Joseph HAYDN
Symphonie no 22 en si bémol majeur
le Grand Orchestre de la Südwestfunk
Ernest BOUR
16 octobre 1961
Hans-Rosbaud-Studio, Südwestfunk, Baden-Baden
Les symphonies No 21 à 24 furent composées en 1764, donc pendant les cinq années que Haydn passa à Eisenstadt comme vice-maître de chapelle des Esterhazy; elles font partie du 4e groupe dans la chronologie établie en 1990 par James WEBSTER:
La symphonie No 22, surnommée „Le philosophe“ (non pas par Haydn lui-même, mais de façon plus subtile que pour beaucoup de ses oeuvres qui ont été affublées, souvent post-mortem, de surnoms plus ou moins déplacés - ce surnom est mentionné pour la première fois dans une copie réalisée vers 1790), date de 1764, la trente-troisième année de Haydn. Elle est remarquable pour deux raisons. Tout d'abord, elle est unique parmi les symphonies de Haydn en ce qu'elle comprend des parties pour deux cors anglais, qui remplacent les hautbois habituels (les seuls autres instruments à vent de la partition sont une paire de cors) et confèrent à la pièce une tonalité exceptionnellement sombre et rocailleuse; ensuite, elle est inhabituelle (mais pas unique) en ce qu'elle commence par un mouvement lent - un dispositif qui rappelle l'ancienne sonata da chiesa, et qui culmine dans la Symphonie no 49 en fa mineur („La Passione“) de 1768: il n'est pas impossible que la Symphonie No 22 ait été destinée à être jouée dans une église.
"[...] Cette oeuvre est virtuellement un prélude choral d’orchestre, et son cours lent et pensif (les croches régulières dans la mélodie de la basse sont pratiquement maintenues à travers l’oeuvre entière) a pu être l’inspiration derrière son titre apocryphe ‘Le Philosophe’ (la nature pensive de la symphonie se distingue aussi par un climat plus sombre, dans lequel les hautbois qui sont utilisés habituellement ont été substitués par une paire de cors anglais). Graduellement les violons étouffés se libèrent du mouvement régulier des croches et s’engagent dans un contrepoint convenablement académique.
Le Presto qui suit est typique des mouvements rapides des premières symphonies de Haydn, ne possédant qu’un thème principal: une forme sonate “de la dernière moitié du dix-huitième siècle”, comme elle est appelée, qui graduellement développe ses deux idées principales contrastantes- les premier et second sujets. Ici, la musique module dans le ton de la dominante Si bémol, mais le résultat ne peut être appelé un ‘thème’ comme tel, mais plus une idée de transition.
Le Menuet, plutôt austère, est tempéré par un trio dans lequel une paire d’instruments à vent (des cors, par nom du moins, ‘anglais’ et ‘français’) résonnent au-dessus de l’accompagnement discret des cordes.
Le Finale Presto est composé de façon typique avec une idée courte, une gamme descendante de trois notes, entendue au début de l’oeuvre, et formant la base d’un autre mouvement de sonate ne possédant qu’un seul thème. [...]" cité d'un texte de Matthew RYE - traduction d'Isabelle DUBOIS - publié en 1994 dans le livret du CD Hypérion CDA 66536.
L'enregistrement proposé sur cette page a été réalisé le 16 octobre 1961, par la Südwestfunk à Baden-Baden, avec le Grand Orchestre de la Südwestfunk (l'actuel Orchestre Symphonique de la Radio de Baden-Baden et Fribourg-en-Brisgau) - sous la direction d'Ernest BOUR. Trois ans plus tard il deviendra le chef titulaire de cet orchestre (suite à la mort prématurée de Hans Rosbaud), un poste qu'il conservera jusqu'en 1979, avant de se retirer.
Voici donc...
Joseph Haydn, Symphonie no 22 en si bémol majeur, le Grand Orchestre de la Südwestfunk (Grosses Orchester des Südwestfunks), Ernest Bour, 16 octobre 1961, Hans-Rosbaud-Studio, Südwestfunk, Baden-Baden