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Ernest BOUR, date, lieu et photographe inconnus
Ernest BOUR, extrait d'une photo des «Donaueschinger Musiktage», 16 octobre 1965, avec Maria Bergmann, Staatsarchiv Freiburg, collection Willy Pragher, W 134 Nr. 079709, http://www.landesarchiv-bw.de/plink/?f=5-435310

Joseph HAYDN
Symphonie No 60 en ut majeur, „Il Distratto“
Grand Orchestre de la Südwestfunk
Ernest BOUR
14 février 1963, Studio 5, Sudwestfunk, Baden-Baden

Cette symphonie fut à l'origine conçue comme musique de scène pour une pièce de théâtre. De 1772 à 1777, la troupe de comédiens ambulants de Cari WAHR séjourna à Esterhàza, durant l’été. Cette troupe joua à Presbourg durant la saison 1773-1774, puis (entre autres) à Esterhàza en août 1775 et à Salzbourg le 18 janvier 1776, dans une traduction allemande en prose, la pièce „Le Distrait“ - «Il Distratto» - de Jean-François REGNARD (1655-1709). Pour la représentation de Presbourg, Haydn écrivit une musique de scène qu’on réentendit à Esterhàza et à Salzbourg, et qui n’est autre que cette Symphonie No 60, formée de six mouvements. Dans le cadre des spectacles de Cari Wahr, le premier mouvement fut donné en guise d’ouverture, et les cinq autres après chacun des cinq actes de la pièce.

"[...] Il est certain que la musique de Haydn se réfère de près à des épisodes précis du „Le Distrait“, pièce largement basée sur les «Caractères» (1691) de La Bruyère. Haydn s’efforça à la fois de restituer l’atmosphère générale de chaque acte, de caractériser les divers personnages, et de traduire musicalement certaines péripéties amusantes de l’action. La Symphonie n° 60, dont un des traits est de citer beaucoup de mélodies populaires de provenances diverses, n’est pas „distraite“ que par le nombre inhabituel de ses mouvements. Les deux derniers en particulier abondent en tournures incongrues et d’un effet irrésistible: fanfare de trompettes se mêlant sans crier gare au calme déroulement de l’Adagio, accelerando déjà évoquée, musique s’interrompant soudain parce que les violons ont oublié de s’accorder comme il faut, et ne reprenant son cours qu’après que ceux-ci ont réparé cette „distraction“, etc. Il faut savoir gré à Haydn d’avoir inclus sa musique de scène pour „Le Distrait“ dans la liste de ses symphonies, contribuant ainsi à sa survie.[...]" Marc VIGNAL

Afin de mieux comprendre la partition de Haydn - l'une de ses créations les plus vivantes et les plus attachantes - il est utile de brièvement résumer la pièce de Regnard.

Le personnage central du drame est Léandre, qui vit dans un état perpétuel de distraction. En se levant le matin, il habille son valet plutôt que lui-même; en mangeant, il mord dans son doigt plutôt que dans son pain; en quittant une fête, il monte dans le carrosse d'un autre, est livré à la mauvaise maison, se trompe de lit et est confronté au mari „lésé“. L'intrigue est brièvement la suivante: L'oncle de Léandre a conclu un marché avec la désagréable Madame Grognac, selon lequel Léandre hériterait d'une fortune s'il épousait la fille de Madame Grognac, Isabelle. Cependant, Léandre aime Clarice qui l'aime en retour et Isabelle aime le frère de Clarice, le „Chevalier“. L'intrigue est compliquée par l'étourderie de Léandre qui, lorsqu'il écrit un mot d'amour destiné à Clarice, l'adresse à Isabelle. Les choses finissent par s'éclaircir et les amants se mettent d'accord sur la meilleure façon de contrecarrer les plans de Madame Grognac. Lorsque le valet de Léandre entre, déguisé en messager annonçant la „nouvelle“ que l'oncle de Léandre est mort sans laisser un sou, Madame Grognac libère Léandre du marché (ce qui lui permet d'épouser Clarice) et consent à contrecoeur au mariage d'Isabelle avec le Chevalier. Tout se termine heureusement lorsque Léandre, qui se prépare à rendre visite à son oncle (loin d'être mort), se voit rappeler que son mariage est sur le point d'avoir lieu.

Une source contemporaine parle de Haydn et de Regnard „rivalisant l'un avec l'autre dans la production de caprices distraits“. Le miracle particulier de cette symphonie réside dans la manière dont Haydn a su créer une forme cohérente et une beauté à partir du sujet insaisissable de la „distraction“; son charme durable réside dans l'humour que le compositeur a dirigé contre lui-même en parodiant son propre génie.

