Wolfgang Amadeus MOZART Concerto no 6 en si bémol majeur, KV 238
Annemarie BOHNE
Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne
Georg Ludwig JOCHUM, 1956
Wolfgang Amadeus Mozart composa cette oeuvre en janvier 1776, avant tout pour son usage personmnel lors de tournées de concerts - il est possible que sa soeur Nannerl l’ait aussi joué.
Son écriture est "[...] légère et délicate. Dans le mouvement lent, Mozart remplace les hautbois par deux flûtes et demande aux cordes graves de jouer pizzicato pour la majeure partie du mouvement alors que les cordes aiguës sont indiquées con sordino. Cet effet spécial, combiné avec la sonorité de la flûte, confère à l’Andante une luminosité inoubliable. La partie de piano soliste se mélange à cette combinaison délicate avec des accords joués staccato sur un rythme de croches à la main gauche qui soutiennent de délicats sextolets à la main droite. Considérée dans son ensemble, la texture de ce mouvement réclame une grande attention du soliste envers l’articulation (fréquemment notée avec grande précision par Mozart), le timbre et le contrôle du dynamisme (bien qu’aucune indication à cet effet ne soit donnée dans la partition de Mozart). Il s’attendait peut-être à ce que ce concerto soit joué sur un clavecin puisque l’on peut lire sur le manuscrit la description vague de l’instrument, «[Concerto di] cem balo…». Mozart plaçait manifestement de grands espoirs dans ce concerto puisqu’il le destinait à une publication selon une lettre à son père datée du 11 septembre 1778. Comme ce fut si souvent le cas, ce plan n’aboutira cependant pas de son vivant. [...]" cité d'un texte de John Irving, traduction de Jean-Pascal Vachon, publié en 2015 dans la brochure du CD BIS Records BIS-2084.
L'oeuvre ne fut publiée pour la première fois qu'en 1793.
Une courte description citée du Guide de la musique symphonique édité par François-René Tranchefort:
"[...] se compose de trois mouvements relativement courts. Le premier, un Allegro aperto à 4/4, s'ouvre sur un long prélude orchestral qui présente deux sujets suivis d'une coda, – le second se singularisant par des syncopes réparties entre les premiers et seconds violons. Le développement multiplie les difficultés pianistiques (octaves, traits, croisements de mains); ses modulations mineures (ut mineur, ré mineur, sol mineur), fugitives, ne suffisent pas à chasser l'esprit galant même si, lorsque le hautbois se met de la partie, on retrouve un Mozart plus personnel.
En mi bémol, l'Andante un poco adagio à 3/4 (très proche, y compris par la tonalité, du Concerto en si bémol de Jean-Chrétien Bach publié en 1775) adopte la forme sonate et comprend deux parties, la seconde répétant la première sans changement notable. Mélodie tendre et sensuelle, dont les langueurs sont soulignées par les accents des flûtes (qui remplacent, dans ce mouvement, les hautbois), et par l'utilisation du tempo rubato.
Du point de vue formel, le finale est le mouvement le plus intéressant: Mozart adopte la forme du rondeau, caractéristique du style galant au même titre que les alternances piano/forte de l'Allegro aperto. Son refrain sautillant, d'allure populaire, est suivi d'un premier couplet en trois parties, l'une d'elles évoquant un thème de la Sonate pour clavecin à quatre mains en si bémol K 358 composée en 1774. Des rythmes heurtés viennent troubler la sérénité de l'intermède mineur, en sol, que termine un passage dramatique. Le dernier couplet ne présente guère d'élément nouveau, à l'exception d'une répartition différente des thèmes entre le piano et l'orchestre. [...]"
À gauche: Logo de la WDR3 avant le 4 avril 2004; à droite: Westdeutscher Rundfunk, Funkhaus Wallrafplatz, Grosser Sendesaal, Rheinisches Bildarchiv Köln, photo: Peter Friedrich Schneider, cliquer sur la photo pour voir l'original et plus d'informations
Georg Ludwig JOCHUM enregistra ce concerto en 1956 avec l'Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne. La soliste Annemarie BOHNE (1920-2017) fut la pianiste et claveciniste attitrée de cet orchestre, jusqu'à sa retraite.
Je n'ai pas encore pu trouver de données biographiques concrètes sur cette pianiste: si une personne visitant cette page a de telles informations, tout m'intéresse! ➣ couriel.
Georg Ludwig JOCHUM vers 1955, extrait d'un programme de concert
Voici donc...
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto no 6 en si bémol majeur, KV 238, Annemarie Bohne, Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne, Georg Ludwig Jochum, 1956
1. Allegro aperto 06:55 (-> 06:55)
2. (Andante un poco adagio) 05:54 (-> 12:49)
3. Rondeau. Allegro 06:30 (-> 19:19)
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1. Allegro aperto 06:55 (-> 06:55)