À gauche: Dinu LIPATTI, portrait fait par Michel MEUSY, date inconnue
À droite: Ernest ANSERMET, photo de presse DECCA, date inconnue
Après la Symphonie en ut mineur de Beethoven, et après avoir eu un concerto pour piano en ut mineur de Mozart, nous avons entendu hier, en début de programme, une «Cinquième Symphonie en ut mineur» de... Haydn. De cette tonalité dont le caractère a la réputation de se prêter particulièrement à l’expression tragique — tonalité de prédilection de Beethoven et qui nous a transmis maints accents douloureux de Mozart — Haydn semble tirer prétexte à nous confier d’emblée des choses fort graves. Mais il ne s’appellerait plus Haydn s’il prenait longtemps au sérieux ses velléités dramatiques qui bien vite se parent du plus aimable des sourires. Mais cette musique n’en a pas moins de véritable grandeur, qui sait mettre tant de grâce, tant de charme à effleurer en mineur des pensers qui ne peuvent se résoudre à la mélancolie.