Johann Nepomuk HUMMEL, Concerto pour piano
et orchestre No 3 en la mineur, Op. 85
Ornella SANTOLIQUIDO, piano
Orchestre symphonique de la radio de Francfort
Dean DIXON
8 septembre 1969
salle d'émission de la Radio de Hesse, Francfort
Composé en 1816 et publié à Vienne en 1821, le Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Opus 85, de Johann Nepomuk HUMMEL fut, même à son époque, considéré comme étant le meilleur des sept essais de Hummel dans cette forme. Abraham Veinus (*) en parle - avec sa litote habituelle - comme d'une pièce „très respectable“. Plus généralement, il attribue „du génie et des mérites peu excitants“ (!) à l'ensemble des sept pièces.
(*) Musicologue américain du milieu du XXe siècle et autorité en matière de concerto, Abraham Veinus (1916 - 2002) écrivit plusieurs ouvrages, dont «The Concerto», «The Victor Book of the Concerto», «The Pocket Book of Great Authors» et le manuel «Understanding Music: Style, Structure and History».
L'oeuvre est savamment orchestrée, dominée par de joyeuses idées mélodiques et des tâches solos extraordinaires et rappelle même par moments la musique de son contemporain Beethoven. Contrairement à ses oeuvres précédentes pour piano, qui suivaient de près le modèle de ceux de Mozart, ce second concerto en la mineur, comme l'oeuvre suivante composée trois ans plus tard (le 3e concerto en si mineur op. 89), est écrit dans un style préromantique qui anticipe les développements stylistiques ultérieurs de compositeurs tels que Frédéric Chopin, Franz Liszt et Felix Mendelssohn.
Le premier mouvement, marqué Allegro moderato, débute par une assez longue introduction au violoncelle. Mais dès l'entrée du piano, la ritournelle s'efface.
Dans le Larghetto qui suit, un délicieux intermezzo à trois quarts de temps, on entend le piano solo Cantabile e con gran espressione. Le mouvement lent s'achève sur un Morendo, puis il y a un passage de transition Calando dans lequel le piano revient précipitamment Attaca subito pour lancer le Rondo.
Le Finale fonce tête baissée dans un labyrinthe d'histoires héroïques, puis, dans une section diabolique en forme de stretto marquée Doppio movimento, il déploie toutes ses ressources dans un dernier feu d'artifice éblouissant: la partie de piano est certes un cauchemar de difficultés techniques, mais entre les mains d'un virtuose plein d'empathie, elle prend cependant vie.