Max BRUCH
3 extraits (No 1, 2 et 6) des 8 pièces
pour clarinette, alto et piano, Op. 83
Arthur BALSAM, piano, David GLATZER, clarinette
Irving ILMER, alto
5 mai 1966, enregistré en studio à Stuttgart
«« N'ayant pas composé de musique de chambre pendant plusieurs décennies, Max Bruch écrivit en 1909 les Huit pièces pour clarinette, alto et piano; l'ensemble fut publié l'année suivante par son fidèle éditeur Simrock. Elles appartiennent au genre des pièces de caractère de Schumann, comme les huit Fantasiestücke op. 12 et surtout le quatuor des «Märchenerzählungen» op. 113, écrites pour la même combinaison d'instruments. Selon Clara Schumann, les «Märchenerzählungen» étaient décrits par son mari comme étant „hautement romantiques“, et l'on pourrait à juste titre en dire autant des huits pièces de Max Bruch, composées un demi-siècle plus tard.
Certaines pièces - en particulier les numéros 3, 5 et 6 - furent à l'origine conçues avec une harpe accompagnant les deux instruments mélodiques, la partie de piano conservant une texture grinçante et arpégée. Le sujet musical de la Mélodie roumaine (no 5) fut suggéré à Bruch par une visiteuse de l'une de ses soirées musicales du dimanche, „la délicieuse jeune princesse zu Wied“ à qui l'op. 83 est dédié: probablement la princesse Sophie de Schönburg-Waldenburg (1885-1936), consort du prince Guillaume de Wied, qui devint princesse d'Albanie à l'avènement de son mari en 1914. Le compositeur trouva la mélodie exquise, elle constitue le point culminant du cycle, tant sur le plan musical qu'expressif, avec le «Nachtgesang» qui lui succède. Suit un Allegro vivace d'une légèreté et d'une habileté mendelssohniennes, avant que le cycle ne s'achève dans une atmosphère dominante de nostalgie lyrique.
Lorsque son fils en donna la première audition intégrale à Cologne en janvier 1909, Max Bruch fut heureux d'apprendre que le jeu de Max Felix avait été favorablement comparé à celui de Mühlfeld lui-même, gratifié d'une „sonorité et d'un sens du phrasé purs et exempts de scories“ selon le chef d'orchestre Fritz Steinbach, qui, en tant que directeur de l'orchestre de la cour de Meiningen, avait travaillé en étroite collaboration avec Brahms sur sa musique d'orchestre. »» Courte résentation traduite des notes de Giovanni Punzi publiées en 2018 dans le livret du CD Brilliant Classics 95673.
Les trois pièces présentées ici:
No 1 de l'op. 83, en la mineur: cette pièce commence par le rythme d'une marche funèbre qui, peu à peu, se transforme en une mélodie onirique. De forme binaire, ella a l'aspect d'un prélude méditatif.
No 2 de l'op. 83, en si mineur: cette pièce est écrite en 3/4 rapide, mais sans le caractère d'une valse ou d'un scherzo. Quelque peu orageuse, elle rappelle Brahms. Cependant, le morceau s'achève finalement dans la tonalité majeure.
No 6 de l'op. 83, en sol mineur: c'est l'une des pièces avec un titre individuel, «Nachtgesang» - Nocturne, qui est un bon exemple d'atmospère contrastée, et où la clarinette et l'alto ont besoin d'un contrôle minutieux du phrasé.