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Béla BARTÒK en 1916, une reproduction de Gyula HOLICS d'un document des archives Bartok de Budapest
Recto de la pochette du disque Hungaroton HLX 90001
Janos FERENCSIK, une photo publiée dans l'album Hungaroton SLPX 11480
Étiquette recto du disque Hungaroton HLX 90001

Béla BARTÒK
Le Prince de bois
ballet pantomime en un acte, op. 13, Sz 60
Orchestre Philharmonique de Budapest
Janos FERENCSIK
27-30 juin 1963
Hungaroton Studio, Rottenbiller utca 47., Budapest

Cité du texte de György KROÓ publié au verso de la pochette de ce disque Hungaroton HLX 90001:

"[...] Béla Bartòk travailla à la composition du Prince en Bois de 1914 à 1917, avec d’im­por­tants temps d’arrêt. Le ballet, dont le livret est de Béla Balázs, fut présenté à l’Opéra de Budapest le 12 mai 1917. Le sujet de la pièce se rattache étroitement à celui des deux autres oeuvres scéniques de Bartòk, le Château de Barbe-bleue, opéra composé en 1911 et le Mandarin miraculeux, pantomime terminée en 1925. Toutes les trois projettent le problème qui semble avoir préoccupé Bartòk à cette époque — celui de la solitude de l’homme et de l’artiste — dans une histoire d’amour de genre différent. L’opéra présente le thème sur le plan du mythe, la pantomime le place dans les conditions du XXe siècle; le Prince en bois l’enveloppe du halo irisé des contes et le dénouement est heureux et plein d’illusions, comme un beau rêve. L’homme qui a cherché en vain sa compagne idéale dans Barbe-bleue, la trouvera dans cette pantomime. Comme Zoltán Kodály a caractérisé les deux pièces, l’Adagio de la déception sera suivi de l’Allegro du bonheur accompli.

Une jeune princesse vit heureuse, d’une existence enjouée, dans son château perché sur un rocher. Un bois s’étend tout autour; la petite rivière enjambée par un pont sépare la forêt du château. Dans le soleil du matin, la princesse folâtre joyeusement, entre les arbres de la foret. Puis s’ouvre la porte du château voisin; le prince qui vient de la franchir part pour un long voyage à travers le vaste monde.

La fée — elle est peut-être celle de la forêt, peut-être celle des contes — donne à la princesse l’ordre de retourner dans son château. Le prince qui, malgré cette précaution, l’aperçoit par la fenêtre ouverte, s’éprend d’elle sur-le-champ. Il veut donc la rejoindre, mais, sur l’ordre de la fée, les arbres de la forêt s’animent et lui barrent le chemin. Le prince résiste et sort vainqueur de la lutte. Mais en vain, car la fée fera surgir un autre obstacle devant lui; le ruisseau quitta son lit et le prince ne trouvera aucun gué pour franchir «l’anneau clapotant, chantant et serpentant» des eaux.

Il ne réussira donc pas à rejoindre la princesse et veut au moins se faire remarquer par elle; il veut qu’elle descende à son tour. Il habille son bâton, taillé en forme humaine, de son manteau magnifique et montre le pantin à la princesse qui est à sa fenêtre. Mais elle ne lui prête aucune attention. Il le coiffe ensuite de sa couronne, mais la princesse n’a pour le pantin qu’un regard distrait. Le prince fait alors une troisième tentative et sacrifie aussi ses beaux cheveux dorés; le pantin, qui est à présent l’image fidèle de son maître, finit par émouvoir la princesse qui descend de sa demeure. Se dissimulant derrière le pantin, le prince l’attend d’un coeur amoureux. Mais à la place du bonheur espéré, une amère déception l'attend. La princesse n’aura d’yeux que pour le pantin pompeusement vêtu, coiffé de boucles blondes et couronné d’or; dépouillé de ses attributs, le véritable prince est complètement ignoré d’elle. Lorsque la fée fait un charme et anime le pantin, la princesse part avec lui en dansant vers la forêt.

