La Sonate pour violon en mi bémol majeur, opus 12 no 3, de Ludwig van Beethoven, troisième des dix sonates pour violon et piano, fut composée en 1797-1798 et publiée en 1799. Beethoven la dédia avec les no 1 et no 2 à son maître Antonio Salieri.
Ces trois sonates sont contemporaines du charmant trio op. 11 pour clarinette (ou violon), violoncelle et piano et de la très célèbre sonate pour piano op. 13, la „Pathétique“. Dans leur conception, elles suivent le type en trois mouvements établi par Mozart: un premier mouvement rapide en forme de sonate, un mouvement lent et un rondo.
"[...] De toute évidence, Beethoven s'abreuvait à cette époque à une source créatrice riche et stimulante. De plus, il jouissait déjà d'une formidable réputation de pianiste et, sans posséder une maîtrise du violon suffisante pour se produire en concert, il avait acquis une excellente connaissance de l'instrument et de sa technique, assez pour savoir ce qu'il pouvait exiger et obtenir d'un interprète. Au moment d'écrire les sonates de l'opus 12, Beethoven était donc en mesure de produire des oeuvres où les deux instrumentistes pouvaient se mesurer en partenaires égaux, une caractéristique qui allait devenir constante de toute sa production pour piano et violon.
Dès les premières notes de l'Allegro con brio de l'op. 12/1, on est frappé par la maîtrise du langage, l'équilibre entre les deux parties et le contraste entre la virtuosité et le lyrisme. Le second mouvement, à la fois méditatif et énergique, est, comme dans toutes les sonates, chargé d'émotion, tandis que le Rondo final dévoile avec pudeur ses racines paysannes.
Dans l’op. 12 no. 2, après un Allegro vivace léger, retenu, presque introspectif, on est surpris par un deuxième mouvement solennel et pénétrant, puis un aimable et séduisant Allegro piacévole.
L'op. 12 no. 3, avec son premier mouvement musclé et entraînant, a des exigences techniques plus redoutables (surtout pour la partie de piano) tandis que le second avec ses longues lignes mélodiques et son harmonie fluide, est la quintessence de la sérénité. Le Rondo final s’ouvre par une sorte de danse à 2/4; c'est un exemple parfait de la fécondité d'imagination et de la maîtrise formelle du compositeur. [...]" cité des notes de Bryon N.S. GOOCH, dans une traduction de Sylvia L'ECUYER, publiées en 2001 dans le livret du CD SKYLARK 0101.
L'interprétation proposée ici fut enregistrée en concert, Clara HASKIL étant accompagnée au violon par Arthur GRUMIAUX. En 1956, pour Philips, ils avaient commencé d'enregister les 10 sonates pour violon et piano de Beethoven - une série qui est aujourd'hui encore une référence. Ils commencèrent aussi de jouer ces oeuvres ensemble en concert, pour la première fois au Festival de Besançon, le 6 septembre de l'année suivante. Au programme:
➣ W.A. Mozart, Sonate pour violon et piano, KV 454
➣ L. van Beethoven, Sonate pour violon et piano, op. 12 No 3
➣ W.A. Mozart, Sonate pour violon et piano, KV 304
➣ L. van Beethoven, Sonate pour violon et piano, op. 96
Ludwig van Beethoven, Sonate en mi bémol majeur pour violon et piano, Op.12 No 3, Clara Haskil, Arthur Grumiaux, 6 septembre 1957, Théâtre Municipal de Besançon
1. Allegro con spirito 05:42 (-> 05:42)
2. Adagio con molto espressione 05:55 (-> 11:37)
3. Rondo (Allegro molto) 04:26 (-> 16:03)