Johann Sebastian BACH
Concerto pour clavecin No 2 en mi majeur, BWV 1053
Frank PELLEG
Orchestre de l'Opéra de Stuttgart
André JOUVE
Ducretet Thomson 320 C 122
Les BWV 1052 à 1065 de Johann Sebastian Bach sont des concertos pour clavecin, cordes et basse continue: sept concertos complets pour un clavecin (BWV 1052-1058, habituellement datés de 1730 à 1732), trois concertos pour deux clavecins (BWV 1060-1062), deux concertos pour trois clavecins (BWV 1063 et 1064), et un concerto pour quatre clavecins (BWV 1065). En plus, deux concertos comprennent des parties solistes pour le clavecin: le BWV 1044 avec également des parties solistes pour violon et flûte, et le concerto brandebourgeois No 5 en ré majeur pour le même effectif. Il faut encore mentionner un fragment de concerto de neuf mesures pour clavecin (BWV 1059) qui compte également une partie de hautbois en plus des cordes et de la basse continue.
On ne connait plus qu'un seul manuscrit autographe des concertos pour clavecin BWV 1052-1059, daté de 1738 et conservé à la «Staatsbibliothek zu Berlin - Preussischer Kulturbesitz» («Deutsche Staatsbibliothek Berlin» jusqu'en 1991), Mus. Ms. Bach P 234. Il s’agit toutefois seulement d’une ébauche ou partition de travail et non d’une partition complète. Les BWV 1052-1057 sont conçus comme un ensemble de six oeuvres, puisque le manuscrit commence comme souvent chez Bach par la mention «J.J.» [Jesu Juva] et termine par «Finis. S. D. Gl.» [Soli Deo Gloria]. Avec les concertos brandebourgeois, ce sont les seuls concertos de ce type dans l’oeuvre de Bach. Le concerto BWV 1058 et le fragment de concerto BWV 1059 sont situés à la fin de la partition. Ils témoignent d’un désir de constituer une autre série (puisqu’ils sont surmontés de la mention J.J.) abandonnée pour une raison ou une autre.
Tous ces concertos pour clavecin de Bach (à l’exception du concerto brandebourgeois) sont des arrangements écrits probablement à Cöthen à partir de concertos plus anciens pour instrument mélodique. Dans de nombreux cas, seule la version pour clavecin subsiste.
L'histoire du Concerto en mi majeur BWV 1053 est celle de réemplois et de transformations au fil du temps: on ignore tout du concerto d'origine, pour hautbois ou pour flûte, remontant très certainement à l'époque de Köthen. L'oeuvre est très caractéristique des transcriptions multiples auxquelles se livrait Bach à Leipzig, réutilisant ses oeuvres dans d'autres.
La forme du premier mouvement est celle, classique, de l'air à Da Capo - en trois parties, la première et la troisième semblables encadrant un développement. On le retrouve „recyclé“ dans la Sinfonia initiale de la cantate «Gott soll allein mein Herze haben» („Dieu seul doit posséder mon coeur“) BWV 169, où la partie soliste de l’instrument monodique a été amplifée et transposée pour l’orgue: «une grande page d’apparat avec orgue obligé invitant les hôtes à la fête des noces. Cette pièce exultante semble figurer la démarche légère et dansante du jeunehomme partant à la recherche de l’objet de sa flamme» :
Le second mouvement, «Siciliano», est un long solo de clavecin. On en retrouve l'accompagnement orchestral dans l'émouvant air d’alto, «Stirb in mir, Welt, und alle deine Liebe», „Mourez en moi, monde et toutes tes amours“, également de la cantate 169:
Quant au brillant troisième mouvement en forme d'air à Da Capo, «Allegro», on le retrouve dans la «Sinfonia» de la cantate 49 «Ich geh’ und suche mit Verlangen» („Je m’en viens plein de ferveur à ta recherche“). La partie de l'orgue obligé de la sinfonia s'apparente à celle du clavecin:
Recto de la pochette du disque Ducretet-Thomson 320 C 122
Pour ce disque Ducretet-Thomson 320 C 122, la firme Ducretet-Thomson confia à Frank PELLEG la partie de soliste dans les Concertos en ré majeur, en sol mineur et en mi majeur pour clavecin et orchestre de Jean-Sébastien Bach, avec l'orchestre de l'Opéra de Stuttgart, conduit par André JOUVE. D'après le catalogue de Gray, l'enregistrement de ce disque date de mai 1956 (ref). On retrouve sa parution mentionnée entre autres dans cet article publié le 26 mars 1958 dans le quotidien „Le Monde“.
Au recto du disque se trouvent le concerto en ré majeur BWV 1054 et les deux premiers mouvements du concerto en sol mineur BWV 1058, au verso le troisième mouvement de ce dernier et le concerto en mi majeur BWV 1053. Ainsi que mentionné sur les étiquettes du disque et sur la pochette, Frank Pelleg jouait sur un clavecin Neupert.
Étiquette verso du disque Ducretet-Thomson 320 C 122
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Concerto pour clavecin No 2 en mi majeur, BWV 1053, Frank Pelleg, Orchestre de l'Opéra de Stuttgart, André Jouve, Ducretet Thomson 320 C 122
1. (Allegro) 08:18 (-> 08:18)
2. Alla Siciliana 04:51 (-> 13:09)
3. Allegro 06:36 (-> 19:45)
3 fichier(s) FLAC et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
Pour une interprétation de la version pour hautbois, BWV 1053R, voir cette page de mon site, avec Heinz HOLLIGER, accompagné par l'Orchestre de chambre romand (l'éphémère „Ensemble Instrumental Romand“) sous la direction d'Alain MILHAUD, un enregistrement paru sur le disque SMS-2305.
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