Ernest BLOCH
Trois Poèmes Juifs pour Orchestre, B 07
Orchestre Symphonique de Vienne
Walter HENDL
1952
Ernest Bloch dédia „Les Trois Poèmes Juifs“ à la mémoire de son père, Maurice Bloch, décédé le 31 mars 1913. Il en commença la composition en août 1913, l'oeuvre fut achevée le 7 octobre suivant. Cette suite orchestrale en trois mouvements - Danse, Rite, Cortège funèbre - fut publiée par G. Schirmer (États-Unis) en 1918. Elle est écrite pour grand orchestre, sans citation littérale de mélodie hébraïque: "[...] L'effet recherché est obtenu par la répétition obstinée de certaines formules rythmiques, par la couleur orientale donnée par le célesta, les glissandi des harpes, les trémolos des vents et des cordes. Enfin les appels des trompettes et des cors évoquent le son du Shofar (corne de bélier en usage dans la synagogue).[...]"
Pour la notice-programme du concert donné le 23 mars 1917 à Boston, le compositeur écrivit:
"[...] Il ne m'est pas facile d'établir un programme de cette oeuvre. La musique n'est pas traduisible par des mots. Les titres devraient suffisamment informer l'auditeur.
1. Danse.
Cette musique repose toute entière sur la couleur - une couleur plutôt sombre, mystique, langoureuse.
2. Rite.
Ce mouvement est plus émotionnel, mais il y a là quelque chose de solennel et de distant, comme dans les cérémonies d'un culte.
3. Cortège funèbre.
Ce mouvement est plus humain. Mon père était décédé et ces Poèmes sont dédiés à sa mémoire. Il y a quelque chose d'implacablement sévère dans les rythmes qui se répètent de façon obstinée. La douleur est à son comble à la fin. Et, à l'idée d'une étemelle séparation, l'âme se brise. Mais une mélodie très simple et sereine, s'élève des profondeurs orchestrales, telle une consolation, un baume, une foi apaisante. La mémoire de nos chers disparus n'est pas effacée; Cs vivent à jamais dans nos cœurs. La forme est libre, mais elle existe néanmoins, car je crois que notre nature exige de l'ordre dans toute œuvre d'art. [...]" citations ci-dessus: 1er volume, page 605, de l'ouvrage de Joseph Lewinski et Emmanuelle Dijon “Ernest Bloch - Sa vie et sa pensée” publié chez Slatkine.
Voir aussi la description détaillée publiée au au verso de la pochette du disque American Composers Series Desto D 409.
La première mondiale fut donnée en Suisse le 28 février 1914 au Grand-Théâtre de Genève sous la direction du compositeur. Le compte-rendu publié dans le Journal de Genève du 3 mars 1914, en page 5:
L'enregistrement proposé ici en écoute fut fait en 1952 (d'après la discographie de Michael Gray) par l'Orchestre Symphonique de Vienne sous la direction de Walter HENDL, publié d'abord sur le disque American Recording Society ARS-24, puis réédité en 1965 sur ce disque American Composers Series Desto D 409:
1. Danse, Poco animato 07:31 (-> 07:31)
2. Rite, Calmo - Andante moderato 06:28 (-> 13:59)
3. Cortège Funèbre, Lento assai 08:51 (-> 22:50)
C'est grâce à la splendide collection du site archive.org - plus particulièrement de cette page - que nous pouvons écouter ce remarquable document, embarqué ici en iframe:
1. Danse, Poco animato
2. Rite, Calmo - Andante moderato
3. Cortège Funèbre, Lento assai
Provenance: American Composers Series Desto D 409, cette page du site archive.org.