François COUPERIN
La Steinkerque
Roger DELMOTTE, trompette solo
Maurice ALLARD, basson solo
Pierre DEJEAN et Jacques RÉMY, timbales solo
Robert VEYRON LACROIX, clavecin Pleyel
Collegium Musicum de Paris
Roland DOUATTE
195?
"[...] François Couperin, dit Le Grand, fait [...] partie d'une grande lignée de musiciens. À dix-sept ans, il prend l'orgue de Saint Gervais à la suite de M.R. de la Lande, trop occupé par ses activités versaillaises. Le 26 décembre 1693, à la mort de Thomelin (titulaire par quartiers à la Chapelle Royale comme organiste), Couperin est choisi par Louis XIV comme «étant le plus expérimenté en cet exercice». Il prendra le quartier de Janvier, cependant que Butrene prend celui d'Avril, Nivers celui de Juillet, et Le Bègue celui d'Octobre. Nommé Maître de clavecin des Enfants de France, aux alentours de 1694, il enseignera plus tard au Duc de Bourgogne les règles de l'accompagnement, puis celles de la composition.
L'histoire étant un éternel recommencement, c'est évidemment sans surprise que l'on apprendra qu'à cette époque la musique italienne était fort prisée du public. Pour illustrer ce que nous venons d'écrire, nous ne pouvons mieux faire que de laisser la plume à Couperin lui-même qui raconte un amusant subterfuge lorsqu'il publie en 1726 ses premières oeuvres: «La première Sonate de ce Recueil fut aussy la première que je composay et qui ait été composée en France. L'Histoire même en est singulière. Charmé de celles du Signor Corelli, dont j'aimeray les oeuvres tant que je vivray, ainsy que les ouvrages françois de Monsieur de Lully, j'hasarday d'en composer une, que je fis excécuter dans le concert où j'avais entendu celles de Corelli... et me défiant de moy-même, je me rendis, par un petit mensonge officieux, un très bon service: je feignis qu'un parent que j'ay effectivement auprès du Roi de Sardaigne m'avait envoyé une Sonate d'un nouvel auteur italien, je rangeaiy les lettres de mon nom de façon que cela forma un nom italien que je mis à la place. La Sonate fut dévorée avec empressement; et j'en tairais l'apologie. Cela cependant m'encouragea, j'en fis d'autres; et mon nom italienisé m'attira, sous ce masque, de grands applaudissements. Mes Sonates, heureusement, prirent asez de faveur pour que l'équivoque ne m'ait point fait rougir.»
«La Steinkerque» fait partie des Sonates à trois de 1692. En l'occurence, nous n'avons strictement rien changé à l'oeuvre de Couperin. Nous lui avons seulement ajouté deux hautbois et un basson, et nous avons étoffé un peu le nombre de cordes.
S'ouvrant par un mouvement vif en fanfare, Couperin s'essaye à l'imitation des batailles symphoniques de Lully, dans le domaine de la Sonate. Malgré certain mouvement en style d'imitation rigoureux, un peu conventionnel, on admirera la chaleur, la sensualité des mouvements lents.
Enfin, Couperin, qui aime sa langue, veut la bien parler. Il se refuse à faire ce que font la plupart de ses confrères: les indications de mouvement sont écrites en français et non en italien. Ainsi, il emploie sytématiquement le terme «Sonade». Malgré lui, cependant, l'italiannisme «Sonate» triomphera.
Dans son appartement de la Rue Neuve des Bons-Enfants, Couperin décède, n'ayant pas encore atteint sa soixante-cinquième année, le 12 septembre 1733, en laissant à sa femme et à ses filles le soin de publier les manuscrits qu'il n'avait pas encore fait connaitre. Son voeux ne fut pas exaucé, et il est certain que la musique française y a beaucoup perdu. [...]" cité des notes publiées au verso de la pochette du disque Contrepoint MC 20.086
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Utilisé pour cette restauration...
... avec en seconde position sur la première face:
François COUPERIN, La Steinkerque, Roger DELMOTTE, trompette solo, Maurice ALLARD, basson solo, Pierre DEJEAN et Jacques RÉMY, timbales solo, Robert VEYRON-LACROIX, clavecin Pleyel, Collegium Musicum de Paris, Roland DOUATTE