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Georg Friedrich HÄNDEL
Sonate pour violon et basse continue en ré majeur
Op. 1 No 13, HWV 371

Tomaso Antonio VITALI
Chaconne en sol mineur

Nathan MILSTEIN, violon, Artur BALSAM, piano
25 et 26 janvier 1955, Studio Capitol, New York

"[...] George Frideric Händel a beau être un compositeur célèbre, l’histoire de ses sonates pour violon est assez compliquée. «Combien de sonates pour violon a-t-il réellement composées?» Cette question reste en suspens et la réponse dépendra de la personne à qui vous la poserez, et dans quel contexte. La première édition intégrale des oeuvres de Händel, rassemblées et publiées par Friedrich Chrysander à la fin du XIXe siècle, attribue neuf morceaux au violon. Stanley Sadie (écrivant en 1971) n’en répertorie que sept pour Haendel, et Terence Best (en 1982) cinq seulement. Le problème provient de l’absence de manuscrits autographes. Seules cinq des neuf sonates présentées sur ce disque peuvent être appuyées par l’existence d’un manuscrit autographe.

La chronologie de l’écriture de ces cinq oeuvres est passionnante car elle s’étend sur près de quarante ans. La plus ancienne de la série, la Sonate en sol majeur HWV 358, fut composée vers 1707–1710, quand Händel se trouvait en Italie. De toutes les sonates, elle est la seule à ne pas se conformer au schéma en quatre mouvements. Toujours dans l’ordre chronologique, et si l’on en croit l’analyse du papier utilisé, les trois pièces suivantes (les sonates en ré mineur HWV 359a, la majeur HWV 361 et sol mineur HWV 364a) doivent dater d’environ 1724–1726. Le morceau final est la Sonate en ré majeur HWV 371, composée vers 1749–1750.

Les trois ouvrages du groupe central figurèrent dans deux publications d’oeuvres de Händel présentant plusieurs sonates pour instruments aigus. La première d’entre elles date d’environ 1730, et la page de garde portait la marque de l’éditrice amstellodamoise Jeanne Roger. Toutefois, ce recueil, qui contenait douze sonates, fut en fait publié par John Walsh à Londres. Walsh réimprima ensuite le recueil de sonates vers 1732–1733 comme étant «… more Corect [sic] than the former Edition» (plus correcte que l’édition précédente).

Les sonates ne comportent pas de numéro d’opus, mais lors de leur publication par Chrysander, elles étaient connues comme l’Opus 1. L’édition de 1732–1733 présente quelques petites modifications par rapport à celle qui la précède et remplace deux pièces: ainsi, les sonates en sol mineur HWV 368 et en fa majeur HWV 370 apparaissent dans cette publication, ayant été substituées aux sonates en la majeur HWV 372 et en mi majeur HWV 373 qui figuraient dans la publication d’environ 1730.

Ces quatre ouvrages constituent la somme des sonates dites «apocryphes» pour lesquelles on ne dispose pas de manuscrit de la main de Händel.

Le compositeur était sûrement au courant de l’inclusion de ces quatre sonates dans les publications; en homme d’afaires avisé bien connu sur la place publique, on peut penser qu’il fut content de voir ces sonates publiées sous son nom. Le Brook Street Band évoque également la possibilité que Händel ait effectivement composé ces quatre sonates. Le fait qu’aucun manuscrit autographe ne nous soit parvenu ne le confirme pas plus qu’il ne l’infirme. Par de nombreux points de vue, le style de ces pages est si haendélien, y compris de par son utilisation de tonalités spécifiques, et si typique par tant d’aspects mélodiques et harmoniques, que Haendel pourrait aisément en être le compositeur.

Par conséquent, il existait en 1732 huit sonates pour violon, soit composées par Haendel, soit en lien avec lui: trois dont on possède les manuscrits autographes, les quatre sonates «apocryphes» publiées sous son nom, et sa première Sonate pour violon en sol majeur, qui ne figurait dans aucune des publications, ce qui nous laisse seulement l’ultime Sonate en ré majeur HWV 371 non répertoriée.

