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Ludwig van BEETHOVEN
Concerto pour piano en sol majeur No 4, op. 58
Nikita MAGALOFF
Orchestre National de l'ORTF
Jean MARTINON
7 juin 1972, Lausanne

Pour une courte description de l'oeuvre, voir cette page de mon site.

L'enregistrement proposé ici provient d'un concert donné le 7 juin 1972 dans le cadre du Festival International de Lausanne, Jean MARTINON dirigeant l'Orchestre National de l'ORTF, avec Nikita MAGALOFF en soliste.

Ce concert fut diffusé le 22 juillet suivant sur l'émetteur Ondes Ultracourtes de la Radio Suisse Romande:

Le compte-rendu de Henry BAUD publié dans la Nouvelle Revue de Lausanne du 13 juin 1972, No 136, page 3:

"[...] Pour son troisième et dernier concert, l'Orchestre National de l'ORTF de Paris était placé sous la conduite de son chef Jean Martinon. Le pianiste Nikita Magaloff en était le soliste dans le 4e Concerto de Beethoven. En conclusion de ces trois concerts, l'ensemble français avait choisi de nous faire entendre deux oeuvres d'essence typiquement française: La Mer de Claude Debussy et le Boléro de Maurice Ravel.

L'ouverture de Tannhäuser de Richard Wagner introduisait le programme. Jean Martinon nous en proposait une fort belle exécution, appuyant en première partie sur l'esprit mystique et tout intérieur, remportant finalement sur la sensualité de l'amour humain pour en faire une victoire de la foi. Toutes les belles qualités de clarté, d'équilibre sonore et de lyrisme furent immédiatement mises en valeur au service de la pensée wagnérienne, grâce à un chef sachant la pénétrer par sa conception et un très bel instrument.

Si Nikita Magaloff ne nous a pas toujours convaincus par son interprétation et l'esprit du concerto en sol de Beethoven, il faut reconnaître qu'il nous l'a présenté en grand pianiste, nous faisant participer â de très beaux moments, tout particulièrement à cet „andante con moto“ et son merveilleux dialogue où la douceur finit par l'emporter sur la rudesse et la violence d'un orchestre qui peu à peu vient rejoindre la supplication du piano. Peut-être aurions-nous désiré plus d'émotion, plus d'intime profondeur dans le premier solo du premier mouvement, cet appel, ce titre même qui déclenchera l'esprit tout intérieur de l'oeuvre entière, en nette opposition parfois avec la grandeur toute impériale du cinquième en mi bémol. Qualités pianistiques, de premier ordre, qu'on voudrait plus souvent au service d'une ligne mélodique plus en intensité intérieure où jamais l'émotion ne reste en surface. Dans un impromptu de Franz Schubert, que Nikita Magaloff voulut bien accorder à son public, le pianiste nous parut ressentir d'une façon toute particulière l'intimité et le charme schubertien dans toute sa merveilleuse lumière et détente.

Jean Martinon et l'Orchestre National nous ont traduit la Mer de Debussy dans toute sa splendeur, sa séduction sonore et sa flamboyance rythmique. Que ce soit „De l'aube à midi sur la mer“, les „Jeux de vagues“ ou le „Dialogue du vent et de la mer“, il n'y a plus de thèmes constitués et représentatifs dans leurs contours. Seules, deux forces subsistent et s'opposent: un mouvement chaotique de pression et une ligne mélodique du mouvement. Hésitations, brusques sursauts, explosions, incertitudes, triomphante explosion du final, tout a été dit avec couleurs et un sens des proportions, par lesquelles Jean Martinon sut animer ses musiciens, mettant l'accent sur la continuité de la palpitation puissante, qui anime jusque dans ses profondeurs l'énorme masse d'eau, plus que sur la ciselure d'un effet instrumental et fugitif, auquel trop souvent les chefs s'attachent.

L'opposition des éléments de la mer et du vent à la régularité métronomique du Boléro pouvait désarçonner tout d'abord l'auditeur, impression vite oubliée sitôt sa palpitation rythmique mise en marche dans le plus complet des „pianissimos“ du début. Si jamais oeuvre prouva l'extraordinaire maîtrise instrumentale de son auteur, c'est bien celle-là que Ravel écrivit pour Ida Rubinstein en 1928, danse d'un mouvement modéré et uniforme, marqué sans cesse par le tambour, dont le seul élément de diversité est apporté par la modulation libératrice et le prodigieux traitement de la masse symphonique en un „crescendo“ hallucinant auquel il donne lieu. Par une juste répartition des valeurs, Jean Martinon et son orchestre nous en ont donné une image saisissante, faisant éclater un feu d'artifice à la glorification d'un rythme une fois pour toutes choisi, souligné encore par l'idée obsédante du temps qui passe... Aux musiciens français et à leur chef vont notre reconnaissance et notre admiration.
[...]"

La seconde oeuvre au programme de ce concert:

Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano en sol majeur No 4, op. 58, Nikita Magaloff, Orchestre National de l'ORTF, Jean Martinon, 7 juin 1972, Lausanne

   1. Allegro moderato                 18:30 (-> 18:30)
   2. Andante con moto                 05:45 (-> 24:15)
   3. Rondo                            10:23 (-> 34:38)

Provenance: Radiodiffusion

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Allegro moderato


2. Andante con moto


3. Rondo