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Luigi BOCCHERINI
Concerto pour violoncelle no 9 en si bémol majeur
(version d'origine), G 482, cadences de Maurice Gendron
Maurice GENDRON
Orchestre des Concerts Lamoureux
Pablo CASALS
5 au 7 octobre 1960, Maison de la Mutualité, Paris

Sur ce disque et les deux concertos pour violoncelle, traduit des notes (non créditées) publiées en 1960 au verso de la pochette de ce disque EPI LC 3817:

«« Un aspect intéressant et important de cet enregistrement est que les deux concertos pour violoncelle sont interprétés dans leur version originale. Le concerto de Haydn est généralement présenté dans une version fortement éditée et romancée par le musicologue belge Gevaert, qui supprima 41 mesures du premier mouvement et ajouta des flûtes, des bassons et des clarinettes à l'orchestre original de Haydn, composé de cordes, de deux hautbois et de deux cors. Maurice Gendron examina un exemplaire de la première édition de ce concerto en possession du grand spécialiste de Haydn van Hoboken; cet exemplaire porte l'autographe de Haydn („da me Giuseppe Haydn“) et ne laisse donc planer aucun doute quant à sa paternité (l'oeuvre était jusqu'à récemment attribuée à un certain Anton Kraft). La version authentique fut publiée par Schott en Allemagne et, en grande partie grâce aux efforts de Gendron, elle remplace désormais celle de Gevaert dans les salles de concert.

Le concerto de Boccherini a connu une histoire encore plus triste. Gendron retrouva le manuscrit, ainsi que ceux de trois autres concertos pour violoncelle de Boccherini, à Dresden. En comparant ces oeuvres, il découvrit que le concerto en si bémol, tel qu'il a toujours été joué et enregistré, était en fait un pot-pourri totalement inauthentique des quatre oeuvres, réalisé par Friedrich Grützmacher. Les auditeurs qui connaissent la „version“ Grützmacher remarqueront que les seconds thèmes des mouvements d'ouverture et de clôture sont totalement différents de ceux que Boccherini écrivit, tout comme la plupart des „tuttis“. Plus important encore, le mouvement lent de Boccherini, l'„Andante grazioso“, fut complètement supprimé par Grützmacher, qui lui substitua l'„Adagio“ d'un concerto en sol majeur. Il est évident que le Concerto en si bémol avait grand besoin d'être restauré. L'édition par M. Gendron du manuscrit original va bientôt être publiée, et Pablo Casals et lui-même en donnent la première interprétation enregistrée sur ce disque. M. Gendron joue ses propres cadences dans les concertos de Haydn et de Boccherini.

Lors d'un séjour à Paris, en 1767, l'ambassadeur d'Espagne remarqua le jeune Luigi Boccherini, très talentueux et sympathique, et l'invita à Madrid. Boccherini y resta, sous le patronage de l'infant Don Luis, jusqu'en 1787, date à laquelle il se rendit en Allemagne et accepta le poste de musicien de la cour de Friedrich Wilhelm II de Prusse. Les dix années qu'il passa à Berlin furent les plus heureuses de sa vie - qui se termina dans la pauvreté après son retour à Madrid. Le roi de Prusse était un violoncelliste émérite, et le Concerto en si bémol majeur de Boccherini lui est dédié.

La carrière de Joseph Haydn fut également façonnée par des princes mécènes, ou plutôt „employeurs“, à la grande différence qu'à Eisenstadt et Esterházy, Haydn eut la chance de pouvoir se consacrer intensément et sur une longue période (de 1761 à 1790) à sa grande tâche: la formation de l'orchestre et le développement de la forme musicale. Son concerto pour violoncelle en ré majeur, dédié au prince Esterházy, fut écrit en 1783, à peu près en même temps que le concerto en si bémol majeur de Boccherini. »»

Quelques précisions sur le concerto de Boccherini:

«« Le premier mouvement („Allegro moderato“) ne s'attarde pas sur une introduction orchestrale, mais énonce brièvement le thème principal, qui est puissant, et laisse ensuite le champ musical au soliste. Le violoncelle solo conduit immédiatement à un thème secondaire lyrique, qui est ensuite étendu et embelli. L'utilisation typique par Boccherini de tonalités mineures peut être reconnue dans la „dolcezza“ mélancolique de la mélodie, qui utilise le demi-ton „douloureux“ très prisé dans le rococo.

Le second mouvement, lent, commence par un énoncé en tutti du doux thème cantabile. L'entrée du soliste qui suit immédiatement est accompagnée d'une douce pulsation rythmique. Dans ce mouvement, le soliste se voit attribuer des cantilènes très reconnaissantes, qui sont développées avec sensibilité et s'élèvent jusqu'à de nobles points culminants.

Dans le dernier mouvement („Rondo -Allegro“), une mélodie de danse légère est contrastée de manière charmante par un thème secondaire lyrique. Comme dans le premier mouvement, ce dernier conduit à une méditation attrayante sur un accompagnement virtuose décoratif. »»

Du 5 au 7 octobre 1960 en la Maison de la Mutualité de Paris, l'Orchestre des Concerts Lamoureux et Maurice GENDRON au violoncelle enregistrèrent les deux oeuvres rééditées sur ce disque EPIC LC 3817 (à l'origine enregistrées pour Philips et publiées sur le disque 835 069 AY) - sous la direction de Pablo CASALS.

Au verso de ce disque, le Concerto pour violoncelle no 9 en si bémol majeur, dans la version d'origine, G 482, de Luigi Boccherini (cadences de Maurice Gendron):

        1. Allegro moderato                 09:41 (-> 09:41)
        2. Andantino grazioso               05:48 (-> 15:29)
        3. Rondo (Allegro)                  06:52 (-> 22:21)

Provenance: EPIC LC 3817

Vous pouvez obtenir cet enregistrement


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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Allegro moderato


2. Andantino grazioso


3. Rondo (Allegro)