Wolfgang Amadeus MOZART
Sonate pour violon et piano en la majeur, KV 526
Clara HASKIL, piano, Arthur GRUMIAUX, violon
19 juin 1956, Grande Salle
du Palais des Fêtes de Strasbourg
La Sonate en la majeur, KV 526, est la plus accomplie des Sonates pour violon et piano de Wolfgang Amadeus MOZART; elle fut terminée le 24 août 1787 - deux semaines après la célèbre „Petite Musique de nuit“, 2 mois avant l’achèvement de „Don Juan“ - donné en première audition à Prague le 29 octobre suivant. Ce chef-d’oeuvre réalise une synthèse parfaite de la noble polyphonie des Sonates de Johann Sebastian Bach et du nouveau style «concertant» de Mozart lui-même. Ce fut la dernière sonate pour violon et piano qu'il composa (*), aucune avance nouvelle ne lui apparaissant plus possible dans ce domaine.
(*) En faisant exception de sa modeste Sonatine en fa majeur, KV 547, composée dans un but éducatif et qu'il intitula lui-même „une petite sonate pour piano pour les débutants, avec un violon“.
"[...] 1. Le molto allegro initial, très animé, en mesure 6/8, démarre sur un thème de «chasse», auquel succèdent non moins de quatre autres idées mélodiques. Malgré cette abondance thématique, il demeure d’une parfaite concision, base son développement audacieusement modulant sur le premier et le cinquième thèmes seulement, et ne fait suivre sa réexposition quelque peu modifiée d’aucune coda ,
2. À ce morceau d’une intense vitalité, succède un andante en ré, d’une suprême sagesse et d’une sérénité sublime. Son écriture, sévèrement polyphonique, en souligne le détachement altier , d’autant plus émouvant qu’il est l’oeuvre d’un jeune homme de trente et un ans. Alfred Einstein écrivit: «Ce mouvement lent réalise un tel équilibre de l’âme et de l’art, qu’on dirait que Dieu le Père a fait cesser tout mouvement pour une minute d’éternité, afin de permettre à tous les Justes de goûter l’âpre douceur de l’existence».
3. Le presto final, ample et plein d’esprit, dépassant même l’exubérance du premier mouvement, se présente comme un Rondo élargi et assez complexe dont le refrain initial, traité en pur contrepoint à trois voix à la manière de Bach, dissimule son visage mélodique derrière la polyphonie. Il y a deux autres thèmes importants, dont le premier fait même mine de supplanter celui du début. Une vigoureuse coda mène la Sonate [...] à un éclatant sommet. [...]" cité des pages 621 et 622 de l'édition Fayard 1989, texte de Harry Halbreich et Jean-Alexandre Ménétrier, de l'ouvrage „Guide de la musique de chambre“ publié sous la direction de François-René Tranchefort.
Dans les années 1950, au sommet de son hélas trop courte carrière, Clara HASKIL forma un duo avec Arthur GRUMIAUX, l'un des derniers grands représentants de l’école belge du violon. La raison principale du succès extraordinaire que reçut ce duo fut sans doute le fait que chacun des deux artistes connaissait parfaitement l’instrument de son partenaire: en effet, au cours de sa jeunesse, Clara Haskil avait, temporairement, étudié le violon, et Arthur Grumiaux était également un brillant pianiste qui reçut, à l’âge de 11 ans, les deux premiers prix pour violon et pour piano au Conservatoire de Charleroi. Ils enregistrèrent ainsi pour Philips les sonates pour violon et piano de Wolfgang Amadeus MOZART, qu'ils jouèrent également en concert.
Nous les retrouvons ici dans un récital donné le 19 juin 1956 dans la Grande Salle du Palais des Fêtes de Strasbourg, entièrement consacré à des oeuvres de Wolfgang Amadeus Mozart:
➣ Sonate en si bémol majeur KV 454
➣ Sonate en fa majeur KV 376
➣ Sonate en mi mineur KV 304
➣ Sonate en la majeur KV 526
La quatrième oeuvre de ce récital:
Wolfgang Amadeus Mozart, Sonate pour violon et piano en la majeur, KV 526, Clara Haskil, piano, Arthur Grumiaux, violon, 19 juin 1956, Grande Salle du Palais des Fêtes de Strasbourg
1. Molto allegro 04:23 (-> 04:23)