Dès 1917, George Gershwin composa des pièces miniatures pour piano, plusieurs «novelettes»: il en enregistra une sur un piano mécanique pour la «Welte Mignon Company». Par la suite, il déclara que ces efforts du début ne valaient «pas la peine d'être évoqués». Néanmoins, ces premières novelettes constituaient le signe avant-coureur et, dans un cas tout au moins, la base des ses six préludes pour piano composés en janvier 1925.
Cinq de ces Préludes furent joués pour la première fois en décembre 1926: "[...] «Le monde élégant de la musique s’est réuni samedi après-midi à l’hôtel Roosevelt, où George Gershwin interprétait ses cinq nouveaux préludes pour piano. Il s’agissait de la première audition publique de ces pièces qui ne sont pas encore éditées et seront rassemblées en un recueil sous le titre de ‹Melting Pot›, avec d’autres partitions encore à composer. Les préludes se sont révélés être de merveilleuses petites vignettes de la vie new-yorkaise.» Ainsi s’exprimait le critique du New York Evening World à propos du récital donné conjointement par l’altiste Marguerite d’Alvarez et George Gershwin dans la grande salle de bal de l’hôtel le 4 décembre 1926. [...]" cité d'après la préface de l'édition HENLE, un texte de Norbert GERTSCH, München, printemps 2008.
En 1927, Gershwin décida de publier trois de ses six préludes; il les arrangea dans une séquence traditionnelle rapide - lent - rapide. Les „Préludes pour Piano“ devinrent rapidement des pièces de concert type, car ils représentaient les seules oeuvres „sérieuses“ pour piano solo éditées du vivant du compositeur.
En février 1925, le violoniste Samuel Dushkin transcrivit (avec l'accord de Gershwin) deux des Préludes pour piano pas encore publiés et fit un arrangement pour violon et piano qu'il intitula «Short Story». Gershwin accompagna Dushkin lors d'une interprétation privée de l'oeuvre en 1928 et présenta la «Short Story» en 1932 à l'occasion d’une émission de radio consacrée à sa musique.
Le premier des trois préludes pour piano publiés est en si bémol majeur, au rythme de Charleston. La deuxième pièce est en ut dièse mineur et représente une sorte de blues. Le Prélude No. 3 est un foxtrot rapide, composé en mi bémol mineur. Une brève description citée d'un texte de Franck VILLARD, publié dans ce livret du CD Naxos 8.570939 (avec entre autres sa transcription pour clarinette et orchestre à cordes de ces 3 Préludes):
"[...] Le premier prélude (Allegro ben ritmato e deciso) débute par un motif “blues” de cinq notes qui saisit immédiatement l’auditeur. Ce motif constitue le thème principal de la pièce. Les rythmes en syncopes et les accords contenant souvent des septièmes donnent à la pièce un fort sentiment de jazz.
De forme tripartite, le deuxième prélude (Andante con moto e poco rubato) commence par une mélodie triste s’aventurant au-dessus d’un mouvement de basse obstinée. Les harmonies et mélodies de cette pièce sont construites autour de la dualité majeur/mineur caractéristique de la gamme “blues”. Après une partie centrale où une nouvelle mélodie est exposée par la main gauche, la première section revient et la pièce conclut sur un arpège longuement égrené vers l’aigu.
Après une brève introduction, le thème principal du troisième prélude (Allegro ben ritmato e deciso) est exposé : deux mélodies formant un couple question / réponse. Après une courte section centrale très syncopée, le thème initial est rééxposé en octaves. [...]"
Pour plus de détails, voir les notes de Norbert GERTSCH, München, printemps 2008 publiées dans la préface de l'édition HENLE.
D'après la discographie de Michael GRAY, cet enregistrement complétant le verso du disque Metro Goldwyn Mayer MGM 3307 date de 1955 (cette discographie mentionne aussi un enregistrement fait pour «Concert Hall», publié sur le disque M-913: je n'ai toutefois pas encore pu trouver d'autres sources permettant de recouper cette information. Le MMS-913 que je connais est avec des oeuvres de Chopin interprétées par Philippe Entremont: il est toutefois fort possible qu'il y ait eu des éditions différentes dans d'autres pays. Il est aussi possible que Sondra Bianca ait enregistré deux fois ces préludes: si une personne visitant cette page en sait plus, toute information m'intéresse -> couriel!).
Voici donc...
George Gershwin, Trois préludes pour piano, Sondra Bianca, 1955
1. Allegro ben ritmato e deciso 01:18 (-> 01:18)
2. Andante con moto e poco rubato 03:32 (-> 04:50)
3. Allegro ben ritmato e deciso 01:01 (-> 05:51)
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