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Un écureuil en automne, une photo citée de la revue Radio Je vois tout, date égarée
Étiquette recto du disque Hungaroton SLPX 1302
Étiquette verso du disque Hungaroton SLPX 1302

Béla BARTÓK
Deux Images pour orchestre, Op. 10, Sz 46, BB 59
Orchestre Philharmonique de Budapest
Miklós ERDÉLYI
8 - 19 novembre 1966, Hungaroton Studio, Budapest

Recto de l'album Hungaroton SLPX 1302
Recto de l'album Hungaroton SLPX 1300 avec un portrait de Béla Bartók vers 1910, collection Denijs DILLE, reproduction de Károly KOFFÁN
Traduit des excellentes notes de János KÁRPÁTI publiées dans cet album Hungaroton SLPX 1302:

"[...] Les „Deux images“ - oeuvre composée en été 1910 - représentent un moment important dans le développement artistique de Bartók. Ici, pour la première fois, le maniement coloré et impressionniste de l'orchestre, qu'il avait acquis auprès de Debussy, rencontre sur un pied d'égalité le monde mélodique rude et robuste de la musique populaire d'Europe de l'Est. À première vue, sa forme semble être apparentée à la version finale des „Deux Portraits“, mais avec une différence importante. Au lieu de personnages dia­métra­lement opposés comme dans les „Portraits“, nous avons ici deux tableaux composés d'éléments qualitativement différents qui se complètent plutôt que de se contredire.

La première pièce est une scène de nature colorée intitulée „En pleine fleur“, la seconde un tableau de genre atmosphérique „Danse villageoise“. Les deux sections ne sont plus monothématiques. Chacune a son propre matériel thématique. Cependant, la façon dont Bartók unifie les deux sections démontre sa maturité dans la construction musicale. Tout d'abord, par l'utilisation de la gamme par tons entiers dans les deux, et ensuite, par l'évocation magistrale du thème de la première image dans la seconde.

Grâce à Zoltán Kodály, en 1907, Bartók fait plus ample connaissance avec la musique de Debussy. Ce fut une grande révélation pour lui de découvrir chez le compositeur français des aspirations similaires à rajeunir le système diatonique européen basé sur les gammes majeure et mineure. Leurs sources différaient cependant. Si Debussy a puisé la pentatonie dans la musique d'Extrême-Orient, Bartók et Kodály n'ont pas eu besoin d'aller aussi loin - ils ont trouvé la même chose dans la musique populaire hongroise ancienne. Néanmoins, le simple fait qu'ils aient des aspirations communes avec le grand compositeur les a encouragés et inspirés. D'autant plus que plusieurs éléments nouveaux et typiquement latins du langage musical et de la pensée de Debussy les aidèrent à se défaire des traditions parfois encombrantes de la musique allemande.

L'image orchestrale d'„En pleine fleur“ reflète l'influence de Debussy dans une plus large mesure que dans toute autre composition jusqu'à cette époque. Les taches de couleurs pastel et murmurantes de l'orchestration, les glissandos de la harpe et les douces mélodies des bois sont autant attribuables à Debussy que les méthodes utilisées pour désintégrer les tonalités traditionnelles, des moyens tels que la pentatonie et surtout la gamme par tons entiers. En plus de tout cela, la personnalité de Bartók et ses efforts pour amalgamer et transformer les effets musicaux sont démontrés dans la façon dont il applique ces deux nouveaux éléments de son idiome musical. L'application de la gamme par tons entiers sous la forme de séries de gammes d'accompagnement est encore très proche de l'esprit de Debussy. Dans la „Danse villageoise“, cependant, il remodèle cette même échelle de tons entiers pour en faire un air de danse robuste à saveur roumaine, en mettant l'accent sur un tétracorde lydien. Les deux échelles de six tons servent donc d'élément de liaison immanent entre les deux pièces. La pentatonie joue ici un rôle tout aussi individuel et diversifié. Derrière les mélodies jouées par les bois dans „En pleine fleur“, on peut facilement reconnaître un type de mélodie pentatonique caractéristique de la musique populaire hongroise. Bartók aimait cependant transformer la pentatonie pure, par exemple en modifiant un degré de la gamme de manière chromatique.

Le but de ce changement est mieux réalisé dans la deuxième ligne mélodique (la plus fréquente, et le plus souvent la forme "finale"). La mélodie ainsi produite s'adapte exactement au système d'échelle par tons de l'oeuvre, et porte en même temps en elle le germe de l'échelle qui sera si importante dans les compositions ultérieures de Bartók - la soi-disant "échelle acoustique", incorporant la quarte augmentée et la septième mineure des harmoniques naturelles.

Du point de vue de la structure, „En pleine fleur“ (Poco Adagio) a une forme ternaire simple. Dans la première, la mélodie analysée ci-dessus joue le rôle principal dans une période musicale composée de quatre lignes mélodiques. Chaque ligne est une variation de l'autre et est sonnée par divers instruments à vent aux couleurs douces. Le thème de la partie centrale du mouvement est introduit par un cor à la coloration similaire, puis passe aux instruments à vent et à cordes. L'accompagnement murmurant est ici complété par un matériau un peu plus austère et les effets de couleurs magiques de l'orchestre ne reviennent que lors de la récapitulation du premier thème.

Début de la 2e image, Épreuve de la 1ère édition de 1912 avec les corrections de Bartók, publié dans l'album Hungaroton SLPX 1302
Début de la 2e image, Épreuve de la 1ère édition de 1912 avec
les corrections de Béla Bartók, publié dans l'album Hungaroton SLPX 1302
La „Danse villageoise“ (Allegro 2/4) est un mouvement de danse folklorique caractéristique de Bartók, précédé de pièces telles que les Deux danses roumaines, et suivi de l'Allegro Barbaro, du troisième mouvement de la Sonate No 1 pour violon et piano ou de la Suite de danse. Par conséquent, son orchestration diffère de celle de l'„En pleine fleur“. Cette danse vigoureuse se compose de grandes masses musicales sonnées à l'unisson, les bois alternant avec les cordes. Le deuxième mouvement a la forme d'un rondo, dans son premier épisode nous avons un air de danse folklorique d'un caractère différent. Le deuxième épisode contient le thème de „En pleine fleur“ sous une forme variée.

Les „Deux Images“ furent donnés en première audition le 25 février 1913 par l'Orchestre philharmonique de Budapest, sous la direction d'István Kerner.
[...]"

Pour ce disque Hungaroton SLXP 1302, troisième album de cette édition complète des oeuvres de Béla Bartók, Miklós ERDÉLYI (portrait ci-dessus) et Mihály SZÜCS - violon solo dans les 2 Portraits - enregistrèrent les 3 oeuvres suivantes:

Voici donc...

Béla Bartók, Deux Images pour orchestre, Op. 10, Sz 46, BB 59, Orchestre Philharmonique de Budapest, Miklós Erdélyi, 8 - 19 novembre 1966, Hungaroton Studio, Rottenbiller utca 47., Budapest

   1. Virágzás - En pleine fleur. Poco adagio   08:25 (-> 08:25)
   2. Falu tánca - Danse villageoise. Allegro   09:21 (-> 17:46)

Provenance: Hungaroton SLPX 1302

que vous pouvez obtenir en...

pour un téléchargement libre

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Virágzás - En pleine fleur. Poco adagio
2. Falu tánca - Danse villageoise. Allegro