"[...]Hermann GOETZ était pianiste; il maîtrisait néanmoins suffisamment le violon pour pouvoir composer un concerto pour cet instrument. Le Concerto pour violon en sol majeur op. 22 fut composé au cours de l'été 1868, en quatre semaines à peu près. Il semble que cette oeuvre n'ait pas été jouée en concert du vivant de Goetz , car elle fut retrouvée dans sa succession et publiée en 1880 seulement.
La distribution du concerto, qui comprend des cordes, des bois et des cors par pupitres doubles, ainsi que des timbales et un triangle, donne une impression de sobriété, mais elle correspond tout à fait à la facture technique et formelle de l'oeuvre. Ainsi, les difficultés techniques que le soliste doit surmonter ne sont que d'un niveau moyen. L'éclat virtuose s'efface largement devant une expression empreinte de lyrisme. C'est pourquoi cette oeuvre est éclipsée par les grands concerti virtuoses du 19ème siècle, avec lesquels on ne peut bien sûr la comparer.
Du point de vue de la forme, nous avons affaire à un concerto tripartite avec coda. La première partie («Allegro vivace») est traitée à la manière de l'exposition d'un mouvement principal de sonate dont les thèmes, reliés entre eux par des divertissements orchestraux, sont exposés par le violon solo. Le discours musical est à cette occasion dominé par le matériel motivique du thème principal: le second thème en est issu, tout comme les divertissements qui travaillent à chaque fois des motifs différents.
La partie centrale lente (Andante) s'appuie sur deux idées qui sont largement développées, en partie par le violon solo, en partie au cours d'un dialogue avec l'orchestre.
La troisième partie («Tempo du premier mouvement») nous présente une reprise de la première partie car ses deux thèmes, qui sont accompagnés par de nouveaux passages de développement, retentissent dans le ton principal. Dans la cadence conclusive virtuose, les deux thèmes sont travaillés d'une nouvelle manière. Enfin, la coda («vivace scherzando»), qui mène ce concerto à une conclusion très impressionnante, au moyen d'une strette, repose sur une variante du thème principal. [...]"