Claude DEBUSSY
Danse sacrée et danse profane
pour harpe et orchestre L 113 (103)
Alice CHALIFOUX
The Cleveland Orchestra Pierre BOULEZ
17 novembre 1967, Masonic Auditorium
1964
Les Danse sacrée et Danse profane pour harpe chromatique et ensemble à cordes furent composées entre avril et mai 1904, sur une commande de la maison Pleyel dont le directeur, Gustave Lyon, avait mis au point une harpe chromatique sans pédale avec deux plans de cordes croisées. De la sorte, on n'entend plus les bruits occasionnés par l'enfoncement des pédales et les possibilités techniques de l'instrument, telles que l'exécution de traits chromatiques, s'en voient également élargies. La première audition fut donnée le 11 juin 1904 à Paris, Édouard Colonne dirigeant l'orchestre des Concerts Colonne, avec Madame Wurmser-Delcourt à la harpe chromatique. Cependant, le succès de cette harpe ne fut que temporaire, l'oeuvre est aujourd'hui jouée presque uniquement sur la harpe classique, une adaptation réalisée par Henriette RENIÉ pour les Éditions Durand ("[...] étant donné le peu d’empressement qu’avait eu le compositeur à tirer pleinement parti des possibilités de l’instrument de Pleyel, l’adaptation par Henriette Renié s’avéra aisée [...]" Michel STOCKHEM).
Ces danses "[...] se rapprochent de l’atmosphère antiquisante des Chansons de Bilitis. Le caractère sacré et profane des deux parties est une vue de l’esprit: toute la pièce est plutôt nimbée d’une ambiance sensuelle et raffinée à la Pierre Louÿs. Le thème de la Danse sacrée est emprunté à Francisco de Lacerda, musicologue et compositeur portugais apprécié de Debussy. [...]" Michel STOCKHEM, cité de ses notes publiées dans le livret du CD FUG 595 de Fuga Libera.
"[...] La Danse sacrée a la transparence de ses harmonies modales. Elle commence par un thème très simple en valeurs longues à l'unisson des cordes auquel la harpe répond par une suite d'arpèges. Les harmonies parallèles, le jeu arpégé de la harpe, le raffinement de l'orchestration (des pizzicati qui sertissent la masse sonore aux aigus irisés des cordes pianissimo) revêtent cette oeuvre d'une majesté toute antique - l'on pense ici à la lyre d'Orphée - et d'intemporalité. La Danse profane, de mètre ternaire, n'est ni plus ni moins qu'une valse tourbillonnante. Le dialogue de la harpe avec les cordes se fait plus capricieux. Les tempi en sont changeants et si la couleur qui domine est ici celle de ré majeur, l'on entend encore des incursions diatoniques dans cette section. [...]" Eisa SIFFERT, cité de ses notes publiées en 2012 dans le livret du CD Indesens INDE042.
Ces enregistrements de Pierre BOULEZ avec l'Orchestre de Cleveland marquent le début de sa période comme «principal guest conductor» de cet orchestre (1967 - 1972).
Voici donc...
Claude Debussy, Danse sacrée et danse profane pour harpe et orchestre L 113 (103), Alice Chalifoux, The Cleveland Orchestra, Pierre Boulez, 17 novembre 1967, Masonic Auditorium
