D'après sa correspondance, ce fut dans la nuit du 11 juillet 1897 que Ferruccio Busoni eut l’inspiration soudaine d’écrire une ouverture. Dans une lettre à son épouse Gerda, il écrivit «Cette nuit il m’est arrivé une chose très curieuse, je me suis mis au travail à minuit passé jusqu’au petit matin pour composer une ‘Ouverture’ que j’ai commencée et terminée d’un seul trait. Elle n’est pas parfaite, bien sûr, et il me faudra la retravailler. Mais elle est assez réussie, très fluide, d’un style presque mozartien...»
"[...] Cette allusion à Mozart est particulièrement intéressante. En 1904, Busoni corrige son “Ouverture” qu’il rebaptise Ouverture de comédie pour la publier simultanément avec l’ouverture de “L’Enlèvement au sérail” (complétée par un finale de son invention) sous le titre “Deux ouvertures gaies pour orchestre”. Le musicien voulait peut-être conjurer l’esprit de Mozart. De même qu’avec les élégies pour orchestre, il avait cherché à dépasser les limites de l’harmonie tonale, il se libère une fois de plus de l’hégémonie de l’école romantique allemande, cette fois avec un clin d’oeil à Mozart qui, de son point de vue, représentait sans doute cette synthèse de la musique allemande et italienne que Busoni, à cette époque, rêvait encore de réaliser. [...]" cité des notes de Reinhard Ermen (traduction M.H. Ricquier) publiées en 1993 dans le livret du CD Capriccio 10 480.
Ferruccio Busoni en dirigea lui-même la première audition, en octobre 1887.
Dans l'enregistrement proposé ici, Ernest BOUR dirige l'Orchestre Symphonique de la Südwestfunk Baden-Baden, une prise de son datant du 9 novembre 1972.