En 1990 James WEBSTER établit une chronologie des symphonies de Joseph HAYDN permettant de bien se situer dans l'oeuvre symphonique de ce compositeur. La symphonie No 31 appartient à un groupe de symphonies composées en 1764/1765 comprenant les oeuvres suivantes:
De ces neuf symphonies, "[...] huit furent composées en 1764 (Nos. 21 à 24) et 1765 (Nos. 28 à 31). La date de la No 34 est incertaine. Leurs autographes, à l’exception d’un seul, appartinrent autrefois aux archives des Esterházy (ils sont aujourd’hui dans la section musicale de la Bibliothèque nationale Széchényi de Budapest), ce qui renforce la supposition, confirmée pour la plupart des symphonies que Haydn écrivit entre 1761 et 1780 environ, qu’elles furent composées pour le prince Esterházy et créées en sa présence - en l’occurence dans la salle de musique du château princier d’Eisenstadt (Burgenland, Autriche). Aucun indice précis ne permet d’affirmer que les symphonies de chaque groupe ont bien vu le jour dans l’ordre où elles figurent ici. À l’exception toutefois de la No 28 en la, dont l’autographe utilise en partie un papier de type différent, et que Haydn inclut un peu plus tard que les autres dans le catalogue thématique qu’il venait d’inaugurer; elle fut peut-être la dernière des symphonies de 1765 à être composée. [...]
La No 31 «Mit dem Hornsignal» fait partie des quelques symphonies que le compositeur écrivit dans les années 1760 et où il inclut quatre cors (les autres sont les Nos. 13, 39 et 72). Son aspect rappelle celui de la No. 72, qui lui serait légèrement antérieure; mais, de style plus mûr, elle va plus loin que celle-ci dans l’utilisation des appels de cors de postillon et de messager “caractéristiques” ainsi que par sa forme plus ou moins cyclique: la fin du finale - variations rappelle le thème de cor de messager qui conclut le premier mouvement. [...]" cité des notes de James WEBSTER, 1990, dans une traduction de Brigitte HAGAN.
"[...]
Elle utilise un violon, un violoncelle et une contrebasse solistes, une flûte, deux hautbois, quatre cors et les cordes. Les surnoms de “Auf dem Anstand” (l’Affût) et de “Mit dem Hornsignal” (Avec appel de cor), censés évoquer la chasse, n’apparurent qu’au milieu du dix-neuvième siècle, alors que dans l’édition d’époque de Sieber, on trouve l’indication - assez conforme à la réalité - “Cor de poste de Nuremberg”. De fait, la Symphonie No 31 utilise non pas des signaux de chasse, mais des signaux militaires et de cor de postillon.
Dans l’Allegro initial à 3/4, les quatre cors énoncent immédiatement, pendant huit mesures, une sorte de signal militaire qu’on retrouve souvent chez Haydn, y compris dans la Symphonie No. 100 (“Militaire”), et à la mesure neuf, le premier cor traité en soliste fait entendre un motif authentique de cor de postillon. Ce mouvement fait appel aux effectifs au complet, à l’exception des trois cordes solistes. On y entend des envolées de flûte servant de “second thème”, et les ultimes mesures de l’exposition réintroduisent le motif de cor de postillon. Comme dans la Symphonie No 24, le début attendu de la réexposition est remplacé par un mystérieux épisode en ré mineur. On passe ensiute directement au motif de cor de postillon, les fanfares militaires ne réapparaissant que pour clore le mouvement.
L’Andante en Sol à 6/8 est pour quatre cors (deux en sol et deux en ré), violon et violoncelle solistes, et cordes.
Le Menuet est bien rythmé, et le trio (qui évoque la musique de plein-air) fait la part belle aux deux hautbois.
Le finale (moderato molto à 2/4) est à variations. Le thème, sorte de marche lente, est suivi de sept variations mettant chacune en valeur un timbre différent: hautbois (No 1), violoncelle (No 2), flûte (No 3), les quatre cors (No 4), violon (No 5), reprise du thème orchestré différemment (No 6), contrebasse (No 7). Huit mesures de transition conduisent à la coda (presto a 3 /4), qui après des traits en doubles croches et un nouveau thème d’allure populaire, réintroduit pour finir, en une ébauche de forme cyclique, la fanfare militaire qui avait ouvert et terminé le premier mouvement. De deux ans auparavant (1763) est datée une symphonie assez semblable (No 72), mais la No 31 est de loin la plus aboutie. Avec elle, pour reprendre la formule de Robbins Landon, Haydn prit brillammment congé de sa jeunesse.
[...]" cité des notes de Marc VIGNAL publiées dans le livret du CD L’Oiseau‐Lyre (430 082-2).
Dans le milieu des années 1960, Leslie JONES enregistra une cinquantaine des symphonies de Joseph HAYDN, avec son orchestre „The Little Orchestra of London“. Cette symphonie No 31 fut enregistrée en 1964, publiée la même année sur un disque du label „Pye Records“ et rééditée sur ce disque Nonesuch H 71031, dans les deux éditions couplée avec les symphonies No 19 et 45.
Joseph Haydn, Symphonie No 31 en ré majeur intitulée „Sonnerie de cor“, HOB I:31, „Little Orchestra of London“, Leslie Jones, 1964
1. Allegro 03:43 (-> 03:43)
