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Johannes BRAHMS, un portrait fait par Emil BÜHLER, Bibliothèque Nationale de France, ark:/12148/btv1b8416006, Cliquer sur la photo pour voir l'original et plus d'informations
Dean DIXON, cliquer pour une vue agrandie et quelques informations
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Johannes BRAHMS
Sérénade en ré majeur pour grand orchestre, op. 11
Orchestre de la radio de Hesse
Dean DIXON
juin 1969

En 1860, Brahms - qui était alors âgé de vingt-sept ans - publia chez Breitkopf & Härtel à Leipzig sa première oeuvre pour orchestre, la Sérénade en ré majeur, op. 11, pour un ensemble composé d'une flûte, de deux clarinettes, d'un basson, d'un cor et d'un quatuor à cordes, soit un nonet. La genèse de cette composition témoigne de la longue lutte que Johannes Brahms livra à la symphonie (il attendit jusqu’en 1876 pour composer sa première Symphonie, l’opus 68 en ut mineur).

Conformément au genre de la «sérénade» (une musique de divertissement jouée le soir) développé au 18ème siècle, la première version esquissée en 1857/58 à Detmold fait appel à une formation instrumentale réduite; elle fut donnée en première audition au cours de l'été 1858 à Gottingen, par un groupe d’amis.

Le compositeur la retravailla par la suite et, le 8 décembre 1858, il confia à son ami et conseiller, le violoniste Joseph Joachim, qu’il voulait «transformer la Sérénade en une symphonie»; et il ajouta à ce sujet: «J’avoue qu’ainsi l'oeuvre n’est qu’une forme hybride et que rien ne lui convient. J’avais de si grandes et belles idées à propos de ma première symphonie, et maintenant!» Carl Bargheer, premier violon à Detmold, eut alors l'occasion de recontrer Brahms qui lui dit: «Je suis en train de transcrire la Sérénade pour orchestre: elle se laissera mieux réaliser ainsi»; Bargheer répliqua que ce serait alors une symphonie, ce à quoi Brahms répondit: «Ah, mon Dieu! Si, après Beethoven, on ose encore écrire des symphonies, c’est qu’elles doivent avoir une toute autre allure!». Le 28 mars 1859 à Hamburg, Joseph Joachim dirigea pour la première fois cette version pour petit orchestre maintenant disparue.

Johannes Brahms continua d’affiner sa Sérénade, toujours faisant appel aux conseils et à l'aide de Joachim. Lorsqu'en décembre 1859 ce dernier reçut la partition définitive pour grand orchestre, il fit l’éloge de la nouvelle instrumentation «impressionnante et souvent merveilleusement originale»; et ce n’est pas sans arrière-pensée qu’il qualifia l’oeuvre de «symphonie-sérénade». Ce fut encore lui qui dirigea la première audition de cette version le 3 mars 1860 à Hannovre.

Johannes BRAHMS, extrait d'un portrait fait par ??
Bibliothèque Nationale de France, ark:/12148/btv1b84160058

Dans sa première sérénade, Johannes Brahms allie l’esprit et la sonorité romantiques aux formes qu’il avait étudiées avec zèle dans les oeuvres de Haydn, Mozart et Beethoven. Une excellente description citée d'un texte de Michael STEINBERG dans une traduction de Marie-Stella PÀRIS - publié dans le livret du CD PBP-05 du Philharmonia Baroque Orchestra dirigé par Nicholas McGegan:

"[...] L’orchestration de Brahms est proche de ce que l'on trouve dans la dernière période de Haydn et entre le début et la période médiane de Beethoven. La seule bizarrerie est le quatuor de cors, ce que l'on trouve parfois dans les premières oeuvres de Haydn et de Mozart, mais qui disparaît ensuite jusqu’à la Neuvième de Beethoven. C’est certainement un son magnifique que Brahms a imaginé ici. Quant à la conception d’ensemble, Brahms devait avoir à l'esprit certaines sérénades de Mozart. Elles ressemblent souvent à des symphonies auxquelles on a ajouté un menuet supplémentaire, avec peut-être en plus des variations. Le plan de Brahms — allegro / scherzo / adagio / menuet / scherzo / finale — se présente ainsi, ses ajouts étant les deux scherzos.

Brahms commence avec des éléments populaires — des bourdons à la basse et un thème parfait de cors dans l’aigu. C’est un hommage à une oeuvre favorite d’un compositeur favori, le finale de la dernière symphonie de Haydn. Mème lorsque le bourdon cesse, les basses passent tranquillement d’une note à une autre, ce qui produit une détente qui donne un sentiment de démarche non symphonique. Comme Mozart avant lui et Dvorak après lui, Brahms est généreux dans la profusion de thèmes qu'il nous propose. Le développement, avec ses extensions et associations surprenantes, annonce la maîtrise des années ultérieures du compositeur.

