Camille SAINT-SAËNS
Symphonie No 2 en la mineur, Op. 55
Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise
Jan KOETSIER
concerts des 26 et 27 octobre 1972
Salle Herkules de la Résidence de Munich
Camille Saint-Saëns écrivit cinq symphonies, dont trois seulement furent publiées de son vivant. Il composa l'oeuvre nommée aujourd'hui „Première symphonie“ - en mi bémol majeur opus 2 - en 1853 à l'âge de dix-sept ans, mais elle avait été précédée en 1850 par une symphonie en la majeur et plus tôt encore par divers autres fragments inachevés. Puis vint en 1856, entre les “Première” et “Deuxième” symphonies, une symphonie en fa majeur, “Urbs Roma”. La symphonie connue aujourd'hui comme Deuxième Symphonie est donc en fait sa 4e symphonie. Son numéro d'opus 55, tardif, ne lui fut attribué que lors de sa publication en 1878, bien qu'ayant été composée en 1859 - et jouée en première audition à la Salle Pleyel le 25 mars 1860 par son dédicatère Jules Pasdeloup et sa Société des Jeunes Artistes, un orchestre nouvellement créé, constitué de jeunes élèves du Conservatoire de Paris. Il y a toutefois des divergences sur la date de la première audition, selon certaines sources la première audition aurait été donnée à la Salle Pleyel en mars 1862.
"[...] Dotée d’une orchestration plus modeste que celle de la Symphonie en mi bémol, sans harpes, sans trombones et avec moins de timbales, le nouvel ouvrage défiait les conventions par d’autres biais, notamment parce que son premier mouvement était fondé sur une fugue. Celle-ci est introduite par des tierces descendantes et ascendantes, y compris un passage pour violon seul, trait qui fournit un sujet contrapuntique annoncé par les premiers violons, avec une réponse des seconds violons suivie par l’entrée des bassons et des violoncelles, puis par les vents sous une forme fuguée qu’en sa qualité d’organiste, Saint-Saëns devait connaître depuis longtemps.
Le deuxième mouvement en mi majeur, un Adagio, est délicatement orchestré pour cordes avec sourdine et vents, ces derniers comprenant un cor anglais. On retrouve des éléments de l’Adagio, transformés, dans le Scherzo en la mineur. La symphonie s’achève par une Tarantella, dont les balbutiements mènent à une apparente conclusion, laissant alors place à un passage Andantino pour cordes seules et au terme rapide d’un mouvement émaillé de réminiscences cycliques d’éléments thématiques antérieurs.[...]" cité des notes de Keith Anderson, dans une traduction de David Ylla-Somers, publiées en 2015 dans le livret du CD Naxos 8.573138.