Wolfgang Amadeus MOZART
Quatuor en do majeur No 19, KV 465, dit „Les dissonances“
Quatuor GUILET (Daniel GUILET, 1er violon, Henry SIEGL, 2e violon, William SCHOEN, alto, David SOYER, violoncelle)
«Je vous le dis devant Dieu, en honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, en personne ou de nom, il a du goût et en outre la plus grande science de la composition.» Joseph Haydn savait fort bien ce qu’il disait à Léopold Mozart après avoir entendu, le 12 février 1785, les trois quatuors KV 458, 464 et 465 de son fils Wolfgang Amadeus dans l’appartement de celui-ci à Vienne.
Ce que Joseph Haydn, par contre, ne savait pas encore, c’est que Mozart, en donnant ces oeuvres à l’impression, lui dédierait ces compositions ainsi que la courte série de quatuors précédente, comprenant les oeuvres KV 387, 421 et 428. En effet, pour Mozart, Haydn n’était pas seulement un ami mais aussi la plus haute autorité en matière de composition de quatuors à cordes.
Ces six quatuors à cordes de Wolfgang Amadeus Mozart, les „Quatuors à Haydn“, ont une importance exceptionnelle. Ils font partie de ses oeuvres de musique de chambre les plus accomplies, les plus personnelles et ils reflètent cependant dans les moindres détails l’étude critique et mûrement approfondie que Mozart avait faite du modèle suprême de l’art du quatuor à cordes à cette époque, à savoir les „Quatuors Russes“ op. 33 (1781) de Haydn.
Ekkehart KROHER, 1974:
"[...] Le dernier de ces «quatuors à Haydn» est le quatuor en ut majeur KV 465, dont Mozart nota l’achèvement le 14 janvier 1785 dans le catalogue thématique qu’il tenait lui-même. C’est également l’oeuvre qui, plus que tout autre de ses quatuors à cordes, provoqua les hochements de tête de ses contemporains et l’étonnement de la postérité, qui lui donna le nom de „quatuor des dissonances“. Pourquoi donc? Parce que le ton acéré et inquiétant de la musique, son intensité riche de tension avaient fait de la partition le reflet psychique d’une individualité pratiquement inconnue, aux aspects multiples et complexes. Cela commence déjà dans le premier mouvement, avec les 22 mesures de l’introduction adagio dont le chromatisme et les fausses relations pesantes créent subitement un faisceau de forces contraires où s’alimente tout le déroulement ultérieur du quatuor, et tout d’abord le mouvement initial avec son développement profondément divisé.
Alors que l’Andante en fa majeur s’efforce par sa calme gravité et son équilibre interne de capter l’agitation de l’allegro initial, le menuet fait de nouveau alterner la lumière du majeur et les ombres du mineur, qui continuent même à s’étendre sur le finale en forme sonate dont l’optimisme circonspect semble être ambivalent. [...]"
Voir aussi les notes publiées en anglais au verso de la pochette de ce disque MMS 122.
D'après la discographie de Michael GRAY, cette interprétation du Quatuor en do majeur, KV 465, par le Quatuor GUILET fut publiée en 1951 sur le recto du disque Concert Hall CHS 1130, avec le Quatuor en ré majeur No 21, KV 575, au verso:
Le tout fut réédité quelques années plus tard sur le disque The Musical Masterpiece Society MMS 122:
Les deux exemplaires du MMS 122 utilisés pour cette restauration proviennent de l'inépuisable collection de Stefan KRAMER, que je remercie pour sa grande générosité.
Voici donc...
Wolfgang Amadeus Mozart, Quatuor en do majeur No 19, KV 465, dit „Les dissonances“, Quatuor Guilet (Daniel Guilet, 1er violon, Henry Siegl, 2e violon, William Schoen, alto, David Soyer, violoncelle)