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Robert WARD
Symphonie No 1 (1941 - 1942)
American Recording Society Orchestra
Dean DIXON

Robert WARD sur sa première symphonie, traduit des notes publiées au verso de la pochette du disque American Recording Society ARS 9:

«J'ai achevé cette symphonie au début de l'année 1941 et, peu après, j'ai dirigé sa première avec l'orchestre de la Juilliard Graduate School à New York. Mon attachement personnel à cette oeuvre est dû au fait qu'il s'agit de ma première oeuvre de grande dimension qui atteignit professionnellement l'objectif que je m'étais fixé. J'avais écarté une symphonie antérieure, plus longue et plus complexe. Elle m'avait cependant enseigné la nécessité de la simplicité et de la concision. D'où le caractère direct et bref de cette première symphonie. Les techniques fondamentales utilisées sont également celles que j'ai développées dans toutes les grandes oeuvres que j'ai écrites depuis. C'est aussi ma première oeuvre orchestrale à avoir été jouée à grande échelle et à avoir remporté des prix. Les qualités typiquement américaines qui ont été si souvent mentionnées dans mon travail de ces dernières années et qui découlent directement d'un intérêt pour la chanson populaire américaine et le jazz ne se reflètent pas dans la première symphonie. Mais les penchants plus fondamentaux pour l'écriture contrapuntique austère, l'écriture mélodique simple et lente avec un obbligato élaboré, et les airs de danse rapides et rythmés sont tous présents dans les différents mouvements de la première symphonie».

Les critiques n'ont pas tari d'éloges sur l'oeuvre. Le critique Hume du Washington Post a «apprécié à sa juste valeur l'écriture brillante et le sens étonnant de l'apogée...», tandis que Gunn du Times-Herald l'a qualifiée d'«ajout notable au répertoire croissant d'oeuvres orchestrales autochtones. Elle est concise, logique dans son développement, significative dans ses idées, virile dans son ambiance et passionnante dans ses différents points culminants. En outre, elle est admirablement préparée pour les nombreuses voix chantantes de l'orchestre».

À la suite d'une audition en 1943, un journal de Denver déclara: «L'opus de Ward est rempli à ras bord d'enthousiasme juvénile, d'espoir et d'audace. Ses sonorités sont vraies et fortes, ses phrases dramatiques et poétiques».
[...]
L'Allegro pesante d'ouverture est basé sur un sujet contrapuntique et une mélodie homophonique simple, et le mouvement comporte trois sections principales. Dans la première, le sujet contrapuntique est énoncé dans un canon à quatre voix qui s'interrompt juste avant que le hautbois ne joue le deuxième thème contrastant. La deuxième section principale traite les deux thèmes de manière contrapuntique et exploite des zones tonales plus éloignées. La réexposition qui suit est un stretto de la première idée sur une pédale de dominante qui conduit à une large reprise de la mélodie du hautbois et à une coda aux accents militants.

L'Andante est un mouvement méditatif et pastoral basé sur deux thèmes, le premier joué par le piccolo et le second par les cordes en sourdine. Suit une répétition des thèmes qui est à la fois une variation et un développement. Au sommet de la section, la musique s'arrête brusquement et la coda qui suit n'a franchement aucun rapport thématique avec le reste du mouvement. Sa justification ne peut être recherchée que dans sa relation psychologique avec l'ensemble.

L'Allegro final est de forme Sonata-Allegro, à une exception près, qui résulte de la nature des deux mélodies principales. Le motif que l'on entend au début du mouvement est celui des premiers violons, qui se prête facilement et bien au contrepoint du second thème, de sorte que leur récapitulation puisse être simultanée.

Dean DIXON enregistra cette oeuvre autour de 1950, dirigeant l'«American Recording Society Orchestra»: la parution au verso de ce disque «American Recording Society» ARS 9 date de 1951-1952 - elle est par exemple mentionnée dans le Second Supplément du WERM en page 250.

Le label «American Recording Society» fut créé en 1951 grâce à une subvention de l'«Alice M. Ditson Fund» de l'Université de Columbia. Il s'agissait du premier label à but non lucratif paru aux États-Unis. En ce qui concerne l'«American Recording Society Orchestra», il s'agit d'une formation de l'Orchestre symphonique de Vienne («Wiener Symphoniker»). En ces années d'après-guerre, les temps étaient durs et les orchestres avaient besoin d'argent, ce qui en contraigna plusieurs à se reformer en divers ensembles ad hoc, souvent plus petits, en fonction des besoins. La plupart des enregistrements avec l'«American Recording Society Orchestra» furent fait à Vienne sous la direction de chefs américains recrutés pour l'occasion, tels que Dean Dixon et Walter Hendl, mais aussi de chefs locaux comme Hans Swarowsky. Dans une réédition publiée vers la fin des années 1960 sur le disque Desto D-405 l'orchestre est nommé Orchestre symphonique de Vienne.

Comme pour toutes les oeuvres de Robert WARD, je ne peux vous proposer cet enregistrement qu'en écoute - par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du splendide site archive.org, plus exactement de cette page - ses oeuvres ne tombant dans le domaine publique qu'en 2084. L'enregistrement n'est pas restauré, mais est en assez bon état.
1. Allegro pesante



2. Andante



3. Allegro


Provenance: American Recording Society ARS 9, cette page du site archive.org

L'enregistrement peut être téléchargé sur la page référenciée ci-dessus.