"[...] A SUMMER DAY (op. 65) („Un jour d'été“) est une suite extraite d'un recueil de pièces de piano intitulé „Musiques d'Enfants“, que Prokofieff écrivit au cours de l'été 1935, à Polénov. Le musicien se plaisait alors à laisser libre cours „à son vieil amour de la sonatine“. Effectivement. le langage employé ici évoque la musique du XVIIF siècle, mais, selon l'expression du fils du compositeur, „elle est prokofieffisée à chaque mesure“. En 1941, l'auteur choisit sept pièces parmi les douze, les orchestra, et en fit une petite suite symphonique pour enfants.
I. Morning („Au matin“) est un „andante tranquillo“ en ut majeur, où après un transparent début fait d'appels de bois sur des trémolos au quatuor, s'élève peu à peu du grave une large mélodie pendant que violons et flûtes laissent chatoyer leurs arpèges. La phrase émerge jusqu'à l'aigu, les gammes ruissellent, et c'est une claire évocation des premières mesures.
II. Tip and Run (*) est un rondo à 6/8 en fa majeur, vif et mordant. Refrain en „pizzicati“ incisifs des bois et du quatuor, auxquels succède un couplet en arpèges, plus mélodique. Reprise variée du refrain et du couplet, puis rapide conclusion avec la première idée.
(*) traduction mot à mot: „Touche et cours“ - jeu anglais où l’on touche un ballon avant de courir prendre sa place autour d’un cercle
III. Waltz. Valse en la majeur. C'est une délicieuse parodie des valses mécaniques de la „Méthode Rose“, mais toute baignée d'une poésie où transparaît le génie du musicien.
IV. Repentance („Remords“). „Moderato“ en ré mineur très expressif , dont le motif évoque le folklore russe, alors que l'harmonie rappelle celle de Bartok dans certaines pièces pour enfants. La forme consiste en diverses répétitions légèrement variées du motif, séparées quelquefois par de simples progressions harmoniques.
V. March („Marche“). C'est un „tempo di marcia“ désinvolte, en ut majeur, de forme ternaire, où l'on retrouve les saillies humoristiques du maître.
VI. Evening („Soir“). „Andante tenero“ en fa majeur, où se précise particulièrement le goût des vieilles sonatines. De forme ternaire, elle oppose à une première partie très calme, sillonnée ça et là de légers arpèges, une seconde, plus mélancolique, avec ses mystérieux trémolos aux cordes, son rythme obsédant, ses percussions légères, où les castagnettes imitent le cri du grillon.
VII. The Moon is over the meadows („La lune survole les champs“). „Andantino“ en ré majeur. Une exquise phrase (presque un chant populaire russe) s'élève à la flûte sur les tenues légères et les calmes arpèges du quatuor; elle réapparaît sous diverses formes, pendant que le coloris instrumental varie lentement, comme la lueur des paysages des nuits d'été. [...]"
Les 21 et 22 janvier 1955, dans la salle du Théâtre Apollo de Paris, André JOUVE et l'Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées enregistrèrent les trois oeuvres de Sergei PROKOFJEW publiées sur ce disque Ducretet 270 C 076:
-► Le vilain petit canard, Op. 18, avec Françoise OGÉAS en soliste
-► Un jour d'été, Op. 65
-► Ouverture sur des thèmes juifs, Op. 34
Sergei Prokofjew, Un jour d'été, Op. 65, Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées, André Jouve, 21-22 janvier 1955, Théâtre Apollo, Paris
 
1. Morning („Au matin“) 02:21 (-> 02:21)
2. Tip and Run („Touche et cours“) 01:07 (-> 03:28)
3. Waltz. Valse en la majeur 01:19 (-> 04:47)
4. Repentance („Remords“) 02:39 (-> 07:26)
5. March („Marche“) 01:12 (-> 08:38)
6. Evening („Soir“) 02:11 (-> 10:49)
7. The Moon is over the meadows(„La lune survole les champs“) 02:24 (-> 13:13)