Une courte description des diverses parties de la symphonie, traduite d'un texte de David BLUM:
"[...] La distraction est à l'ordre du jour et l'auditeur doit être préparé à toute éventualité. Dans l'Allegro di molto initial (qui sert d'ouverture), Haydn transforme de manière caractéristique le premier sujet gai et folklorique en un charmant deuxième sujet qui oublie distraitement que la symphonie doit se poursuivre et doit être „réveillé“ par une forte explosion de tout l'orchestre. Dans le développement, le „conflit dramatique“ est annoncé par une divergence soudaine dans un épisode passionné (qui rappelle le thème d'ouverture de la „Symphonie des adieux“ no 45 - l'intention étant peut-être que Haydn ait fait semblant d'oublier quelle symphonie il était en train d'écrire!

Le gracieux deuxième mouvement (Andante), avec ses contrastes abrupts et son absence de but (avec tact), fournit une extraordinaire esquisse du caractère de notre héros toujours distrait et impétueux. Lorsqu'à un moment donné, une vieille chanson française interrompt les débats, il s'agit indubitablement de la chanson du Chevalier, „Le vin seul peut remplacer une maîtresse“. Haydn ne manque pas de peindre ses pas chaloupés.

Dans le troisième mouvement (Menuetto; Trio), le plongeon du Trio en do mineur suivi d'un mystérieux passage staccato pourrait représenter l'entrée inattendue de Madame Grognac, découvrant sa fille en compagnie du Chevalier, ce dernier étant contraint d'endosser le rôle de professeur d'italien.

Le merveilleux Presto en do mineur est la quintessence de la vivacité et de la confusion artistique. Lorsque, au milieu du mouvement, Haydn commence à introduire des airs folkloriques des Balkans, la musique oublie momentanément dans quelle tonalité elle se trouve, dégringolant de fa mineur en mi bémol! Une nouvelle mélodie, en majeur, soutenue gaiement par les cors et les trompettes, amène le mouvement à sa conclusion.

L'Adagio („di Lamentatione“) qui suit est d'une beauté des plus sereines et c'est ici, au moment où l'on s'y attend le moins, que Haydn livre un grand coup de théâtre - une fanfare annonçant l'entrée du valet de Léandre déguisé en messager. Le remarquable accelerando d'entrée annonce le prestissimo tourbillonnant qui peine à décoller avant que Haydn ne perpètre l'ultime geste d'étourderie - une plaisanterie qui, il le savait, ne manquerait pas d'atteindre ses auditeurs.
[...]"


Ernest BOUR en 1964, photo des archives de la SWR, voir la page https://www.swr.de/unternehmen/organisation/artikel-ereignisse-der-jahre-1961-1970-100.html
Ernest BOUR en 1964, photo des archives de la SWR
voir cette page pour l'original (sous 1964 1. Januar).
À l'époque de l'enregistrement proposé sur cette page, Ernest BOUR était chef de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg et de l'Orchestre de l'Opéra de cette ville. Le présent enregistrement a été fait le 14 février 1963 par la Südwestfunk à Baden-Baden, avec son Grand Orchestre placé sous sa direction: l'année suivante, il en deviendra le chef titulaire - suite au décès prématuré de Hans Rosbaud -, un poste qu'il conservera jusqu'en 1979, avant de se retirer. Cet orchestre fusiona hélas en 2016 avec l'Orchestre symphonique de la Radio SWR de Stuttgart pour former l'Orchestre Symphonique de la SWR.

Voici donc...

Joseph Haydn, Symphonie No 60 en ut majeur, „Il Distratto“, Grand Orchestre de la Südwestfunk, Ernest Bour, 14 février 1963, Studio 5 de la Sudwestfunk à Baden-Baden (Studio Hans Rosbaud)

   1. Adagio - Allegro di molto        06:40 (-> 06:40)
   2. Andante                          04:42 (-> 11:22)
   3. Menuetto - Trio                  04:39 (-> 16:01)
   4. Presto                           03:11 (-> 19:02)
   5. Adagio (di Lamentatione)         03:55 (-> 22:57)
   6. Prestissimo                      01:40 (-> 24:37)

Provenance: Radiodiffusion

que vous pouvez obtenir en...

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Ernest BOUR, date, lieu et photographe inconnus
Ernest BOUR, date, lieu et photographe inconnus
En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Adagio - Allegro di molto
2. Andante
3. Menuetto - Trio
4. Presto
5. Adagio (di Lamentatione)
6. Prestissimo