Henri GAGNEBIN
Symphonie No 2 en fa mineur (1918-1921)
Orchestre de la Suisse Romande
Samuel BAUD-BOVY
Une courte présentation de cette oeuvre, citée des notes publiées dans la brochure-programme de la première audition donnée le 14 janvier 1922 par l'Orchestre de la Suisse Romande sous la direction d'Ernest Ansermet - qui est très probalement l'auteur de ces notes:
"[...] Cette oeuvre a été écrite dans les années 1918-1921. Elle porte en exergue ce vers de Francis James «... d'une façon aussi simple que possible ...» dont la portée semble devoir dépasser l'oeuvre à laquelle il s'applique, et qui pourrait bien nous apparaître comme une manière de credo artistique de l'auteur. La Symphonie en fa mineur marque en effet, par la clarté et la concision de ses formes, la franchise des thèmes et une écriture orchestrale sans maniérisme, un effort réel et d'ailleurs efficace vers la simplicité d'expression.
Si l'art de Gagnebin s'apparente naturellement à celui de son maître d'Indy, et en général de l'école franckiste, il ne montre dans cette oeuvre aucune de ces recherches formelles qui ont pu paraître parfois comme la forme particulière de cette école. Le souci d'expression personnelle, et plus encore le souci d'être vrai domine seul, et ici on pourrait invoquer une influence spirituelle de Magnard. Ses procédés de style sont les procédés généraux de la symphonie classique, de telle sorte qu'ils n'ont pas lieu de préoccuper l'esprit de l'auditeur. Simples moyens d'expression consacrés par une longue tradition, ce n'est pas en eux que l'auditeur ira chercher la raison de son impression, mais dans leur contenu. En particulier, l'unité de l'oeuvre n'est pas recherchée par un moyen formel (comme le «principe cyclique»), elle est le fait de la cohésion intérieure des éléments mis en oeuvre, et de l'unité de pensée qui les domine.
Un élan de deux mesures amène une introduction lente où les instruments à vent chantent une large mélodie à laquelle les cordes opposent un contre-chant qui en remplit l'harmonie. Le mouvement animé se déclanche ensuite brusquement dans un thème fortement rythmé des cordes, puis des cors. Le deuxième thème, de rythme ternaire, débute aux bois et s'exalte dans les cordes. Après le développement, marqué d'un épisode dramatique, la réexposition fait entendre simultanément aux bois et violoncelles le chant de l'introduction et aux violons et altos le premier thème de l'«animé». et le premier mouvement conclut sur un rappel de ce premier thème aux trompettes.
Le deuxième mouvement est une sorte de scherzo, d'un rythme capricieux, dont le second thème, chantant, introduit une curieuse «cadence» aux clarinettes, flûtes et harpe.
Le finale est introduit par une phrase lente, qui monte des cors aux clarinettes et aux cordes, avec un épisode intermédiaire au violon solo accompagné de clarinettes, et aboutit à un ensemble vibrant et fleuri. Le mouvement vif part dans un motif d'accompagnement des flûtes, tandis que les cordes chantent le thème principal, d'allure populaire. Le motif intermédiaire de l'introduction intervient dans le développement de ce mouvement vif en forme de rondo, où le thème d'allure populaire sert de refrain, ramené en canon pour la dernière exposition. Un retour de l'introduction lente, écourtée, sert de conclusion. [...]"
Comme pour toutes les oeuvres d'Henry GAGNEBIN, je ne peux vous en proposer un enregistrement qu'en écoute par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du splendide site archive.org, plus exactement de cette page - ses oeuvres ne tombant dans le domaine publique qu'en 2048.
Henri GAGNEBIN, Symphonie No 2 en fa majeur (1918-1921), Orchestre de la Suisse Romande, Samuel BAUD-BOVY
1. Très lent - Très animé 09:33 (-> 09:33)
2. Très vif 05:30 (-> 15:03)
3. Lent - Animé 06:41 (-> 21:44)
Provenance: Radiodiffusion, cette page du site archive.org