Johann Sebastian BACH
Cantate «Der Friede sei mit Dir», BWV 158
Horst GÜNTER, baryton
Ulrich GREHLING, violon, Hermann TÖTTCHER, hautbois
Johannes KOCH, viole de gambe, Horst STÖHR, contrebasse
«Kammerchor der Akademie fur Musik und Theater, Hannover 21»
Karl Egon GLÜCKSELIG (orgue et direction)
15 et 16 septembre 1953
Beethovensaal, Hannover, Archiv Produktion EPA 37020
Cette cantate nous ramène à la quatrième année de Bach à l’Église Saint-Thomas de Leipzig, soit à une période durant laquelle le rythme de travail intense des deux premières années - alors qu’il devait fournir une nouvelle cantate par semaine - avait laissé la place à un rythme plus modéré. Bach eut alors le temps d'étendre son champ de recherche, qu’il avait jusqu’alors réservé à ses cantates religieuses. Entre juillet 1726 et février 1727 il composa ainsi huit cantates pour voix de soliste, c’est-à-dire des oeuvres dans lesquelles tous les récitatifs et tous les airs sont interprétés par une seule voix et où, occasionnellement, un choeur n’intervient que pour le choral final. Parmi ces cantates, la cantate «Der Friede sei mit Dir», BWV 158, n’a jusqu’à présent pas trouvé de place permanente dans le calendrier du cycle des cantates de Bach. En plus, elle constitue aujourd’hui encore une énigme pour les chercheurs:
"[...] La problématique de cette cantate commence dès sa destination: puisant dans des écrits de la fin du dix-septième siècle elle pourrait tout aussi bien être interprétée le troisième jour après Pâques qu’à la fête de la Purification (2 février). Le livret à vrai dire fonctionne pour l’une ou l’autre de ces occasions: deux mouvements font allusion à Pâques (le récitatif introductif et le choral final) alors que les deux autres (l’air avec le choral intégré et le récitatif qui suit immédiatement après) évoquent la Purification de la Vierge Marie. Selon toute vraisemblance, les mouvements ont des origines différentes et ont été mis ensemble sans trop de scrupules pour former cette nouvelle cantate et celui qui a réalisé cet assemblage pourrait bien être quelqu’un d’autre que Bach.
Si l’on s’en tient strictement à la musique, aucun reproche ne peut cependant être fait. Et lorsque que l’on considère les mouvements un à un, on constate qu’il s’agit de mouvements tout à fait valables. Le récitatif introductif bénéficie du traitement en arioso des trois souhaits pour la paix, d’une structure claire et d’une perfection harmonique. Le coeur de la cantate est constitué par l’ample air pour basse avec son attrayant solo de violon (qui était manifestement à l’origine conçu pour la flûte) et l’exposition progressive du choral de Georg Albinus (1649) par la voix de soprano et le hautbois. Le récitatif suivant qui reprend les vers conclusifs de l’air, parvient à un beau retour. Le choeur final, simple et énergique, reprend la cinquième strophe du cantique de Pâques «Christ lag in Todes Banden» de Martin Luther (1524). [...]" cité d'un texte de Klaus Hofmann - traduction de Jean-Pascal Vachon - publié en 2008 dans le livret du BIS-SACD-1691 de BIS Records AB, Åkersberga.
Le texte et sa traduction, cette dernière citée de ce fichier pdf publié sur le site Academie-bach-aix.fr):
Der Friede sei mit dir,
Du ängstliches Gewissen!
Dein Mittler stehet hier,
Der hat dein Schuldenbuch
Und des Gesetzes Fluch Verglichen und zerrissen.
Der Friede sei mit dir, Der Fürste dieser Welt,
Der deiner Seele nachgestellt,
Ist durch des Lammes Blut bezwungen und gefällt.
Mein Herz, was bist du so betrübt,
Da dich doch Gott durch Christum liebt!
Er selber spricht zu mir: Der Friede sei mit dir!
La paix soit avec toi,
O toi, conscience tourmentée !
Ton médiateur est là, Il a effacé et déchiré le livre
de ta dette et la malédiction de la Loi.
La paix soit avec toi, Le prince de ce monde
Qui poursuivait ton âme a été vaincu et abattu
par le sang de l’agneau.
Mon coeur pourquoi es-tu si affligé ?
Alors que Dieu t'aime par le Christ !
Lui-même me dit: La paix soit avec toi.
