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La splendide interprétation de cette oeuvre proposée ici provient d'un concert donné le 23 août 1958 à Lucerne, lors des Semaines Musicales Internationales. L'orchestre du festival était placé sous la direction de l'alors jeune chef d'orchestre Lorin MAAZEL avec Isaac STERN en soliste. Le concert fut retransmis en direct sur l'émetteur de Sottens:
Cité du compte-rendu d'Henri JATON publié le lendemain dans La Tribune de Lausanne en page 8:
"[...]
Le Festival de Lucerne réserve presque toujours la part de l'inconnu dans le choix de ses chefs et de ses solistes. Cette ouverture d'esprit nous réservait, cette année, la rencontre de Lorin Maazel, un jeune chef de 28 ans, Hollandais d'origine, et qui dès ses débuts au podium, a obtenu un peu partout un succès triomphal.
Les débuts dont il est question remontent, à vrai dire, assez loin déjà... car la carrière de Lorin Maazel fut tout d'abord celle d'un enfant prodige qui à l'âge de huit ans déjà, dirigeait aux Etats-Unis la 4e Symphonie de Mendelssohn. Mais, Lorin Maazel — ou plutôt les parents du jeune artiste — eurent l'intelligence de ne point se laisser poursuivre plus avant une aussi fulgurante réussite. Poursuivant ses études classiques et parachevant tout à la fois sa formation musicale, Lorin Maazel s'initia, durant ce même temps, à l'art du violon.
Ainsi donc aujourd'hui, il n'est pas rare que le virtuose interprète un Concerto de Bach ou de Mozart, voire même l'ultra difficultueux Tzigane de Maurice Ravel, tout en conduisant l'orchestre...
Comme on le mesure, nous étions hier soir en présence d'une nature exceptionnellement douée, que nous pouvions apprécier tout au long du captivant programme que voici: l'Ouverture pour l'inauguration d'une maison, la 4e Symphonie en do majeur dite «la Tragique», de Schubert, et un cycle de pièces tirées de deux Suites de Roméo et Juliette, de Prokofiev, Isaac Stern interprétant lui-même le fameux Concerto de violon, de Tchaïkovsky.
[...]
De ce programme si varié, Lorin Maazel nous donna une interprétation extrêmement vivante; et l'on conçoit fort bien qu'une nature d'artiste si jeune dans l'expérience, ait trouvé auprès des pages imagées de Prokofiev, le terrain le plus apte à l'éloquente manifestation d'un talent, dont on peut attendre de glorieux exploits. [...]
Dans l'interprétation du concerto de Tchaïkovsky, Isaac Stern fut l'instrumentiste prodigieux que nous connaissions, et qui par le seul ministère d'une musicalité sans reproche, présenta dans le meilleur style possible une oeuvre dont on aurait pu imaginer que le temps avait terni l'éclat et accusé les rides. Il n'en fut rien et c'est un chef-d'oeuvre de la littérature violonistique que nous applaudîmes, tandis que chef, solistes et orchestre étaient associés en un commun triomphe.
[...]"
Peter Tschaikowski, Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 35, Isaac Stern, Orchestre du Festival de Lucerne, Lorin Maazel, 23 août 1958