Antonín DVOŘÁK
Quatuor avec piano en mi bémol majeur No 2, op. 87
Arthur BALSAM, piano, Peter RYBAR, violon
Antonio TUSA, violoncelle, Oskar KROMER, alto
1949
Le Quatuor avec piano en mi bémol majeur est la seconde oeuvre de Dvořák, et aussi sa dernière, pour ce genre de formation. Quatorze ans la séparent de son précédent Quatuor avec piano en ré majeur. Dvořák s'est finalement laissé convaincre d'écrire cette pièce après que son éditeur Simrock ait longtemps essayé de le persuader de le faire, lui rappelant à plusieurs reprises dans des lettres: “J'aimerais enfin recevoir de vous un quatuor avec piano - vous me l'avez promis il y a longtemps! Alors? Comment cela évolue-t-il?” Le quatuor fut écrit pendant les mois d'été 1889 dans la résidence de campagne de Dvořák à Vysoka. La première audition documentée fut donnée à Francfort le 17 octobre de l'année suivante, suivie de représentations à Munich le 3 novembre, à Prague le 23 novembre en présence de Dvořák, et à Manchester le 24 novembre. Simrock publia l'oeuvre la même année.
Ce disque Chamber Music Society CM-16 est consacré à deux oeuvres d'Antonín Dvořák:
➣ Quatuor avec piano en mi bémol majeur No 2, op. 87, B 162
"[...] Ce Quatuor avec piano est un joyau parmi les compositions de chambre de Dvořák, qui se révèle être comme un conquérant prenant toutes sortes de libertés harmoniques et mélodiques. Il se fraye littéralement un chemin à travers ses propres idées mélodiques, donnant libre cours à son imagination et à ses merveilleuses facultés techniques.
L'oeuvre commence par un Allegro con fuoco remarquable par son intensité émotionnelle. Son premier thème, saisissant et énergique, joué par les cordes à l'unisson, représente la force vitale qui donne vie à tout le mouvement. L'énergie de la musique est accrue par la rapidité de l'élément rythmique, qui est directement lié au thème principal et se développe à partir de celui-ci.
Le deuxième mouvement, marqué Lento, est l'un des plus beaux que Dvořák ait jamais écrits. Sa structure se développe à partir d'un thème riche et calme pour le violoncelle, suivi d'une mélodie merveilleusement lyrique attribuée au violon.
Dans le Scherzo, Dvořák montre toute la fertilité de son imagination. Une danse simple, à l'ancienne, alterne avec une mélodie plaintive aux couleurs presque orientales.
Le dernier mouvement, Allegro moderato, grazioso, est une pièce très vivante, tour à tour impétueuse et tranquille. Dans ses changements d'humeur, il ressemble au premier mouvement et contient en fait le même thème majeur qui fait son apparition dans la tonalité principale et se transforme en un point culminant palpitant.[...]"
Le disque fut publié en 1951. L'enregistrement du quatuor a toutefois été fait en 1949, année du décès prématuré d'Oskar KROMER (portrait à gauche): que cette page soit un modeste hommage à sa mémoire.
Les exemplaires à ma disposition pour les restaurations de disques Concert Hall, Musical Masterpiece Society & sociétés affiliées viennent en majeure partie de l'inépuisable collection de Stefan KRAMER, que je remercie pour sa générosité.