Camille SAINT-SAËNS
Septuor pour trompette, deux violons, alto, violoncelle,
contrebasse et piano en mi bémol majeur, Op. 65
Menahem PRESSLER, piano
Harry GLANTZ, trompette
Philip SKLAR, contrebasse
Quatuor GUILET 1954
La trompette est rarement présente en musique de chambre, encore moins en combinaison avec un petit corps de cordes où l'on pourrait craindre qu'elle surpasse et domine les autres instruments. Saint-Saens a toutefois rapidement réalisé les possibilités inhabituelles de l'instrument dans une telle formation: son Septuor pour piano, trompette et cordes est devenu la première oeuvre de l'histoire de la musique de chambre à utiliser le plus brillant et le plus effronté des cuivres. Saint-Saens en a eu l'idée lorsqu'on lui demanda d'écrire une pièce spéciale pour un concert célébrant l'anniversaire d'un club musical français connu sous le nom de "La Trompette". Quoi de plus naturel qu'une oeuvre reprenant le symbole de l'organisation, d'autant plus que l'un de ses membres fondateurs était un trompettiste d'orchestre de renom? Le septuor qui en résulta est nécessairement simple dans sa construction, mais exigeant pour ses interprètes et brillant dans ses effets. L'oeuvre eut un grand succès et a depuis toujours jouit d'une popularité certaine, malgré la combinaison inhabituelle qu'elle requiert pour son interprétation.
La trompette est utilisée de manière judicieuse: l'une de ses principales caractéristiques est sa jovialité, son éclat et son piquant dans une musique assez légère, comme le „Menuet“ et la „Gavotte et Final“, gais et spirituels. Une autre de ses qualités inimitables est sa martialité - ainsi la quasi-marcha de l'élégiaque „Intermède“ qui s'ouvre sur une variante d'une sonnerie de clairon d'un véritable régiment de l'armée française. Mais le compositeur trouva d'autres fonctions, plus lyriques, pour l'instrument, comme dans le trio moelleux du „Menuet“ et dans le „Préambule“ d'ouverture. La trompette ne supplante toutefois pas - ou n'éclipse pas - ses compagnons instrumentaux. À bien des égards, c'est en fait le piano qui est la star de l'oeuvre, mis en lumière comme il pourrait l'être dans un concerto et exigeant rien de moins qu'un virtuose de premier plan. Tous les instruments du quatuor à cordes qui l'accompagne se voient attribuer d'importants passages en solo, même la contrebasse. Il s'agit d'une pièce rare - et d'une nouveauté bienvenue par rapport à la musique de chambre d'un genre plus traditionnel. (librement traduit du texte publié au verso de la pochette du disque MGM Records E 3096)
Pour plus de détails sur l'oeuvre et les circonstances de sa composition, voir cette page de mon site avec l'interprétation du Quatuor Pascal.
Voici donc...
Camille Saint-Saëns, Septuor pour trompette, deux violons, alto, violoncelle, contrebasse et piano en mi bémol majeur, Op. 65, Menahem Pressler, piano, Harry Glantz, trompette, Philip Sklar, contrebasse, Quatuor Guilet, 1954
1. Préambule — Allegro moderato 04:39 (-> 04:39)
2. Menuet — Tempo di minuetto moderato 04:59 (-> 09:38)
3. Intermède — Andante 04:54 (-> 14:32)
4. Gavotte et Final — Allegro non troppo 04:09 (-> 18:31)