Vers la fin des années 1950, Walter GOEHR enregistra ce disque entièrement consacré à des ouvertures d'opérettes de Franz von SUPPÉ avec l'Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne - il fut publié par la «Musical Masterpiece Society» et ses sociétés affilliées sous le numéro 2211: les ouvertures de «La belle Galatée», «Poète et Paysan» et «Joyeux bandits» au recto, celles de «Cavalerie légère», «Boccace» et «Matin, Midi et Soir à Vienne» au verso.
Une courte introduction - en majeure partie traduite des notes de Willy Werner GÖTTIG publiées en allemand au verso de la pochette de ce disque Musical Masterpiece Society MMS 2211:
Franz von Suppé naquit le 18 avril 1819 - deux mois avant Jacques Offenbach - dans une petite famille de fonctionnaires de Spalato, aujourd'hui Split, en Dalmatie, à l'époque en Autriche. Le commissaire de district Pietro de Suppé-Demelli et son épouse Katharina, fiers de leurs parents, firent baptiser leur fils Francesco Ezechiele Ermenegildo. Ils destinaient peut-être le garçon à une carrière de fonctionnaire, mais en aucun cas il ne devait composer des opéras comme Donizetti (qu'il avait rencontré au cours d'un voyage en Italie et qui l'encouragea dans la voie de la composition).
Malgré cela, Francesco se révéla bientôt être un enfant prodige: à dix ans, il joua un jour à son père une sérénade qu'il avait lui-même composé sur sa flûte. Son père eut le bon sens de faire donner au garçon des cours de musique auprès du chef d'orchestre militaire Cigalla à Zara, sous la direction duquel, après trois ans d'études, Francesco composa sa „Missa Dalmatica“ - qui fut même jouée dans l'église franciscaine de Zara.
Malgré tout, Pietro pensa qu'il serait plus juste pour son Francesco de gagner un salaire de fonctionnaire plutôt que de composer. Il l'envoia donc à l'université de Padoue, afin que son Francesco y étudie le droit. Mais le jeune homme s'occupa plus de musique que de droit et lorsque son père décéda en 1835, Francesco déménagea avec sa mère dans la ville impériale „sur le beau Danube bleu“ où, en septembre 1840, il devint maître de chapelle au «Theater in der Josefstadt» avec, en plus de la direction d'orchestre, la tâche de composer des accompagnements et des intermèdes. Cinq ans plus tard, Franz Pokorny le fit venir au «Theater an der Wien».
Le 26 août 1846 y fut donnée en première audition une pièce populaire de Karl Elmar, «Dichter und Bauer», pour laquelle Suppé dû composer des intermèdes. Pour l'ouverture, il reprit une composition plus ancienne qui, soudain, fut beaucoup aimée du public. Après plusieurs tentatives d'opéra, le succès des pièces en un acte d'Offenbach l'incita à écrire des oeuvres similaires: «Das Pensionat», «Zehn Mädchen und kein Mann», «Flotte Burschen», «Franz Schubert» et «Die schöne Galathee» - dont la première eut lieu avec un énorme succès - et qui furent rapidement publiés.
Après la „Cavalerie légère“, composée sur un livret à l'époque actuel, le hasard mit entre les mains de Suppé un livret que Johann Strauss avait refusé. L'opérette en trois actes „Fatinitza“, qui se déroule à l'époque de la guerre russo-turque, devait permettre au compositeur de gagner de l'argent, et même beaucoup d'argent, et sa deuxième opérette complète „Boccaccio“ fit partie depuis le 1er février 1879 du répertoire permanent des théâtres d'opérettes.
Le 21 mai 1895, Suppé décéda d'un grave cancer dans son château de Gars.
Comme Johann Strauss, Carl Millöcker et Carl Zeller, Suppé écrivit pour ses opérettes des „ouvertures pot-pourri“ typiques, c'est-à-dire des ouvertures qui, d'une part, présentent les chansons, duos ou ensembles les plus importants et, d'autre part, rassemblent en une unité musicale, par des introductions, des transitions et des codas, les numéros “buffo” les plus percutants. Cette méthode fut toujours prometteuse, le public connaissant alors déjà tel ou tel morceau lorsqu'il apparaît plus tard dans l'opérette complète.
L’une des premières tentatives de Suppé dans le style d’Offenbach est son opérette “comico-mythologique” en un acte „La Belle Galatée“, essai croustillant sur un mythe classique dont le titre même rappelle „La Belle Hélène“ d’Offenbach.
Son ouverture - qui contient plusieurs idées thématiques de l’opérette - la valse pleine d'entrain, authentiquement viennoise, voire presque straussienne et géniale, dont le thème principal est énoncé dès la partie andante (12/8, la majeur) comme un appel amoureux, d'abord par le cor solo, puis par le basson solo, enthousiasme immédiatement. Alors que la plupart des ouvertures de Suppé commencent traditionnellement par un „adagio“ ou un „andante maestoso“, „La belle Galatée“ débute par un pétillant „allegro spirituoso con brio“, qui introduit immédiatement l'humeur brillante et ironique de ce petit chef-d'oeuvre, avant d'utiliser comme deuxième thème la fameuse valse.
Les exemplaires à ma disposition pour les restaurations de disques Concert Hall, Musical Masterpiece Society & sociétés affiliées viennent en majeure partie de l'inépuisable collection de Stefan KRAMER, que je remercie pour sa générosité.
Franz von Suppé, Ouverture de «La belle Galatée», Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne, Walter Goehr
Allegro spirituoso con brio – Andante – Allegretto animato – Più moderato –
Allegro – Tempo I (Allegro) – Poco più mosso – Ancora più mosso 07:59