"[...] Peut-être serait-il un peu tard pour parler du concerto de M. Gedalge, exécuté par M. Henri Falcke chez M. Chevillard le mois dernier, si les noms de Gedalge et de Falcke n’étaient pas destinés à rester en faveur auprès du public musicien. M. Gedalge a dédié son oeuvre à M. Falcke, il est donc tout naturel que celui-ci cherche à le faire connaître; il y réussit, et en perfection.
Bien que le programme portât: “Première audition”, le concerto de M. Gedalge a été joué déjà souvent par M. Falcke à Angers, d’abord, puis en Allemagne. Partout il a remporté un franc succès, - peut-être parce qu’il n’est pas un concerto, car de tous les genres de musique, nous n’en connaissons pas de plus froid, de plus «dur» et qui donne moins de plaisir musical. Le concerto de M. Gedalge évite donc l’écueil de la virtuosité. Le piano n’est pas l’instrument dominant, écrasant, et son concerto un prétexte pour faire valoir l’agilité, le doigté, le mécanisme d’un artiste; nous appellerions plutôt son concerto une symphonie avec piano, car la partie de piano se fond et fait corps avec l’orchestre,au lieu de ressortir et de dominer. Pris ainsi, ce morceau de M. Gedalge est fort intéressant à entendre. C’est une originalité d’avoir traité le même thème dans les trois parties du concerto, mais avec des rythmes différents. «Par ses heureuses trouvailles musicales et son écriture magistrale, cette oeuvre est une des meilleures que nous connaissions dans ce genre... Grâce à l’éminent interprète auquel ce concerto est dédié, le nom du compositeur sera porté bien au delà des frontières de sa patrie» Ainsi s’exprimait la Gazette de Coblenz après le concert donné par M. Falcke dans cette ville. Il est vrai que chez M. Lamoureux encore, M. Falcke a charmé son public, non pas seulement par ses qualités de pianiste qui sont de premier ordre, mais, ce qui est encore plus rare et meilleur, par son sentiment d’artiste et de musicien. Nous constatons donc avec plaisir que l’étranger ne traite pas moins bien nos artistes que nous les siens quand il nous les envoie. [...]"
L'interprétation qui vous en est proposée ici, sous la direction de Pierre-Michel LE CONTE avec Éléonore CREYMER en soliste, provient d'un concert sur lequel je n'ai aucunes informations. Il devrait être antérieur à 1952, étant donné que l'orchestre est nommé „Orchestre Radio-Symphonique de Paris“ - qui devint en 1952 l'Orchestre Philharmonique de la Radio-Télévision Française, puis - en 1964 - de l'ORTF.
En ce qui concerne la soliste - Éléonore CREYMER - je n'ai pas encore pu trouver d'informations concrètes: si une personne visitant cette page en sait plus, toutes informations m'intéressent - > couriel!
Le concerto est formé de trois mouvements, mais est ici joué d'un seul tenant.
Voici donc...
André Gedalge, Concerto pour piano en ut mineur, Op. 16, Éléonore Creymer, Orchestre Radio-Symphonique de Paris, Pierre-Michel Le Conte
1. Moderato maestoso-Tranquillamente-(attacca) -> env. 07:02
2. Andante (attacca) -> env. 13:28
3. Allegro poco a poco accelerando 21:23