Darius MILHAUD
Suite Française, Op. 254
Orchestre Symphonique Philharmonique de New York
Darius MILHAUD
2 janvier 1946, Carnegie Hall, New York
Traduit des notes de Paul AFFELDER publiées au verso de la pochette du disque Columbia ML 2093:
«« La Suite Française fut à l'origine écrite pour orchestre d'harmonie, et sous cette forme donnée en première audition lors d'un concert du «Goldman Band», sous la direction d'Edwin Franko GOLDMAN, sur «The Mall» de Central Park à New York, le 13 juin 1945. Dans l'introduction publiée dans la partition de l'oeuvre, le compositeur écrivit:
„Les parties ne sont pas difficiles à jouer, ni sur le plan mélodique ni sur le plan rythmique, et n'utilisent que les tessitures moyennes des instruments. Depuis longtemps, je voulais écrire une composition adaptée à l'enseignement secondaire et c'est ce qui en est résulté. Dans les groupes, orchestres et chorales des lycées, collèges et universités américains où se trouve la jeunesse de la nation, il est évident qu'ils ont besoin d'une musique de leur temps, pas trop difficile à interpréter, mais conservant néanmoins l'idiome caractéristique du compositeur“.
C'est lors d'un concert en plein air à New York que la Suite Française fut jouée pour la première fois sous une forme orchestrale, le 29 juillet 1945, lors d'un concert donné au «Lewisohn Stadium» par le «Philharmonic-Symphony Orchestra of New York», sous la direction de Maurice Abravanel.
À cette occasion, Milhaud donna quelques informations de plus sur la genèse de l'oeuvre:
„Les cinq parties de la Suite portent le nom de provinces françaises, celles-là mêmes où les armées américaines et alliées se sont battues avec les résistants français pour la libération de mon pays: la Normandie, la Bretagne, l'Ile-de-France (dont Paris est le centre), l'Alsace-Lorraine et la Provence.
J'ai utilisé des airs folkloriques de ces provinces. Je voulais que les jeunes Américains entendent les mélodies populaires de ces régions de France où leurs pères et leurs frères se sont battus pour défendre le pays contre les envahisseurs allemands.
Dans une lettre adressée à l'auteur de ces notes, Milhaud s'exprima plus en détail sur l'utilisation du matériel folklorique. „Je pense qu'il n'y a que deux façons d'affronter le problème“, écrit-il.
„1. en recueillant la musique populaire aussi exactement que possible et en la laissant telle quelle pour l'archiver dans les bibliothèques. Le danger est alors qu'elle prenne la poussière de l'oubli.
2. En utilisant une mélodie folklorique avec toute la liberté possible dans une composition, comme s'il s'agissait du propre thème du compositeur, en l'interprétant de toutes sortes de façons et en la mélangeant avec des thèmes originaux qui ressemblent à de la musique folklorique mais qui n'en sont pas“.
C'est cette deuxième voie que Milhaud suivit dans sa Suite Française, et dans de nombreuses autres compositions, et les excellents résultats qu'il obtint ont prouvé sa sagesse. »»
Darius MILHAUD enregistra sa Suite Française, Op. 254, le 2 janvier 1946 dans le Carnegie Hall de New York, dirigeant l'«Orchestre Symphonique Philharmonique de New York». D'abord publié sur 78 tours, l'enregistrement fut réédité peu après sur ce 33 tours Columbia ML 2093.
Comme pour toutes les oeuvres de Darius MILHAUD, je ne peux vous proposer cet enregistrement qu'en écoute - par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du splendide site archive.org, plus exactement de cette page - ses oeuvres ne tombant dans le domaine publique qu'en 2045. L'enregistrement n'est pas restauré, mais est en assez bon état.
1. Normandie
2. Bretagne
3. Isle-de-France
4. Alsace-Lorraine
5. Provence
Provenance: Columbia ML 2093, cette page du site archive.org
L'enregistrement peut être téléchargé sur la page référenciée ci-dessus.