Paul HINDEMITH
Concerto pour trompette, basson et cordes
Walter SCHOLZ, Helmut MÜLLER
Orchestre Symphonique de la Südwestfunk
Ernest BOUR
6 décembre 1974, Studio 5, Baden-Baden
La composition du Concerto pour trompette, basson et cordes représente un cas rare où Paul Hindemith, autrement d'une aisance extraordinaire, a failli ne pas respecter le délai d'une commande. L'oeuvre fut commandée dans le cadre des festivités entourant le 150e anniversaire de l'Académie des arts et des sciences du Connecticut, pour être jouée à l'automne 1949.
Bien qu'il ait reçu la commande déjà en juin 1948, Hindemith ne “termina” l'oeuvre que le 30 septembre 1949 (la jugeant manifestement encore incomplète, il ajouta un troisième mouvement en 1952). Les raisons de ce retard inhabituel ne sont pas connues: il n'y a aucune mention de l'oeuvre dans le journal du compositeur jusqu'à une entrée des 29-30 septembre, où l'on peut lire «beaucoup écrit (Trompette-Bassoon-Concerto)». Est-il possible que Hindemith ait réellement écrit l'ensemble de la pièce en deux mouvements en ces deux jours? Il avait déjà fait preuve d'une telle facilité auparavant (sa Trauermusik, d'une durée de sept minutes, a été entièrement écrite le lendemain de la mort du roi George V d'Angleterre; le dernier mouvement de sa Sonate pour alto solo (op. 31/1), lors d'un voyage en train de Brême à Francfort).
L'oeuvre fut donnée en première audition à temps, à la Yale University Gallery of Art le 4 novembre 1949 (sous la direction de Keith Wilson, avec Robert Montesi, trompette, et William Skelton, basson). (traduit d'un texte de Joseph STEVENSON)
Après la première allemande de l'oeuvre, qui fut donnée le 7 janvier 1951 à Baden-Baden sous la direction de Hans Rosbaud, on pouvait lire dans la Badische Zeitung du 9 janvier: "[...] Le développement mélodique donné par les solistes exhale l'esprit de Bach sous un aspect moderne... Dans le deuxième mouvement aussi, la diction se distingue par une structure fortement polyphonique, dont l'auditeur perçoit à peine les complications de manière consciente, grâce à la parfaite maîtrise formelle dont fait preuve le compositeur. [...]" La veille déjà, la Badisches Tageblatt s'était exprimée en ces termes: "[...] Cette nouvelle oeuvre [...] est empreinte d'une fraîcheur qui semble même romantique à certains endroits; il s'y exprime un plaisir intense à faire de la musique, une force d'intuition pétillante, un élan rythmique et un tel caractère chantant pour toutes les voix du tissu polyphonique qu'elle donne une impression d'extrême jeunesse, au meilleur sens du terme. Avec cette magnifique production, ce concerto charmant, sans aucune affectation, plein d'imagination et empreint du plaisir authentique qu'apporte son métier à un musicien, nous nous sommes enrichis d'une délicieuse pièce de musique nouvelle. [...]" cité dans les notes d'Andreas K.W. MEYER, traduction de Sophie LIWSZYC, publiées en 1995 dans le livret du CD Classic Produktion Osnabrück cpo 999 142-2
L'enregistrement proposé ici provient des archives de la Südwestfunk Baden-Baden: dans une prise de son datant du 6 décembre 1974, Ernest BOUR dirige l'Orchestre Symphonique de la Südwestfunk, avec en solistes Walter SCHOLZ, trompette, et Helmut MÜLLER, basson.
Comme pour toutes les oeuvres de Paul HINDEMITH, je ne peux - pour le moment - vous proposer cet enregistrement qu'en écoute - par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du splendide site archive.org, plus exactement de cette page - ses oeuvres ne tombant dans le domaine publique qu'en 2034.
Paul Hindemith, Concerto pour trompette, basson et cordes, Walter Scholz, Helmut Müller, Orchestre Symphonique de la Südwestfunk, Ernest Bour, 6 décembre 1974, Studio 5, Baden-Baden
Annonce -> 00:21
1. Allegro spiritoso -> 06:04
2. Molto adagio - Allegro pesante -> 14:13
3. Vivace -> 15:41
Provenance: Radiodiffusion, cette page du site archive.org
