Camille SAINT-SAËNS
Concerto pour piano no 4 en ut mineur, op. 44
Robert CASADESUS
Orchestre National de la Radiodiffusion française
André CLUYTENS
1er février 1958, Victoria Hall, Genève
Pour une courte présentation de cette oeuvre, voir cette page de mon site avec l'interprétation de Jeanne-Marie Darré et de l'Orchestre National sous la direction de Louis Fourestier.
➣ Camille Saint-Saëns, Concerto pour piano no 4 en ut mineur, op. 44
➣ Maurice Ravel, Rapsodie espagnole
➣ Maurice Ravel, 2e suite de Daphnis et Chloë
Le compte-rendu un peu amer, mais élogieux, que Franz WALTER publia le surlendemain dans le Journal de Genève en page 8:
"[...] Au Victoria Hall - André Cluytens, Robert Casadesus et l'Orchestre national
Le chef (belgo-)français le plus en vue, le plus grand pianiste français actuel, le plus grand orchestre français... et cette conjonction ne remplit que de loin le Victoria Hall. Ne serait-ce pas la preuve qu’il règne un certain déséquilibre dans notre vie artistique, trop comblée au point de vue symphonique par rapport à d’autres domaines? (N’avons-nous pas eu déjà en début de saison trois grands orchestres symphoniques se produire à quelques jours de distance!). Je sais trop bien toutes les difficultés auxquelles se heurtent certaines bonnes volontés dans leur recherche d’un meilleur équilibre. Toujours est-il qu’il est navrant de voir une manifestation dont le caractère d’exception - et je ne parle même pas des gigantesques moyens matériels qu’elle suppose - devrait faire accourir les foules, ne passer que comme un événement quasi inaperçu de notre saison.
C’est là une question qui mériterait plus ample développement. Bornons-nous pour aujourd’hui à relever tout l’éclat de ce concert. La baguette d’André Cluytens est toujours une source de vive satisfaction pour le musicien épris de clarté et de logique, et sensible aussi à l’éclat et à la perfection matérielle. C’est de cette vision lumineuse que Cluytens fit bénéficier la Symphonie No 4 de Brahms, pour laquelle on peut concevoir sans doute une palpitation sonore plus trouble et plus de mystérieux enveloppements dans le lyrisme. Et peut- être peut-on aussi attacher plus de mystère au Lever du jour ravélien; mais il y a une telle netteté dans la conception de M. Cluytens, et, en son genre, une telle pureté, qu’on ne peut manquer de s’accorder au magnifique équilibre dont elle est le témoignage. Et avec un instrument aussi admirable que l’Orchestre National, on imagine l’éblouissement que fut la deuxième Suite de «Daphnis et Chloé».
Oserai-je l’avouer, j’ai éprouvé un plaisir parfait à l’écoute du concerto en ut mineur de Camille Saint-Saëns dont le choix renouvelait heureusement le choix très ressassé des concertos de piano. Bien entendu, l’inspiration de Saint-Saëns vaut ce qu’elle vaut, mais c’est de l’ouvrage bigrement bien fait. Et lorsque c’est un Robert Casadesus qui tient le clavier - avec un Cluytens à la baguette - même certains de ses aspects les plus désuets deviennent source de ravissement. Comment dire l’émerveillement que nous a causé l’interprétation de Casadesus dont la virtuosité étourdissante sait constamment concilier la qualité sonore la plus chaude comme la plus raffinée avec le style le plus pur et l’élan le plus généreux. Quel artiste vraiment! [...]"
Le concert fut diffusé pour la première fois le 27 février suivant sur France III.
L'interprétation qui a tant émerveillé Franz Walter:
Camille Saint-Saëns, Concerto pour piano no 4 en ut mineur, op. 44, Robert Casadesus, Orchestre National de la Radiodiffusion française, André Cluytens, 1er février 1958, Victoria Hall, Genève (3e concert de l'abonnement des Concerts-Club de Migros)
1. Allegro Moderato: Andante 10:57 (-> 10:57)