Kol Nidrei est un arrangement de mélodies juives tellement réussi que nombreux sont ceux qui ont supposé que Max Bruch était lui-même juif - mais en fait il est né dans une famille allemande protestante. Son intérèt pour la musique populaire et ethnique des cultures européennes, qui donna la Fantaisie écossaise, l'Adagio sur des thèmes celtes et des oeuvres inspirées de mélodies russes et suédoises, se reflète également dans la maîtrise avec laquelle il utilisa des thèmes juifs dans la romance pour violoncelle et orchestre Kol Nidrei, un Adagio concertant sur des thèmes hébraïques de caractère contrastant: un motif lamentoso et une mélodie en majeur construit en forme d'hymne.
C’est pour le violoncelliste Robert Haussmann (membre du Quatuor Joachim) que Max Bruch composa Kol Nidrei en 1880-81, à une époque où il était chef de l’Orchestre philharmonique royal de Liverpool (1880–1883). Les thèmes du Kol Nidrei sont tirés de la traditionnelle prière de “Kol Nidrei” (les premiers mots signifiant “Tous les voeux”), que Max Bruch avait entendue à Berlin. Kol Nidrei est la prière qu’on récite la veille de Yom Kippour (Jour du Grand Pardon): on y supplie Dieu d’annuler tous les voeux faits dans le courant de l’année passée. Comme Ernest Bloch devait le faire plus tard dans Schelomo, Max Bruch utilisa la voix du violoncelle, si semblable â la voix humaine, pour incarner le caractère méditatif et mélancolique de sa musique. Le contraste musical est assuré par d'autres fragments d'origine traditionnelle.
Dédiée à Robert Hausmann, l'oeuvre fut donnée en première audition à Leipzig en octobre 1881.
Pierre FOURNIER ne semble avoir enregistré cette courte oeuvre qu'une seule fois pour le disque:
Max Bruch, Kol Nidrei, Adagio sur deux mélodies hébraïques pour violoncelle et orchestre avec harpe op. 47, Pierre FOURNIER, Orchestre Lamoureux, Jean MARTINON, 24 mai 1960, Maison de la Mutualité, Paris