Dinu LIPATTI
Concertino en style classique
pour piano et orchestre de chambre op. 3
Madeleine LIPATTI
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
15 février 1956, Victoria Hall, Genève
Pour une courte présentation de l'oeuvre - citée d'un texte de Grigori BĂRGĂUANU, l'un des biographes de Dinu Lipatti -, voir cette page de mon site.
Dans son compte-rendu de la première audition de cette oeuvre en Suisse (22 mai 1954, Victoria Hall, Genève, Daniel Saidenberg dirigeant l'Orchestre de la Suisse Romande, avec Jacqueline Blancard en soliste), Franz WALTER présenta l'oeuvre en quelques lignes:
"[...] Ébauché à Bucarest, puis achevé à Paris, alors que l'auteur n'avait pas plus de 19 ans,ce concertino nous offre le reflet très captivant d'une jeune personnalité nourrie de classicisme, mais largement ouverte à l'esprit de son temps. C'est ainsi que Lipatti a fort élégamment réussi cette gageure d'adresser un hommage non déguisé au père Bach - dans ses deux premiers mouvements surtout - sans verser pourtant dans le simple pastiche. Lipatti ne s'y montre pas insensible d'ailleurs aux attraits d'un contrepoint linéaire qui, sans être déjà hindemithien, n'en ajoute pas moins son petit grain de piment. Et dans ses derniers mouvements, où règne une joyeuse «Motorik» et une effervescence rythmique toute balkanique, Lipatti trouve à faire rejoindre, astucieusement l'esprit des vieux maîtres italiens à celui d'un Béla Bartók. Oeuvre d'extrême jeunesse, certes, et où l'on pourrait découvrir un rien de disparate entre les premiers et derniers mouvements, mais qui témoigne déjà éloquemment des remarquables dons de compositeur de Lipatti qui rêvait de consacrer à la composition une part essentielle de son existence. [...]" cité du compte-rendu de Franz WALTER publié dans le „Journal de Genève“ du 24 mai 1954 en page 6.
À gauche, programme du concert du 15 février 1956
à droite portrait de Madeleine LIPATTI-CANTACUZENE, photo Duss Genève
tous deux publiés dans le „Radio Je vois tout“ du 09 février 1956, No6 en page 37
Un extrait du compte-rendu de Franz WALTER publié dans le „Journal de Genève“ du 16 février 1956 en page 9:
"[...] L'O.S.R. donnait hier soir un concert populaire au Victoria Hall, sous la direction d'Ernest Ansermet dont la seule présence au pupitre était un gâge de haute tenue. Mais ce concert offrait un autre intérêt, celui d'entendre - ou même de réentendre - deux oeuvres qui nous tiennent de très près, puisque l'une fut composée par le regretté Dinu Lipatti, dont le souvenir n'est pas près de s'éteindre chez nous; l'autre est due à un compositeur genevois et de plus musicien de notre orchestre: Alphonse Roy.
J'ai parlé déjà de l'une et l'autre oeuvres [voir plus haut pour l'oeuvre de Lipatti], mais je ne manquerai pas de redire tout le plaisir que j'ai pris à retrouver ce Concertino (en style classique) que Dinu Lipatti composa à l'âge de 19 ans et où la fraîcheur des idées ne le cède qu'à l'adresse déjà consommée de la mise en place.
Madeleine Lipatti était au piano, et l'on peut penser avec quelle ferveur elle rendit les intentions de l'auteur. D'un toucher délicieusement perlé, tantôt avec grâce et un charmant abandon, tantôt avec un rythme bondissant, l'artiste traduisit parfaitement l'effusion discrète ou l'élan primesautier de cette oeuvre infiniment plaisante et détendue. [...]"
Voici donc...
Dinu Lipatti, Concertino en style classique pour piano et orchestre de chambre op. 3, Madeleine Lipatti, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 15 février 1956, Victoria Hall, Genève
1. Allegro maestoso 04:40 (-> 04:40)