L’élément le plus ensorcelant de ce premier mouvement est la coda: vingt-sept mesures de ré, où les basses et les timbales insistent avec évidence, semblent régler la question de la fin du mouvement. Toutefois, la flûte ignore cela avec insouciance et les violoncelles suivent joyeusement. La musique se perd de plus en plus dans des rèves et part encore plus loin. Se sentant peut-être un peu coupable, la flûte tente de petits rappels de ré majeur, auxquels les clarinettes et les cordes graves répondent de manière consentante mais perplexe. Lorsque le mouvement s’achève, pianissimo, il ne reste rien de ce coté physique rigoureux qui l’a façonné depuis le début: le dernier accord flottant — juste une flûte, deux clarinettes et les altos — est un peu arachnéen.

Cette fin est une sorte de préparation rétrograde au début du deuxième mouvement légèrement sinistre, qui commence piano mais bas, et dont le thème est une version d'une idée à laquelle Brahms allait revenir vingt-deux ans plus tard dans le deuxième mouvement du Concerto pour piano n°2. Le corps principal du mouvement est sombre. La section centrale est brillante, ouverte, et offre un contraste qui réchauffe.

Le mouvement lent est spacieux et à tous égards magnifique. Avec les bassons et les cordes graves très groupés dans les registres médian et grave, le son est indéniablement brahmsien — euphonie brahmsienne, mélancolie brahmsienne. Ce mouvement est le coeur de la Sérénade. Comme le premier mouvement, il est d’une étonnante prodigalité en ce qui concerne le matériel offert. Pendant quelques secondes seulement, un bref développement trouve un endroit d’un tel éclat, d'une telle clarté harmonique, que l'on sait à peine quoi en faire. Que fait une telle transcendance dans une sérénade? Le grand maître de Brahms, Mozart, aurait compris. Brahms confie la coda à la flûte. C’est de la vraie poésie, quelques mesures pour nous faire retenir notre souffle.

Viennent ensuite deux menuets. Brahms commence par un trio pour deux clarinettes et basson, avec flûte et violoncelle pizzicato qui se joignent à eux pour la seconde section. La partie centrale, qu'il appelle Menuetto II, entre dans l’univers plus sombre de sol mineur, même si l’atmosphère est juste un peu nostalgique, un peu triste. Et la mélodie - aux premiers violons, accompagnés par les altos, les violoncelles et les clarinettes — est l'une des plus tendrement expressives de toute la vie de Brahms.

Puis un autre scherzo — athlétique celui-là, dans un ré majeur énergique, où déborde l'amour que Brahms portait à Beethoven, en particulier à sa Symphonie n°2 et à la Symphonie pastorale. Le finale conserve cet esprit énergique. C’est un rondo dont le thème principal, rebondissant joyeusement en selle, met merveilleusement en valeur la riche diversité des autres épisodes. La conclusion est sonore et heureuse.
[...]"

Dean DIXON en répétition avec l'Orchestre de la Radio de Hesse,
un instantané fait par Klaus DRINKWITZ, cité de cette page de la «Hessische Rundfunk (hr)»

L'enregistrement proposé sur cette page date de juin 1969. L'Orchestre de la radio de Hesse («Sinfonie-Orchester des Hessischen Rundfunks», l'actuel hr-Sinfonieorchester) est dirigé par Dean DIXON, de 1961 à 1974 chef titulaire de cet orchestre.

Voici donc...

Johannes Brahms, Sérénade en ré majeur pour grand orchestre, op. 11, Orchestre de la radio de Hesse, Dean Dixon, juin 1969

   1. Allegro Molto                                         12:59 (-> 12:59)
   2. Scherzo: Allegro non troppo; Trio: Poco piu moto      08:24 (-> 21:23)
   3. Adagio non troppo                                     13:28 (-> 34:51)
   4. Menuetto I; Menuetto II                               03:59 (-> 38:50)
   5. Scherzo: Allegro; Trio                                02:51 (-> 41:41)
   6. Rondo: Allegro                                        05:32 (-> 47:13)

Provenance: Radiodiffusion, archives HR resp. ARD

que vous pouvez obtenir en...

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   1. Allegro Molto

   2. Scherzo: Allegro non troppo; Trio: Poco piu moto

   3. Adagio non troppo

   4. Menuetto I; Menuetto II

   5. Scherzo: Allegro; Trio

   6. Rondo: Allegro