Welt, ade, ich bin dein müde,
Salems Hütten stehn mir an,
Welt, ade, ich bin dein müde,
ich will nach dem Himmel zu,
wo ich Gott in Ruh und Friede ewig selig schauen kann.
Da wird sein der rechte Friede
Und die ew‘ge stolze Ruh.
Da bleib ich, da hab ich Vergnügen zu wohnen,
Welt, bei dir ist Krieg und Streit, nichts denn lauter Eitelkeit;
Da prang ich gezieret mit himmlischen Kronen.
In dem Himmel allezeit Friede, Freud und Seligkeit.
Adieu, monde, je suis las de toi,
les huttes de Salem sont dressées pour moi.
Adieu, monde, je suis las de toi,
Je veux me diriger vers le ciel,
Là où bienheureux je pourrai contempler
éternellement Dieu dans le repos et la paix.
Là règnera la juste paix et le repos éternel des âmes.
Là je resterai, là j’habiterai avec joie.
Monde, tu n’es que guerres et luttes,
Rien que pure vanité;
Là je resplendirai paré des couronnes célestes.
Dans le ciel éternellement, paix, joie et béatitude.
Nun, Herr, regiere meinen Sinn, Damit ich auf der Welt,
So lang es dir, mich hier zu lassen, noch gefällt,
Ein Kind des Friedens bin,
Und laß mich zu dir aus meinen Leiden
Wie Simeon in Frieden scheiden!
Da bleib ich, da hab ich Vergnügen zu wohnen,
Da prang ich gezieret mit himmlischen Kronen.
Maintenant, Seigneur, règne sur mon esprit,
Afin que je sois dans ce monde un enfant de paix
Tant qu’il te plaira de m’y laisser,
Laisse-moi quitter mes souffrances, et,
comme Syméon, m’en aller vers toi en paix,
Là je resterai, là j’habiterai avec joie.
Là je resplendirai paré des couronnes célestes.
Hier ist das rechte Osterlamm,
Davon Gott hat geboten;
Das ist hoch an des Kreuzes Stamm
In heißer Lieb gebraten.
Des Blut zeichnet unsre Tür,
das hält der Glaub dem Tode für;
Der Würger kann uns nicht rühren. Alleluja!
Voici le véritable Agneau pascal, offert par Dieu
Fixé au bois de la croix,
Qu’il brûle dans un amour ardent.
Notre porte est marquée de son sang,
Que la foi oppose à la mort;
L’exterminateur ne peut nous atteindre. Alleluja.
Archiv Produktion EPA 37020 (45tours)
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Sur ce 45tours, Horst GÜNTER est accompagné par les musiciens Ulrich GREHLING, violon, Hermann TÖTTCHER, hautbois (1910 — 25 septembre 1959), Johannes KOCH, viole de gambe, et Horst STÖHR, contrebasse. Dans la partie chorale intervient le «Kammerchor der Akademie fur Musik und Theater, Hannover 21». Le tout est dirigé depuis le clavier de positif par Karl Egon GLÜCKSELIG (15.06.1912, Hermannstadt (Sibiu), Roumanie - 03.06.1991, Hannover).
Karl Egon et sa soeur Gerda Maria (1922-1993) changèrent leur nom de naissance GLÜCKSELIG en GORVIN vers 1938, craignant d'éventuelles discriminations raciales. Karl Egon changea son prénom en Carl et sa soeur Gerda Maria en Joana Maria.
Archiv Produktion EPA 37020
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Voici donc...
Johann Sebastian Bach, «Der Friede sei mit Dir», «Que la Paix soit avec toi», Cantate BWV 158, Horst Günter, baryton, Ulrich Grehling, violon, Hermann Töttcher, hautbois, Johannes Koch, viole de gambe, Horst Stöhr, contrebasse, le Kammerchor der Akademie fur Musik und Theater, Hannover 21, Karl Egon Glückselig (orgue et direction), 15 et 16 septembre 1953, Beethovensaal, Hannover
1. Récitatif «Der Friede Sei Mit Dir» 01:56 (-> 01:56)
2. Arie et Choral «Welt, Ade, Ich Bin Dein Müde» 06:32 (-> 08:28)
3. Récitatif et Arioso «Nun, Herr, Regiere Meinen Sinn» 01:36 (-> 10:04)
4. Choral «Hier Ist Das Rechte Osterlamm» 01:11 (-> 11:15)