur étaient des oeuvres plutôt formelles; ce formalisme était sans doute lié a l’occasion précise pour laquelle elles avaient été composées: couronnements, festivités marquant des noces princières, intronisation d’un abbé ou d’un archevêque, ou toute autre célébration semblable. Même le Menuet de cette symphonie est cérémonieux dans sa forme, comme pour souligner ses origines françaises et évoquer la pompe de Versailles. [...]" H.C.Robbins Landon (traduction de Marielle Ostendorf), 1995
Dans la chronologie établie en 1990 par James WEBSTER, elle fait partie du groupe des symphonies No 88 à 92 qu'il nomme «Apotheosis of the Chamber Symphony»:
"[...] ROBIN GOLDING has been writing about music since 1949. Between 1961 and 1987 he was Registrar of the Royal Academy of Music, and from 1963 Editor of its Magazine ref. He died on 15th October 2009, aged 81 ref [...]".
Cette symphonie No 90 est l'une des deux dernières symphonies de Haydn qu'Ernest ANSERMET enregistra pour le disque, bien entendu chez Decca. Dans les sessions d'enregistrement du 19 au 22 octobre 1965, comme d'habitude dans le Victoria Hall de Genève, il enregistra les symphonies No 22 et 90, qui furent publiées en juin 1966 sur les disques LXT 6226 (mono) et SXL 6226 (stéréo), puis en avril de l'année suivante sur les disques Decca LONDON CM 9481 (mono) et CS 6481 (stéréo). Pour cette restauration fut utilisée la réédition sur Decca LONDON STS 15290.
Voici donc...
Joseph Haydn, Symphonie No 99 en ut majeur, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 19-22 octobre 1965, Victoria Hall, Genève