Franz SCHUBERT
Sonate en la majeur, «Grand Duo», D 574
Jenny ABEL, violon, Maria BERGMANN, piano
11 avril 1963, Sendesaal des Karlsruher Studios des SDR
Composée en 1817, cette sonate fut nommée «Grand Duo» lors de sa publication en 1851 par Diabelli, donc largement après le décès du compositeur. Elle ne semble avoir été donnée en première audition qu'en 1864, au Musikverein de Vienne. Cette sonate est à rapprocher des Sonatines pour violon et piano de 1816, toutefois plus élaborée, plus importante dans ses proportions, plus personnelle dans son langage.
Le premier mouvement - «Allegro moderato» - "[...] de forme sonate régulière, séduit d’emblée par la générosité de ses idées. L’ample exposition énonce et répète deux thèmes mélodiques, — le premier singularisé par la démarche rythmique, en notes pointées, du piano et par la souplesse du violon, le deuxième plus ardent et monnayé en motifs secondaires. Le développement n’est guère qu’une variante harmonique de l’exposition. [...]"
Le vigoureux «Scherzo: Presto» "[...] n’a plus rien de la grâce de l’ancien menuet, où les deux instruments se fondent plus intimement; les deux parties s’enchaînent sans solution de continuité, ni de climat. Le trio, en ut majeur, riche de chromatismes, propose une démarche glissée du violon, sur un accompagnement égal et lancinant au clavier: c’est une sorte de moment de suspens au choeur du scherzo.[...]"
Le 3e mouvement - «Andantino» - est "[...] dans la forme ABA. Il est remarquable à plus d’un titre. Son thème principal, exposé d’abord au violon, pourrait être celui d’un lied assorti de développements essentiellement modulants (d’ut vers ré bémol, puis la bémol , avant le retour à ut majeur). L’épisode médian, exprimé dolce, dans la tonalité éloignée de la bémol majeur, forme un dialogue presque vocal entre les deux instruments: «Passent comme un souvenir les ombres de Mozart et de ses personnages, plus spécialement celles de Pamina et Tamino» ( Brigitte Massin). La fin très étonnante de ce mouvement fait reparaître le thème A, enrichi au piano, — alors que tout s’évanouira, hésitant entre majeur et mineur, en un abandon du temps mesuré, comme en une sorte de promesse d’éternité.[...]"
Le finale est un «Allegro vivace» "[...] en forme sonate. Il emprunte au Scherzo son tempo ainsi que sa cellule rythmique (deux croches - une noire) en notes piquées au piano, — alors que s’élance le premier thème en accords agressifs au violon. Le second thème, plus linéaire, d’une grâce nonchalante, acquiert la même allure conquérante dès qu’il s’amplifie à l’unisson au piano; mais la grâce reprend le dessus, en un mouvement de valse qui s’évanouit avec légèreté lorsque les «fanfares» du début s’imposent pour terminer.[...]" ces citations proviennent du Guide de la Musique de Chambre publié sous la direction de François-René Tranchefort (pages 814-815 de l'édition 1989).
Montage photo avec Maria BERGMANN en 1962, Donaueschingen, et Jenny ABEL en ??
Jenny Abel, violon, et Maria Bergmann, piano, enregistrèrent cette oeuvre le 11 avril 1963, dans la «Sendesaal des Karlsruher Studios des Süddeutschen Rundfunks».
Voici donc...
Franz Schubert, Sonate en la majeur, «Grand Duo», D 574, Op. posth. 162, Jenny Abel, violon, Maria Bergmann, piano, 11 avril 1963, Sendesaal des Karlsruher Studios des Süddeutschen Rundfunk
.jpg "Maria Bergmann avec Dr. Krüttge de la NWDR et Hans Rosbaud, 17 octobre 1954, Donaueschinger Musiktage, photographe: Willy Pragher, Landesarchiv Baden-Württemberg, Staatsarchiv Freiburg, Signatur: W 134 Nr. 039523a, cliquer pour voir l'original et plus d'infos")
1. Allegro moderato 05:58 (-> 05:58)