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André GEDALGE, portrait cité du site http://www.musimem.com/gedalge.htm
André GEDALGE, portrait cité du site http://www.musimem.com/gedalge.htm

André GEDALGE
Symphonie No 3 en fa majeur
Orchestre Philharmonique de la RTF
Pierre-Michel LE CONTE
1956

André Gedalge a composé 4 symphonies: les deux premières - en ré majeur, 1893, et en ut mineur, 1902, réorchestrée 1912 - ne furent pas publiées, la quatrième est restée inachevée. La troisième symphonie en fa majeur - terminée en 1910 - est la seule qui fut éditée, chez Enoch la même année. Dédicacée à son ami Gabriel Fauré (pour la partition manuscrite dédicacée voir cette page du site Gallica de la Bibliothèque nationale Française), elle fut donnée en première audition le 27 février 1910 par Gabriel Pierné, un autre ami de Gedalge.

Cité du compte-rendu de Robert Brussel publié dans Le Figaro du 11 février 1926: "[...] On retrouve [...] dans cet ouvrage, comme dans les Vaux de Vire, et les adorables Chansons enfantines, les qualités les plus éminentes de Gédalge: la maîtrise de la forme, l'exquise élégance de l'écriture, la fraîcheur des idées, le pouvoir qu'il avait, par les combinaisons et les jeux où se plaisait sa plume légère, de paraître le plus simple et le plus facile des musiciens, lorsqu'il était d'entre eux le plus savant. [...]"

Cité du programme des Concerts Straram donné le jeudi 14 février 1929: "[...] Par là André Gedalge entendait non point s'insurger à proprement parler contre l'esthétique impressionniste, mais montrer tout bonnement qu'il était possible, même alors, d'écrire de la musique qui portât en elle seule sa raison d'être [...] Tout chante dans son orchestre, et l'on pourrait dire, tant le tracé de chaque ligne est élégant, qu'il ne contient pas de parties secondaires. Mais on remarquera que rien, hormis ce qui pourrait être de mauvais goût, n'est exclu de cette floraison si riche: à la pureté du dessin s'allie une étonnante vivacité rythmique, et l'instrumentation elle-même où apparaît le hautbois d'amour nous montre avec quelle sérénité André Gedalge savait "mépriser le dédain". [...]"

Essentielle pour comprendre la pensée et l'écriture de ce musicien, qui est resté pour la postérité plus comme un pédagogue qu'un compositeur, une lettre qu'il écrivit à Charles Koechlin le 8 avril 1912, citée de l'excellente biographie publiée par son petit-fils sur cette page du site www.musimem.com:

Lettre d'André Gedalge à Charles Koechlin
(Archives Koechlin)

Chessy près Lagny (Seine-et-Marne)
8 avril 1912

Mon cher ami,

Me voici réfugié à la campagne pour quelques jours et je peux enfin trouver le temps de vous répondre et vous dire combien j'ai été touché de votre lettre qui m'a fait le plus grand plaisir. Je suis heureux quand un de ceux à qui j'ai donné tant d'efforts me conserve un bon souvenir.

Votre article sur ma symphonie est très juste. Je ne puis être rendu responsable de toutes les absurdités que quelque littérateur plus ou moins frotté de musique me prête dans ses élucubrations. Ces gens-là n'ont pas la moindre idée de la façon dont naît, chez le musicien, la pensée musicale. Ils s'imaginent toujours que c'est la traduction d'une parole quelconque, représentative elle-même d'une image extérieure. Il est évident qu'il y a des musiciens qui se font d'abord des représentations d'images plus ou moins nettes et qui se suggèrent à posteriori de la musique. Je ne puis travailler ainsi pour ma part. La pensée musicale naît chez moi et se présente toujours sous une forme "mélodico-rythmique "plus ou moins complexe - j'entends à une ou plusieurs parties - au moment où je m'y attends le moins quelques fois, mais, je m'en rends bien compte, quand je suis sous l'impression d'un sentiment postérieur le plus souvent, car sous la poussée de sentiments trop violents, l'on est absorbé tout entier et tout est confus. C'est quand on s'est repris que les idées viennent - du moins en ce qui me concerne. Et quand je dis que la forme est déterminée par l'idée elle-même, j'entends que le sens critique intervient à ce moment précis où l'on met en oeuvre sa pensée. Mais, jamais, je ne pourrais partir au travail sur des combinaisons de notes ou de sons qui ne représenteraient pour moi aucun sens, si je les entendais autrement qu'en ligne suivie et rythmée intérieurement.

Voilà à peu près ce que j'ai dit à cet idiot de Landormy et ce qu'il a traduit en son jargon de pédant scholastique. Je suis musicien, il est professeur de philosophie. Il y a entre nous un abîme infranchissable, en ce sens que je pourrais à la grande rigueur arriver à le comprendre parfois, au lieu que lui, ne peut saisir ce qui se passe en moi, en nous autres musiciens, quand nous pensons de la musique.

Vous voyez bien que je ne nie pas que, pour d'autres, la musique puisse naître de sensations extérieures traduites musicalement. Mais alors, il me semble, à mon point de vue toujours, qu'ils font ce que j'appelle de la littérature : ils se prêtent des sentiments qu'ils n'éprouveraient pas d'eux mêmes. C'est ce qu'on fait au théâtre. Mais il faut toujours à l'artiste, dans ce cas, un tour d'esprit apte à rendre de certains sentiments, drame plus ou moins noir, plus ou moins triste ou joyeux. Ce que je ferais dans une oeuvre de théâtre, je me sens incapable de le faire dans une oeuvre de musique pure, où tous ces sentiments, ces abstractions de toute objectivation de l'idée musicale sont absents. Mais d'autres peuvent agir différemment, c'est affaire de tempérament.

Mais assez causé de tout cela, la musique seule est encore tout de même plus intéressante.

Rappelez-moi au bon souvenir de Madame Koechlin et croyez-moi votre toujours affectueux.

André Gedalge

 



L'interprétation qui vous en est proposée ici provient d'un concert donné en 1956 sous la direction de Pierre-Michel LE CONTE: je n'ai malheureusement pas plus de détails. Si une personne visitant cette page en sait plus, toutes informations m'intéressent - > couriel!

Voici donc...

André Gedalge, Symphonie No 3 en fa majeur, Orchestre Philharmonique de la RTF, Pierre-Michel Le Conte, 1956

   1. Allegro - Animato - Un peu plus lent, mais très peu -
    Animato come 1º - Un peu moins animé - Animato come 1º  10:43 (-> 10:43)
   2. Adagio sostenuto è malinconico                       08:08 (-> 18:51)
   3. Allegretto non troppo vivo - En retenant un peu 
    pour l'expression                                       05:08 (-> 23:59)
   4. Molto vivace, con fuoco - Adagio non troppo lento -
    Presto assai                                            11:16 (-> 35:15)

Provenance: Radiodiffusion

que vous pouvez obtenir en...

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Allegro - Animato - Un peu plus lent, mais très peu - Animato come 1º - Un peu moins animé - Animato come 1º
2. Adagio sostenuto è malinconico
3. Allegretto non troppo vivo - En retenant un peu pour l'expression
4. Molto vivace, con fuoco - Adagio non troppo lento - Presto assai