L’affliction, la tristesse du prince sont sans bornes. La fée finit par le prendre en pitié et le couvre d’un manteau de fleurs pour le consoler; elle tresse aussi une couronne qu’elle placera sur sa tête, comme pour le sacrer roi de la forêt. La princesse revient de la forêt; elle s’est vite lassée de son jouet qui ne peut pas être amené à danser; elle s’approche du prince vivant mais celui-ci, vexé, se détourne d’elle. Et quand la princesse veut le suivre, sur l’ordre de la fée les arbres de la forêt s’animent une fois de plus et lui font obstacle. Elle n’arrivera pas à les vaincre; son dépit et sa honte la brisent; elle s’effondre. Elle jette son manteau à son tour, de même que sa couronne, et coupe ses cheveux jusqu’à la racine. À ce moment, le prince s’approche d’elle, la soulève et ils partent ensemble. Quant à la fée, elle va reprendre sa place habituelle au milieu de la nature apaisée, dans l’empire des fleurs, des arbres et de l’eau.

La forme musicale et dramatique du ballet suit une certaine architecture à point qui épouse l’évolution des événemets. Au début et à la fin de la pièce, la musique illustre la nature, en éveil d’abord, puis au repos. La partie médiane comprend la scène du couronnement du prince, rêve panthéiste de Bartòk. C’est autour de cette charpente que se groupent les danses, celle de la princesse et du prince, celle de la forêt et du ruisseau, la scène de la sculpture du bâton et de la première danse du pantin, et enfin, au cours du troisième tiers de la pièce, — comme reprise — la deuxième danse du pantin et de la forêt.
[...]"

Béla BARTÒK en 1916, une reproduction de Gyula HOLICS d'un document des archives Bartok de Budapest
Béla BARTÒK en 1916, une reproduction de Gyula HOLICS
d'un document des archives Bartok de Budapest, cliquer pour une vue agrandie.
János FERENCSIK, une photo publiée dans l'album Hungaroton SLPX 11480
János FERENCSIK, une photo publiée dans l'album Hungaroton SLPX 11480

Voici donc...

Béla Bartòk, Le Prince de bois, ballet pantomime en un acte, op. 13, Sz 60, Orchestre Philharmonique de Budapest, Janos Ferencsik, 27-30 juin 1963, Hungaroton Studio, Rottenbiller utca 47., Budapest

   1.  Ouverture - Rideau                                (-> 04:12:250)
   2.  Première danse: Danse de la princesse
    dans la forêt                                         (-> 06:23:300)
   3.  Le prince se met en route                         (-> 09:03:850)
   4.  Deuxième danse: Danse des arbres
     - Danse de lutte                                     (-> 13:26:530)
   5.  Remis de sa lassitude, le prince marche
     - Troisième danse: Danse des vagues du ruisseau
     - Une idée lui vient à l'esprit                      (-> 18:56:700)
   6.  Suspense anxieux                                  (-> 22:02)
   7.  Quatrième danse: Danse de la princesse
    avec la marionnette en bois                           (-> 25:54:230)
   8.  Le prince dans le plus grand désespoir
     - la fée sort de la forêt                            (-> 30:42:260)
   9.  Cinquième danse: La princesse dans son
    effort pour le faire danser
    10. Sixième danse: La princesse tente de persuader
    le prince à son côté de danser avec elle
    11. Septième danse: Très inquiète, la princesse
    se précipite vers lui
    12. Mais le prince persiste... et finit par
    l'embrasser. Long baiser                              (-> 38:08)

Provenance: Hungaroton SLPX 11480

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ATTENTION: toutes les sections s'enchaînent: faire très attention à ce que votre logiciel de lecture des fichiers audio n'insère AUCUNE PAUSE entre ces diverses sections!!


En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Ouverture - Rideau
2. Première danse: Danse de la princesse dans la forêt
3. Le prince se met en route
4. Deuxième danse: Danse des arbres - Danse de lutte
5. Remis de sa lassitude, le prince marche - Troisième danse: Danse des vagues du ruisseau - Une idée lui vient à l'esprit
6. Suspense anxieux
7. Quatrième danse: Danse de la princesse avec la marionnette en bois
8. Le prince dans le plus grand désespoir - la fée sort de la forêt
9. Cinquième danse: La princesse dans son effort pour le faire danser, 10. Sixième danse: La princesse tente de persuader le prince à son côté de danser avec elle, 11. Septième danse: Très inquiète, la princesse se précipite vers lui, 12. Mais le prince persiste... et finit par l'embrasser. Long baiser