Johann Sebastian BACH
Concerto en ré majeur, BWV 1054
Ruggero GERLIN, clavecin
Collegium musicum de Paris
Roland DOUATTE
décembre 1963, Église Notre-Dame du Liban, Paris
Le Concerto en ré majeur BWV 1054 reprend comme modèle le Concerto pour violon BWV 1042 (probablement écrit alors que Bach était au service de la cour de Cöthen). Ni la structure, ni la substance du développement n’ont été modifiées: les transformations portent sur l’écriture de la partie soliste, plus nourrie et enrichie de dessins nouveaux: "[...] Bach transpose la nouvelle composition un ton entier vers le bas, de ré majeur, voire do dièse mineur dans la partie médiane, vers ré majeur, voire si mineur. Dans les mouvements extrêmes virtuoses, Bach est contraint de réagencer l’accompagnement de basse s’orientant sur les voix ripieno dans le Concerto de violon au profit de la fonction soliste du clavecin. La partie de violon originelle est – à l’exception de remaniements minimes – transposée à la main droite. Le mouvement médian lent impressionnant conserve tout d’abord le chiffrage de la basse générale du modèle du concerto pour violon, mais est interrompu dès que la partie soliste de la main droite entre en scène.
Justement ce dernier exemple démontre un aspect fondamental des concertos pour clavecin de Bach: Bach, qui est l’un des premiers compositeurs à confier un rôle soliste au clavecin dans un concerto, est à la croisée des chemins entre basse générale classique et établissement du clavier comme instrument concertant, qui devait devenir l’instrument de concert soliste par excellence jusqu’à la fin du 18ème siècle. [...] cité d'un texte de Gunnar Wiegand - dans une traduction de Silvie Coquillat - publié en 2008 dans cette brochure du SACD 47729-8 d'ARTS MUSIC.
Ses premier et troisième mouvements reposent sur l’alternance entre tutti des cordes et soli du clavecin, et le mouvement central, en si mineur, est fondé sur un rythme obstiné: "[...] Le premier mouvement s’ouvre sur un motif marquant d’accord triadique, suivi d’une série d’idées fondées sur les principes du développement comme du contraste. Les brèves interventions du soliste dans la ritournelle introductive constituent l’un des aspects, certes limité, mais très significatif, du lien étroit entre l’instrument et le tutti. Dans la suite du mouvement, les motifs présentés au début sont repris de différentes manières et combinés les uns aux autres.
Dans le deuxième mouvement, une longue plainte de l’instrument soliste se déploie au-dessus d’un thème de basse obstiné, tandis que le troisième mouvement, un rondeau dansant, renoue avec l’atmosphère insouciante du début.[...]" cité d'un texte de Peter Wollny - traduction Elisabeth Rothmund - publié dans cette brochure du CD HMC 902181.82 d'Harmonia Mundi.
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Concerto en ré majeur, BWV 1054, Ruggero Gerlin, clavecin, Collegium musicum de Paris, Roland Douatte, décembre 1963, Église Notre-Dame du Liban, Paris
1. (Allegro) 08:54 (-> 08:54)
2. Adagio e piano sempre 06:29 (-> 14:23)
3. Allegro 03:06 (-> 17:29)