Sa composition tardive (en 1749–1750 environ) qui vient si longtemps après toutes les autres sonates pour violon est vraiment remarquable. En effet, Haendel ne composa aucune autre pièce de chambre vers cette époque, et il ne l’avait d’ailleurs pas fait depuis 1739, année de publication de ses Sonates en trio Opus 5. Bon nombre de celles-ci étaient en réalité des refontes de matériau musical plus ancien (assemblé en sonates en trio par Walsh, l’éditeur de Haendel). Pourquoi le compositeur décida-t-il d’écrire une nouvelle sonate pour violon à ce moment de sa vie où il se concentrait uniquement sur la composition d’oratorios? À l’heure actuelle, cette question demeure sans réponse.
[...]" cité des excellentes notes de Tatty THEO, dans une traduction de David YLLA-SOMERS, publiées en 2018 dans le livret du coffret AVIE 2387.

Le premier mouvement de la Sonate en ré majeur HWV 371 est majestueux; il débute sur un motif ascendant reprenant les notes de l’accord de ré majeur augmenté de façon efficace d’une note, motif qui interviendra de nouveau par la suite. Händel reprendra ce début dans sa sonate pour flûte en ré majeur (HWV 378).

La gaieté et l'entrain de l'Allegro qui suit sont nettement händéliens. Il est de caractère fugué, le clavier répondant, tout d’abord dans le médium puis le registre grave, au thème énoncé par le violon, lequel réapparaîtra à la suite de différents épisodes.

Le Larghetto, une vigoureuse aria au rythme de sarabande, est dans la tonalité de si mineur et se déploie majestueusement à partir d'un motif établi dans la première mesure. Il s'achève sur l'accord de la dominante, qui donne du suspense à la pause précédant l'Allegro final. Ce mouvement, même au-delà de ses prédécesseurs, est une affirmation de l'Händel mélodiste - au lyrisme exubérant.

Cette interprétation de la sonate pour violon et basse continue, Op. 1 No 13, HVW 371 de Georg Friedrich HÄNDEL publiée au verso de ce disque Capitol P 8315 fut enregistrée les 25 et 26 janvier 1955 dans un studio du label Capitol à New York, par Nathan MILSTEIN au violon et Artur BALSAM au piano. Pendant les mêmes sessions fut enregistrée la Sonate pour violon et piano en ré majeur, op. 94a, de Sergei PROKOFJEW publiée sur l'autre face.

Cette face du disque est complétée par la Chaconne en sol mineur de Tomaso Antonio VITALI (1663-1745), un compositeur italien un peu plus ancien que Händel (1685-1759), appartenant à une école qui influença profondément Händel et Bach. La Chaconne en sol mineur qui lui est attribuée, et que l'on connaît sous le nom de „Chaconne de Vitali“, doit sa célébrité au violoniste Ferdinand David. Il publia l'oeuvre dans une version considérablement augmentée (par lui-même), laquelle devait servir de base à presque toutes les éditions suivantes. Un manuscrit ancien conservé à Dresde attribue cette pièce à „Vitalino“, ce que l'on a interprété, à tort ou à raison, telle une référence à Vitali fils, bien que certains aient toutefois suggéré que la partie de violon aurait pu être retravaillée par l’un des célèbres virtuoses dont Dresde s’enorgueillissait alors, ainsi l’élève de Vivaldi, Pisendel, sur la trame de l’oeuvre initiale de Vitali. Forme baroque à variations, la chaconne repose sur un thème immuable évoluant sur une basse obstinée, thème que le violon développe avec une croissante exubérance au fur et à mesure que l’œuvre se déploie.

Suite à des dommages du disque que je ne peux pas corriger, aussi bien le Händel que le Vitali ont hélas par endroits quelques distorsions du son prononcées.

        1. Adagio                    03:32 (-> 03:32)
        2. Allegro                   02:34 (-> 06:06)
        3. Larghetto                 03:27 (-> 09:33)
        4. Allegro                   02:56 (-> 12:29)

        Chaconne en sol mineur       10:06

Provenance: Capitol P 8135

Vous pouvez obtenir ma restauration


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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Adagio


2. Allegro



3. Larghetto



4. Allegro



Chaconne en sol mineur