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Claude DEBUSSY
Ibéria, des „Trois Images“, L 122
Orchestre National de l'ORTF
Jean MARTINON
12 septembre 1969, 22e Festival de Besançon

Voici comment Ernest ANSERMET présentait les „Trois Images“ de Claude Debussy dans la brochure-programme de son concert du 13 janvier 1917 au Théâtre de la Ville de Genève donné avec l'Orchestre des Concerts d'abonnement:

"[...] À propos du „Prélude à l’Après-midi d’un faune“, on a marqué, ici même, les caractères essentiels de la première période créatrice de Claude Debussy, période vraiment miraculeuse, où surgit sans heurt, avec la sûreté d’une force naturelle, un art tout nouveau, très personnel et cependant profondément représentatif de son temps et de son pays, puisqu’il réunit en lui les aspirations qui avaient tenté de s’exprimer par l’impressionisme en peinture et par le symbolisme en littérature. On sait que cette période est tout entière remplie de la tranquille élaboration de „Pelléas et Mélisande“, cependant qu’elle porte des fruits dans tous les genres, et qu’elle est marquée notamment dans le domaine symphonique par l’oeuvre citée plus haut et par les „Nocturnes“.

Dès 1902, ou 1904 selon l’avis de M. Louis Laloy, une nouvelle période commence, période de maturité, où l’art debussyste ne change pas ses caractères essentiels, mais semble se ramasser davantage, ne se donne qu’éprouvé et réduit à l’essentiel; d’où une apparence plus sèche, mais aussi une ossature plus accusée; il semble qu’au lieu de céder au besoin d’une notation immédiate de ses impressions, le compositeur consente à les retenir pour les faire participer à une composition de plus grand style. Dans le domaine symphonique, cette nouvelle période est marquée par „La Mer“, qui est une vraie symphonie, et par les „Trois Images“ pour orchestre, parues en 1909.

Ces „Trois Images“, “Rondes de Printemps“, „Gigue triste“, et “Ibéria“ sont indépendantes les unes des autres et n’ont de commun que ce caractère indiqué par le titre, d’oeuvres agissant par l’imagination et la sensibilité. Par la même, elles devaient entraîner l’auteur à y déployer toutes les ressources de son invention harmonique et orchestrale.
[...]"

Cité des notes de Jos van IMMERSEEL, 2011, dans une traduction d'Estelle SPOTO, publiées dans le livret du CD ZIG-ZAG TERRITOIRES ZZT 313:

"[...] Dans une première phase, „Images“ a été conçu pour deux pianos, une formation très appréciée en France autour de 1900. Les parties étaient alors „Iberia“, “Gigue triste“ et „Rondes“. Très vite, Debussy a modifié ses plans, a commencé à écrire pour orchestre et a changé aussi bien certains titres que l’ordre des parties.

Chronologie des compositions:

- Iberia (1905-08)
- Rondes de printemps (1905-09)
- Gigues (1905-12)

André Caplet a dirigé l’oeuvre le 18 mars 1922 selon l’ordre suivant:

- Rondes de printemps
- Gigues
- Iberia

J’ignore si cet ordre avait été personnellement décidé par Caplet ou s’il s’agissait d’une suggestion ou d’une demande de Debussy. Caplet a corrigé avec Debussy les épreuves d’Images avant l’impression et est resté en contact permanent avec le compositeur jusqu’à ses dernières années de vie.

En ce qui me concerne, musicalement, cet ordre me semble le meilleur dans une situation de concert.
[...]

Jos van IMMERSEEL poursuit plus loin sur „Iberia“:

"[...] Debussy n’a été qu’un très court moment en Espagne. Il était pourtant très bien informé sur le folklore espagnol par ses nombreuses lectures et, bien sûr, également par sa visite à l’exposition universelle de Paris en 1889. A cette occasion, il a aussi assisté aux deux concerts donnés au Théâtre du Châtelet, où l’orchestre Colonne, dirigé par Nicolaï Rimsky-Korsakov, donnait un programme de musique russe, avec notamment le Capriccio Espagnol.

Selon Manuel de Falla, les oeuvres „espagnoles“ de Debussy sont encore plus es­pa­gno­les que les oeuvres des compositeurs espagnols. Pourtant, c’est un mélange de folklore authentique et d’une grande fantaisie. Lettre à Jacques Durand (10 août 1908): ‘…C’est ainsi qu’en ce moment, j’entends les bruits que font les chemins en Catalogne, tout en même temps que la musique des rues de Grenade …’

Iberia se compose de trois parties:

1. Par les rues et par les chemins (inspirée par la forme rondo)
2. Les Parfums de la nuit (l’atmosphère d’une nuit espagnole fascinante)
3. Le Matin d’un jour de fête, qui poursuit sans transition Les Parfums, ouvre ensuite un cortège d’une ‘banda de guitarras’.
[...].

Dans cette prise de son faite par l'Office de Radiodiffusion Télévision Française (ORTF) le 12 septembre 1969 au 22e Festival de Besançon, Jean MARTINON dirige l'Orchestre National de l'ORTF, dont il fut le chef titulaire de 1968 à 1973. Au programme:

-►  Carl Maria von WEBER, Ouverture de l'opéra «Der Freischütz»
-►  Antonín DVOŘÁK, Concerto pour violoncelle et orchestre op. 104
-►  Claude DEBUSSY, Ibéria, des Trois Images pour orchestre
-►  Richard STRAUSS, Till Eulenspiegel, poème symphonique op. 28

En seconde partie du concert, „Ibéria“, des „Trois Images“, L 122, de Claude DEBUSSY:

        1. Par les rues et par les chemins        07:13 (-> 07:13)
        2. Les parfums de la nuit                 06:47 (-> 14:00)
        3. Le matin d’un jour de fête             05:44 (-> 19:44)

Provenance: Radiodiffusion

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Par les rues et par les chemins.


2. Les parfums de la nuit


3. Le matin d’un jour de fête