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Paul HINDEMITH
Musique de chambre No 4 op. 36 No 3 avec violon solo
Robert GERLE
Ensemble orchestral
Hermann SCHERCHEN
24 au 27 juin 1964
Salle Mozart du «Konzerthaus» de Vienne

Traduit des notes de Irving KOLODIN publiées au verso de la pochette du disque Westminster WST 17087:

La Musique de Chambre No. 4 fait partie d'un groupe de six œuvres portant le même titre générique que Hindemith composa entre 1920 et 1930. Hormis le fait qu'elles font appel à un nombre restreint d'interprètes, elles présentent peu d'affinités entre elles: Le no 1 est une composition pour petit orchestre sans soliste; le no 2 réunit le piano et douze instruments solistes; le no 3 réduit l'ensemble à dix musiciens et ajoute un violoncelle solo; le no 5 est un concerto pour alto et le no 6 offre une opportunité de solo à la viole de gambe.

La No 4 (publiée en 1925) peut toutefois à peine être classée dans la catégorie des oeuvres pour orchestres de chambre, car elle exige près de trente musiciens - Hindemith lui-même la décrit comme étant pour un „grand orchestre de chambre“. Ni dans son organisation, ni dans sa sonorité, l'orchestre ne peut être comparé à l'orchestre classique conventionnel qui peut, dans certaines circonstances, ne pas être plus important numériquement: les violons sont absents du groupe des cordes, qui se limite aux altos, violoncelles et basses; et les anches et les cuivres sont fréquemment utilisés comme des entités en opposition plutôt que comme les composants d'un seul élément concerté.

Cela apparaît clairement dans l'ouverture, à laquelle Hindemith donne le titre de „Signal“, que l'on pourrait traduire ici par „Prélude“. Divers éléments de l'ensemble sont introduits, prononçant une simple phrase de quatre notes sous un déguisement de chromatismes, de trilles et de fioritures, y compris une fanfare pour le cornet à pistons. Elle menace de s'arrêter, paradoxalement, sur une large cadence en do majeur, mais elle est écartée par l'entrée brusque du violon solo, avec sa version de la devise ou du „Signal“. Cela conduit à un discours contrapuntique dans lequel le violon poursuit une voie soliste contre un schéma d'imitations et d'entrées fuguées allant du contrebasson et du tuba basse à l'ensemble. Ce qui est peut-être le plus remarquable dans ce mouvement, c'est la capacité de Hindemith à combiner une conception contrapuntique cohérente avec les figurations continues pour l'instrument soliste. Au moment où l'on s'y attend le moins, le mouvement vers l'avant est interrompu par un interlude de réflexion („Ruhig“) dont les trente mesures - pour le meilleur ou pour le pire - constituent un contrepoids judicieux au signal d'ouverture. Le tempo s'accélère ensuite pour aboutir à une coda sur le mode du début du mouvement. Ces deux premiers mouvements forment une séquence ininterrompue.

„Romanza“ serait un titre approprié pour le troisième mouvement, mais Hindemith lui préfèra „Nachtstück“. Ce caractère est préservé dans la ligne fluide de l'instrument soliste (soutenu ensuite par l'alto et le violoncelle), mais non sans quelques commentaires contraires de l'ensemble des vents. Comme on peut s'y attendre de la part de Hindemith, ces commentaires sont dérivés de thèmes, même s'ils sont déguisés ou dissimulés. La destination finale est une conclusion calme et réfléchie qui n'est pas seulement une belle conception, mais qui est réalisée avec un raffinement de goût remarquable.

Les deux derniers mouvements - „Lebhafte Viertel“ et „So schnell wie möglich“ - sont désignés individuellement, mais ils font en fait partie d'une séquence ininterrompue dont la première partie est un scherzo avec un double trio. Lorsque le trio revient, il se transforme en cadence pour violon solo avec accompagnement de tambourin (l'un des quatre spécifiés dans la partition). Ce délicat jeu de valeurs est conservé pour le finale, qui émerge de la cadence sans interruption. Ici, les instruments à la sonorité plus lourde sont totalement supprimés et ceux à la sonorité plus légère - flûtes, clarinettes, altos, violoncelles - sont employés avec parcimonie. Il n'est pas surprenant que les figurations fantaisistes dansent sur un motif décrit par Hindemith comme «wie ein Walzer».


L'interprétation proposée ici est une prise de son effectuée du 24 au 27 juin 1964 dans la Salle Mozart du «Konzerthaus» de Vienne pour le label Westminster, avec un ensemble orchestral dirigé par Hermann SCHERCHEN et Robert GERLE en soliste.

La composition de cet ensemble orchestral:

Comme pour toutes les oeuvres de Paul HINDEMITH, je ne peux - pour le moment - vous proposer cet enregistrement qu'en écoute - par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du splendide site archive.org, plus exactement de cette page - ses oeuvres ne tombant dans le domaine publique qu'en 2034.

1. 1. Signal: Breite, majestatische Halbe, 2. Sehr lebhaft -> 07:36


2. Nachtstücke: mässig schnelle Achtel -> 14:58


4. Lebhafte Viertel, 5. So schnell wie möglich -> 20:56


Provenance: Westminster WST 17078, cette page du site archive.org