"[...]
Luigi Boccherini (1743-1805), à première vue un instrumentiste, créa, apparemment tout seul, un nouveau style instrumental. Il avait une grâce toute particulière, une élégance raffinée qui semble traduire en sons le costume et la posture propres à son époque. La tendre mélancolie perceptible derrière la simplicité de ses motifs rappelle parfois Schubert. Cette facilité, cette qualité plus touchante que profondément émouvante, lui ont valu une immense popularité qui n'a pas résisté aux révolutions artistiques et sociales qui ont déferlé sur l'époque. Le nom de Boccherini nous est parvenu associé à un certain état d'esprit, défini par le célèbre menuet en la majeur, tiré de l'opus 11, No 5.
Le Quintette en ré majeur pour hautbois et cordes embrasse dans ses deux mouvements les traits saillants de la musique de Boccherini. Il transpose pour l'instrument à vent la grâce des cordes et la douceur de la voix. Boccherini l'écrivit à Madrid avant 1797 pour le roi de Prusse, Frédéric Guillaume II. Il comprend, avec cinq autres quintettes de facture similaire, ce que Boccherini appelle “un petit ouvrage” qu'il offra le 27 décembre 1798 à l'éditeur Ignace Pleyel pour la somme de 30 doublons. Ce recueil que Boccherini désigna comme Opus 55 fut publié par Pleyel sous le titre “Six nouveaux quintettes avec flûte ou hautbois, Opus 45”. Le choix du hautbois se justifie par le fait qu'en 1797, Boccherini avait à sa disposition à Madrid un musicien exemplaire: “Il y a ici un excellent hautboïste, un musicien de la Chambre du Roi, M. Gaspar Barli, qui tire de son instrument non seulement une douceur extraordinaire mais des tons rares et aigus qui sont son don particulier...”. L'accompagnement par un orchestre à cordes avec contrebasse, c'est-à-dire par un “quatuor” élargi, est basé sur la pratique courante de l'époque, dont on trouve un exemple concret dans le manuscrit autographe des “Sei sestetti concertanti” (MS. 1610 de la Bibliothèque du Conservatoire de Paris), également de Boccherini, dans lequel figure une septième portée pour une contrebasse jouant librement.
[...]"
Voici donc...
Luigi Boccherini, Quintette en ré majeur pour hautbois et cordes, André Lardrot, Solistes de Zagreb, Antonio Janigro, 1965
1. Allegretto 04:41 (-> 04:41)
2. Tempo di minuetto 04:49 (-> 09:30)