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Marcel MIHALOVICI
Musique nocturne pour clarinette en si bémol
et orchestre de chambre, Op. 87
Hans Rudolf STALDER
Festival Strings Lucerne
Rudolf BAUMGARTNER
7 septembre 1963

Dans les années 2010, le manuscrit autographe signé de la partition d’orchestre fut mis en vente aux enchères sur le site druot.com. Dans le catalogue, on pouvait lire la courte description suivante:

"[...] Au dos de la page de titre avec encadrement dessiné, monogramme et la date 1963, Mihalovici a inscrit cette épigraphe: «Nacht ist es: nun reden lauter alle sprin­gen­den Brunnen. Friedrich Nietzsche», la dédicace «à Rudolf Baumgartner et à ses camarades du “Festival Strings Lucerne”» et la mention «1ère audition au Festival de Lucerne le 31 août 1963, soliste: Hans Rudolf Stalder».

Sur le feuillet suivant, il a dressé la nomenclature des instruments: clarinette en si b, célesta, harpe, 1ers violons, 2ds violons, altos, violoncelles, contrebasses» et noté la durée de l’oeuvre - 15 minutes environ. Le manuscrit est signé et daté en fin: «Paris, le 29 avril 1963».

Cette Musique nocturne commence Lento, non troppo, puis (5) Tranquillo, Un poco più agitato, (10) Un poco allargando, (11) Appena più animato, (12) Agitato, (15) Agitando poco a poco, (16) Sempre agitato, (19) Tranquillo, etc., avec des retours fréquents au tempo primo... Mihalovici a parsemé sa partition de nombreuses indications dynamiques et de nuances.

Le manuscrit est à l’encre noire sur papier Flammarion à 26 lignes; il présente de nombreuses ratures et corrections, des grattages, des passages biffés et une collette; il a servi de conducteur comme en témoignent les annotations. L’oeuvre a été publiée aux éditions Alphonse Leduc en 1963.
[...]"

La „Musique Nocturne“ est une oeuvre difficile en un seul mouvement. Comme la plupart des oeuvres de Marcel Mihalovici, elle contient de fréquentes ornementations, des variations chromatiques et modales, des rythmes complexes et des manipulations de motifs. L'oeuvre est très lyrique et présente des textures riches, souvent dissonantes, tout au long de la musique. Bien que les tempi lents soient indiqués pour l'exécution, les gestes rhapsodiques fluides et la complexité rythmique propulsent la musique vers l'avant. La „Musique Nocturne“ a été écrite pour le violoniste et chef d'orchestre suisse Rudolf Baumgartner et les musiciens du Lucerne Festival Strings.

La structure de l'oeuvre suit un processus ternaire. Elle présente plusieurs caractéristiques parallèles à diverses formes de chansons roumaines telles que le bocet. La section d'ouverture, ou section A, contient des strophes distinctes mais liées sur le plan des motivations. Elle commence par trois mesures d'introduction contenant plusieurs éléments importants qui mènent au thème principal. L'intervalle de tierce mineure est souligné à la clarinette et contraste avec une tierce majeure à la harpe et entre les altos et les violoncelles. Les tierces mineures récurrentes sont similaires aux motifs récurrents que l'on trouve dans le bocet roumain. D'autres éléments musicaux, comme le sixuplet de la troisième mesure, reviennent également à différents moments. L'oeuvre de Mihalovici se développe à partir de l'ouverture relativement simple pour devenir une interaction complexe entre la clarinette et l'orchestre. Les syncopes et les fréquents changements de mesure complètent et accentuent la texture musicale. Les sections alternées font écho à l'utilisation des strophes dans les chansons folkloriques roumaines en présentant de nombreuses relations motiviques.

La section B, marquée appena più animato, commence de manière similaire au début de l'oeuvre. Les intervalles appartenant à la classe d'intervalles 1, tels que les secondes mineures et les septièmes majeures, dominent la texture. On peut le constater lorsque la clarinette entre dans l'oeuvre avec un passage syncopé très décousu.

En y regardant de plus près, on constate qu'il contient également plusieurs éléments motiviques importants tels que la figuration en sixuplets, les tierces mineures et la syncope. Ces caractéristiques communes suggèrent une section de développement dans laquelle les idées musicales primaires continuent d'évoluer. Cependant, le nouveau matériau de la clarinette justifie la distinction d'une section B distincte, d'autant plus que le même matériau apparaît plus loin dans l'oeuvre. La musique présente progressivement certains des échanges les plus complexes entre le soliste et l'ensemble. La nature extemporanée de la ligne de clarinette et son dialogue avec l'orchestre continuent de suggérer l'influence de la chanson traditionnelle roumaine. L'ambiguïté tonale est perpétuée par l'apparition occasionnelle de centres de hauteur qui ne sont jamais complètement réalisés.

La dernière section commence par le retour du thème principal à la clarinette. Transposé une quarte plus bas, sur un sol de chalumeau, le thème est légèrement modifié au fur et à mesure que la ligne progresse. La section A' suit largement les grandes lignes de la section A, mais présente divers degrés d'augmentation des motifs. La section finale comprend les onze dernières mesures de l'oeuvre. Elle fait d'abord référence au début de la section B, mais évolue vers un matériau qui rappelle l'ouverture des deux sections A. Commençant sur un chalumeau en sol, le passage final à la clarinette rappelle le thème principal en montant jusqu'au ré bémol de la clarinette. L'accord final de l'orchestre met l'accent sur le fa majeur, mais il est obscurci par l'intervalle d'une tierce mineure, de si bémol à ré bémol, entre le premier violon et la clarinette.

La „Musique Nocturne“ exige un ensemble expérimenté, principalement en raison des divers défis rythmiques et techniques qu'elle comporte. L'écriture lyrique et parfois rhapsodique de la clarinette couvre toute la tessiture de l'instrument, s'élevant à un moment donné jusqu'à l'altissimo aflat. Il existe une réduction pour piano de cette oeuvre, mais elle nécessite l'intervention de deux pianistes, d'autant plus que la réduction pour piano est souvent réduite à trois portées. La réduction propose des omissions si les possibilités de reproduction n'existent pas. Il s'agit généralement d'accords ou de groupes de notes très espacés qui sont principalement utilisés pour la coloration et qu'il est impossible de reproduire complètement au clavier. Source: en majeure partie traduit de la dissertation de Garry Windel Evans, Marcel Mihalovici: A critical evaluation of his solo and chamber works for clarinet, University of North Texas, décembre 2006.

L'enregistrement proposé ici en écoute provient d'un concert donné le 7 septembre 1963 à Lucerne, avec les Festival Strings Lucerne sous la direction de Rudolf BAUMGARTNER et Hans Rudolf STALDER en soliste. Il s'agissait de la première audition de cette oeuvre.

Comme pour toutes les oeuvres de Marcel MIHALOVICI, je ne peux vous proposer cet enregistrement qu'en écoute - par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du splendide site neo.mx3.ch de la Radio de la Suisse de langue allemande, plus exactement de cette page - ses oeuvres ne tombant dans le domaine publique qu'en 2056.

L'ensemble „Festival Strings Lucerne“ lors de leur premier concert du 26 août 1956, photographe inconnu

Provenance: Radiodiffusion, cette page du site neo.mx3.ch de la Radio de la Suisse de langue allemande.